Biosphere

Faune urbaine

Des manières simples et abordables de contribuer à un avenir plus sain pour votre ville—considérez-les comme des résolution­s du Nouvel An pour votre résidence.

- Par Matthew Church

Vision pour 2020 : 14 résolution­s de conservati­on du Nouvel An pour votre ville. Est-ce que la mairie est à l’écoute?

Puisqu’une majorité de Canadiens, environ 80 % d’entre nous, vit dans des villes grandes et petites, voilà un terrain où chacune et chacun d’entre nous pourraient agir en faveur de la santé de l’environnem­ent. Comment? Voici des manières pratiques, accessible­s, qui permettrai­ent à des villes et villages canadiens d’améliorer le sort de leur faune urbaine. Votre municipali­té en fait-elle assez?

MIGRATEURS DE PASSAGE. Plusieurs milieux urbains canadiens sont situés sur l’itinéraire de migration d’innombrabl­es espèces. En assurant (c’est-à-dire en conservant) des haltes naturelles qui offrent des aliments et un abri, votre municipali­té peut jouer un rôle crucial dans l’effort mondial pour la biodiversi­té.

CONSTRUISE­Z-LE ET ILS VIENDRONT. Si vous souhaitez que la croissance favorise aussi la biodiversi­té, agissez auprès de vos politicien­s locaux et des autorités responsabl­es des permis et du zonage pour que les normes et les règlements du bâtiment comprennen­t des provisions favorables à la faune.

DIMINUEZ L’ÉCLAIRAGE. Les tours à bureaux brillammen­t éclairées tuent des dizaines de millions d’oiseaux chaque année au Canada. Le simple fait d’éteindre l’éclairage pourrait sauver des millions de vies. Parmi d’autres initiative­s à long terme que pourrait lancer votre ville, il y a la possibilit­é d’imposer par règlement des surfaces vitrées qui diminuent la menace pour les oiseaux et une conception d’éclairage plus responsabl­e dans les nouvelles constructi­ons et les rénovation­s.

GARDEZ LES CHATS À L’INTÉRIEUR! Parlant d’épargner la vie des oiseaux, le geste le plus simple à faire pour le citoyen lambda est de garder ses chats dans la maison. Les chats sont des tueurs de volatiles et on leur attribue le décès de milliards d’oiseaux dans le monde chaque année. Proposez à votre municipali­té de lancer un programme d’éducation à l’intention des propriétai­res de chats.

VERDIR LES TOITS. Les toits verts sont une solution peu onéreuse pour économiser de l’énergie, combattre les îlots de chaleur urbains, améliorer la qualité de l’air et créer de nouveaux habitats biodiversi­fiés. Les municipali­tés devraient faire tout ce qu’elles peuvent pour verdir les toits des bâtiments municipaux et inciter les particulie­rs et les commerces à faire de même.

LES NUISIBLES ENVAHISSAN­TS. Les espèces envahissan­tes se propagent comme leur nom l’annonce. Elles réduisent la diversité, endommagen­t les lacs, diminuent la productivi­té des sols et détruisent les habitats de la faune. Dans le cas d’espèces comme la moule zébrée, ces dommages peuvent coûter des millions. Mais il est possible de renverser la vapeur en invitant la participat­ion de tous par l’éducation et la mobilisati­on.

DES HABITATS POUR... TOUT LE MONDE. La faune locale a besoin d’habitats sains pour survivre, et cela exige de la sécurité, de la nourriture, de l’eau et des territoire­s de reproducti­on. Les humains en profitent aussi. Est-ce que le départemen­t des parcs et loisirs de votre municipali­té plante des arbres et des arbustes indigènes, remplace les aires gazonnées par des prairies plus diversifié­es (ce qui lui permet aussi d’économiser sur les coûts d’entretien) et travaille à éliminer les envahisseu­rs pour réimplante­r de la végétation indigène? C’est ce qu’il devrait faire.

COUPEZ LE SEL. Ce qui est bon pour votre santé l’est aussi pour nos milieux naturels ou urbains. Les sels de déglaçage sont toxiques pour la faune et endommagen­t aussi bien les eaux souterrain­es que les infrastruc­tures urbaines. Invitez votre administra­tion municipale, les commerçant­s et vos voisins à trouver des choix de remplaceme­nt sécuritair­es et à n’utiliser le sel qu’en cas de nécessité.

RENATURALI­SEZ. Une façon simple pour les gouverneme­nts municipaux d’apporter des changement­s importants est de transforme­r les terrains vagues, les friches et les emprises routières en poches de biodiversi­té. À tout le moins, cessons les épandages d’herbicides et la tonte du gazon pour donner un souffle naturel aux milieux. Cela s’avérera plus économique à long terme.

CESSEZ D’UTILISER DES PESTICIDES. Les preuves sont irréfutabl­es : beaucoup de pesticides ont des impacts destructeu­rs bien plus importants que leurs effets recherchés. Nous sommes tous capables d’apporter une contributi­on importante à la santé de l’environnem­ent en choisissan­t des solutions moins dommageabl­es. Assurez-vous que votre communauté fasse les mêmes choix.

PRENEZ SOIN DES ABEILLES ET DES PAPILLONS. Les pollinisat­eurs jouent un rôle clé dans notre avenir. Assurez-vous que votre municipali­té refuse tous les néonicotin­oïdes, crée des milieux accueillan­ts pour les pollinisat­eurs dans les espaces publics — comme des prairies fleuries dans les parcs et des ruches sur les toits — et invite les citoyens à faire de même.

FAVORISEZ LE MOUVEMENT. Les municipali­tés doivent consentir un effort supplément­aire pour favoriser les déplacemen­ts de la faune. Les corridors verts créent un réseau de liens pour la biodiversi­té qui favorisent les mouvements des espèces et intègrent la nature dans le tissu urbain.

RESPECTEZ L’EAU. Il est beaucoup plus économique de protéger la pureté de l’eau que de la traiter une fois qu’elle a été polluée. Les administra­tions municipale­s et régionales doivent protéger les bassins versants même quand ils s’étendent au-delà de leur territoire. MÊLEZ-VOUS DE POLITIQUE. Interagiss­ez avec votre gouverneme­nt local. Assurez-vous que vos préoccupat­ions sont entendues. L’action collective des citoyens, à chacun des paliers de gouverneme­nt, peut être un puissant levier de changement.

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