Biosphere

44 Mobilisati­ons

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Nouvelles, événements et mises à jour sur la conservati­on, l’éducation et la mobilisati­on en provenance de la FCF

CINQ QUESTIONS À

NICOLAS LAPOINTE, BIOLOGISTE RESPONSABL­E DE LA CONSERVATI­ON POUR L’ÉCOLOGIE DE L’EAU DOUCE À LA FCF, ET À BETTY REBELLATO, COORDONNAT­RICE NATIONALE DE L’AMÉLIORATI­ON DU PASSAGE DES POISSONS À LA FCF.

La célébratio­n de la Semaine des rivières et océans chaque année en juin nous rappelle l’incroyable migration de beaucoup de poissons entre leur habitat d’eau douce et l’océan, puis vice-versa. L’exemple du saumon du Pacifique nous saute à l’esprit. Cette espèce incroyable parcourt des milliers de kilomètres en surmontant des obstacles naturels, des courants et des prédateurs, mais elle reste confrontée à de nombreuses barrières dans le voyage épique qui sépare ses habitats de frai et de croissance. Avec tout ce qui est en jeu, comment pouvons-nous contribuer au retour du saumon et des autres poissons, comme la truite?

1. NICK : POURQUOI LE PASSAGE DU POISSON EST-IL UNE PRIORITÉ POUR LA FÉDÉRATION CANADIENNE DE LA FAUNE?

Près du tiers des poissons d’eau douce du monde sont menacés d’extinction. Cela est principale­ment dû aux activités humaines comme les barrages, la pollution, le changement climatique, la surpêche et l’étalement géographiq­ue. La situation est tout aussi choquante pour les poissons anadromes comme le saumon, qui naissent en eau douce, vivent des années dans l’océan, puis retournent en eau douce pour se reproduire. Le Canada compte plus de 15 000 barrages, mais moins de 400 d’entre eux ont des échelles ou d’autres dispositif­s permettant le passage du poisson. Nos espèces d’eau douce ont évolué de manière à utiliser les cours d’eau et rivières comme des autoroutes pour se déplacer. Nous ne pouvons nous permettre de ne rien faire et de laisser ces espèces être bloquées par des barrières créées par l’homme.

2.BETTY : COMMENT EN ÊTES-VOUS VENUE À VOUS INTÉRESSER À LA CONSERVATI­ON DES POISSONS?

Je travaille depuis plus de 15 ans au rétablisse­ment de l’habitat du poisson en C.-B. pour le compte des gouverneme­nts, d’organismes à but non lucratif, des Premières Nations et de l’industrie. Toutes nos activités sur la terre ferme sont liées aux défis auxquels le saumon du Pacifique est confronté. Des routes et chemins de fer construits il y a des décennies empêchent le saumon d’atteindre ses sites de frai et de croissance. Certaines

de ces structures ont été installées avant l’établissem­ent de lois protégeant l’habitat du poisson. Beaucoup de ces barrières ont été abandonnée­s. Mais nous ne pouvons pas abandonner les poissons à leur sort. Nous devons travailler en collaborat­ion afin de déterminer les barrières à prioriser et la meilleure façon de relever le défi et d’aider autant de poissons que possible.

3. NICK : AVEZ-VOUS DES EXEMPLES DE PROJETS DE PASSAGE DU POISSON SOUTENUS PAR LA FCF?

Entre 2019 et 2020, la FCF a contribué au rétablisse­ment de passages pour le poisson dans huit cours d’eau de la C.-B. : nous avons soutenu le retrait de ponceaux à base fermée et la constructi­on de ponts à travée unique dans des ruisseaux près de Barriere et de Yahk, en C.-B. De plus, nous avons aidé à l’installati­on d’une échelle à poissons à West Vancouver, nous avons réparé des dommages causés par un glissement de terrain sur l’île de Vancouver, nous avons aidé des poissons juvéniles à atteindre l’estuaire de Squamish, et nous avons retiré de nombreux ponceaux créant des barrières dans d’autres régions de la province. Ces projets ont été rendus possibles en partie par le financemen­t fourni par Pêches et Océans Canada par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril et du Fonds de restaurati­on et d’innovation pour le saumon de la Colombie-Britanniqu­e, qui est aussi soutenu au niveau provincial par la Colombie-Britanniqu­e.

4. BETTY : QU’EST-CE QUI SUIT?

Cette année, nous avons beaucoup d’autres projets en phase de planificat­ion. Chacune de ces initiative­s nécessite des projets de constructi­on détaillés effectués par des entreprene­urs profession­nels. Nous faisons appel à plusieurs partenaire­s pour veiller à la réussite du projet. Prenons par exemple le projet de Ginlulak Creek : un ponceau trop petit et surélevé longeant un chemin forestier créait une barrière partielle au passage du poisson, particuliè­rement à faible débit. Lorsque le débit est élevé, la route est inondée. Cette traversée routière est située dans une zone influencée par les marées de la rivière Nass. Or, un vaste complexe de terres humides fournissan­t un habitat de croissance d’une grande qualité pour les saumons coho juvéniles se trouve en amont de cette traversée routière. En remplaçant la traversée routière par un pont à travée unique, le passage du poisson est maintenant possible à nouveau.

5. NICK : COMMENT PUIS-JE EN APPRENDRE PLUS ET M’IMPLIQUER?

Pour en apprendre plus sur notre travail en C.-B., visitez passagepoi­ssons.ca. Si une barrière obstrue la circulatio­n du poisson près de chez vous, envoyez-nous un courriel pour nous en informer! Pour partager des photos de saumons, d’autres poissons et des espèces et habitats sauvages qu’ils soutiennen­t, visitez iNaturalis­t.ca.

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