VUE DU HAUT DE L’ÉCHELLE À POISSONS
Ce qu’un projet de la FCF au Yukon peut nous enseigner sur l’état de la fraie du saumon.
Juste en dehors de Whitehorse se trouve la plus grande échelle à poissons au monde : 366 m de long et 15 m de dénivelé. Elle permet aux saumons chinook en frai de contourner les barrages hydroélectriques de Whitehorse. Ici, dans le rugissement du fleuve Yukon, des chercheurs de la Fédération canadienne de la faune baguent le saumon pour récolter des données qui leur permettront, espèrent-ils, de résoudre le mystère qui entoure la réduction de la montaison du saumon chinook dans le fleuve Yukon.
C’est dans le fleuve Yukon que la montaison du saumon est la plus longue au monde. Environ 100 frayères sont réparties le long de ses affluents dans la partie canadienne du fleuve. Les saumons chinook qui voyagent le plus loin doivent nager pendant 3 200 km à contre-courant pour rejoindre leur lieu de frai.
Avant 1997, une moyenne de 300 000 chinook entraient dans le Yukon chaque année. En 2013, seulement 37 000 saumons sont revenus. Résultat : en 2014 puis à nouveau en 2015, la pêche récréative du chinook fut complètement interdite des deux côtés de la frontière Alaska-Yukon, pour la première fois de l’histoire. En 2016 et 2017, 62 000 saumons ont remonté le fleuve jusqu’aux lieux de frai, légère amélioration qui a redonné de l’espoir, mais certaines restrictions à la pêche n’ont pas été levées. Par le passé, 10 000 saumons étaient capturés chaque année en amont de Whitehorse, mais, depuis quelques dizaines d’années, seulement 1 200 passent le barrage. Les poissons continuent de là vers leurs lieux de frai, et dans certains cas doivent encore franchir 200 km pour les rejoindre. « Nous essayons de combler les lacunes de nos connaissances des deux côtés de l’échelle », dit Nick Lapointe, biologiste principal de la conservation à la FCF. « Nous prévoyons connaître tous les endroits où les saumons chinook fraient en amont de Whitehorse et découvrir la répartition des saumons dans leurs différentes frayères. Nous espérons aussi savoir combien de saumons passent l’échelle parmi ceux qui l’approchent, combien de temps cela leur prend et si les délais à l’échelle ont un impact sur le succès de la migration. »