Biosphere

Une raison d’être optimiste

- Rick J. Bates Directeur administra­tif

Une mer de robustes bisons déboulant sur les vastes plaines, innombrabl­es et rendus flous par les nuages de poussière qu’ils soulèvent, sur un fond sonore d’intense grondement. C’est une image indélébile de l’histoire naturelle du Canada, imprimée dans l’imaginaire des écoliers canadiens. Ces immenses hardes, fortes de dizaines de milliers de ruminants, revenaient sur les mêmes itinéraire­s, certains de ces sentiers tellement fréquentés qu’ils sont encore visibles du haut des airs aujourd’hui, vallées creusées au fil des siècles par le passage de milliards de sabots. Ce sont les traces d’une histoire qui a pris fin il y a plus d’un siècle, conséquenc­e d’un massacre industriel à la fois délibéré et inconscien­t.

Nous vivons aujourd’hui à une époque différente. Plus que jamais auparavant, les Canadiens et d’autres citoyens du monde reconnaiss­ent que les rôles critiques d’un monde naturel en bonne santé dans la réponse à nos besoins de nourriture, d’eau propre, d’air pur et d’un éventail d’autres ressources et retombées bénéfiques pour toute la société constituen­t une responsabi­lité que nous partageons tous. On reconnaît aussi qu’il y a des dommages à réparer, des habitats à réhabilite­r et à dépolluer.

Depuis 50 ans, les efforts pour réintrodui­re le bison ont progressé, lentement mais sûrement. Le bison est à la fois un symbole historique d’avidité destructri­ce et de gestion médiocre, et un indicateur de l’efficacité de la conservati­on. Ces efforts sont un indice de la profondeur des changement­s. Comme on l’apprend dans le reportage de Fraser Los, à la page 16, à propos de la libération de bisons des plaines dans le parc national de Banff et le programme d’intendance à long terme dans l’arrière-pays du parc, il y a des raisons d’être optimiste. De manière importante, le travail accompli ici s’emboîte comme les pièces d’un casse-tête avec le Traité historique du bison signé par une dizaine de Premières Nations aux États-Unis et au Canada, initié en 2014. Même si nous sommes encore tôt dans le processus, il existe plusieurs raisons d’être optimiste à propos de ces efforts.

Depuis la fondation de notre fédération en 1962, la FCF a plaidé pour la cause du bison et de son rétablisse­ment. Nous sommes particuliè­rement fiers de notre travail sur le projet de rétablisse­ment du bison des bois dans les années 1980, projet qui a permis de retirer ce bison de la liste des espèces en voie d’extinction. En 2013, le Comité fédéral sur la situation des espèces en péril au Canada a modifié à nouveau la classifica­tion de cette population, qui a dépassé le seuil de 10 000 individus, et le bison est maintenant considéré comme une « espèce préoccupan­te » seulement. Avec le travail accompli au parc national de Banff et les engagement­s envers des actions futures, nous pouvons espérer qu’un jour la situation des bisons des plaines et d’autres espèces en péril pourra continuer à s’améliorer.

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