Collaborer
Bienvenue dans notre édition de mai/juin. Comme nation, le Canada a été défini par la nature, peut-être davantage que tout autre pays sur Terre. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, chaque région de ce pays est un reflet de ses réalités géographiques et climatiques. Que vous viviez dans les Maritimes, dans le Grand Nord, sur la côte du Pacifique ou partout entre ces frontières, votre personnalité et votre mode de vie ont été façonnés par votre implantation. Cela a toujours été vrai, et en notre ère d’accélération technologique, de mondialisation et de mégapoles, cela demeure vrai.
Comme dans peu d’endroits au monde, la nature continue à jouer un rôle central dans la définition de qui nous sommes.
Pensez à Banff, en Alberta, et à sa proche voisine, Canmore. Depuis plus d’un siècle, le parc national de Banff est un joyau de la couronne canadienne, célèbre pour ses paysages spectaculaires et l’abondance de sa faune sauvage. Au fil des ans, le parc et la région de Canmore ont grandi pour devenir des agglomérations prospères et culturellement vibrantes. Ajoutez à cela qu’elles sont devenues des destinations pour des millions de visiteurs chaque année, et il n’est pas difficile d’imaginer combien la pression qui s’exerce sur la nature y est lourde.
Comme vous le lirez dans notre article de fond de la page 28, par le journaliste local Fraser Los, le génie de Banff tient au fait d’avoir réussi à marier ces deux tensions contradictoires dans une synergie harmonieuse. Cela n’a pas été facile et les efforts doivent être poursuivis. L’urbanisation ne peut faire autrement que d’empiéter sur la nature, tout comme les intérêts des humains et des espèces sauvages entreront en conflit quand ils convoitent les mêmes territoires. Grâce aux efforts de nombreux visionnaires au fil d’un siècle et jusqu’au présent, on a pu trouver un équilibre. En ce sens, Banff et Canmore sont représentatives des défis qui se posent aux Canadiens de tout le pays. Nous avons beaucoup à apprendre de leur exemple.
Il n’y a probablement pas de meilleure incarnation du choc entre la nature et l’exploitation humaine des territoires que le sort des tortues dans diverses régions du Canada : à l’exception d’une seule, toutes les huit espèces de tortues d’eau douce indigènes sont menacées par une combinaison de collisions routières, de pertes d’habitats, de prédation et de braconnage des nids. Comme vous pourrez le lire dans « Rien ne sert de courir… », à la page 18, des concitoyennes et concitoyens de partout au pays consacrent temps et énergie à leur venir en aide. Au cours de la dernière décennie, divers paliers de gouvernement ont intensifié leurs efforts sous forme d’encadrements réglementaires et d’infrastructures physiques pour assurer la pérennité de ces créatures exceptionnelles. Je suis fier d’affirmer que la Fédération canadienne de la faune a joué un rôle de leader dans ses initiatives en réponse à ces enjeux et qu’elle gère aujourd’hui des programmes de conservation des tortues parmi les plus articulés au pays. Il reste énormément de travail à accomplir, et j’espère qu’après la lecture de notre dossier (qui comprend un encadré sur les possibilités de vous engager), vous trouverez vous aussi une façon d’apporter votre contribution. Ensemble, nous faisons changer les choses.