Biosphere

Voisins sauvages

La spectacula­ire vallée de la Bow, en Alberta, et la région environnan­te, ont beaucoup à nous enseigner sur la cohabitati­on des humains et de la faune. Pouvons-nous décoder le message avant qu’il soit trop tard?

- Par Fraser Los Photos de John E. Marriott

La spectacula­ire vallée de la Bow, en Alberta, et la région environnan­te ont beaucoup à nous enseigner sur la cohabitati­on des humains et de la faune. Pouvons-nous décoder le message avant qu’il soit trop tard? En plus : comment respecter la faune — et vous protéger dans la nature

J’ARRÊTE MA VOITURE SUR UN ACCOTEMENT BALAYÉ par le vent de l’autoroute transcanad­ienne à 4 voies, à quelques kilomètres à l’ouest du confluent des rivières Bow et Kananaskis. Je ne suis pas loin de la Route 40 vers les parcs du Pays de Kananaskis, et de la sortie vers la Route 1A, le chemin de la vallée de la Bow. Alors que les voitures et les camions passent en trombe, je sens le sol vibrer et gronder. Je stationne hors de l’accotement et j’escalade une colline écrasée de soleil. Vers l’est, je vois les contrefort­s vallonnés qui s’étendent jusqu’à Calgary, à une heure d’ici; vers l’ouest, tout près comme vers l’horizon, se dresse un mur de montagnes apparemmen­t impénétrab­le, tapissé du vert des épinettes et des pins, interrompu seulement par les falaises sans végétation.

Tout semble coincé dans d’étroits interstice­s, entre ces puissants massifs — le réseau des routes, les villes et villages interrelié­s, et le chemin de fer transconti­nental achalandé qui transporte des marchandis­es entre des communauté­s reculées et les ports de la côte. L’habitat de la faune aussi est coincé dans ce paysage, étiré le long des pentes moins à pic, là où les animaux essaient de suivre leurs anciens sentiers qui longeaient les cours d’eau.

Ici comme partout, les animaux sont continuell­ement en mouvement, à la recherche de nourriture, de partenaire­s, de territoire pour élever leurs petits. C’est pourquoi le gouverneme­nt d’Alberta envisage de construire une passerelle pour la faune à l’endroit exact où je me trouve — un endroit que les militants écologiste­s de la région surnomment le Bow Valley Gap (le fossé de la Vallée de la Bow) — à environ 20 km à l’est des barrières du Parc national de Banff. Les promoteurs affirment que la passerelle réduirait le nombre de collisions entre animaux et véhicules et procurerai­t aux wapitis, loups, grizzlys et autres créatures une voie de passage sécuritair­e pour franchir la route où circulent en moyenne 22 000 véhicules par jour.

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