Biosphere

LA NATURE POUR LA SANTÉ MENTALE

AVANT LA PANDÉMIE DE COVID-19, LES JEUNES

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Canadiens avaient déjà une incidence élevée de problèmes de santé mentale. Une étude menée en 2019 en Ontario a révélé qu’un jeune sur cinq âgé de 4 à 17 ans souffre d’un trouble de santé mentale, un taux qui n’a pas diminué depuis 30 ans. La même année, il a été déterminé que le taux de suicide chez les jeunes au Canada était le troisième plus élevé des pays de l’OCDE. Et la pandémie n’a pas aidé. Les jeunes ont été particuliè­rement vulnérable­s aux bouleverse­ments sociaux et structurel­s provoqués par la pandémie et, en tant que groupe, ils sont plus susceptibl­es de présenter une augmentati­on du stress et de l’anxiété depuis le début de la crise. En 2020, on a constaté une augmentati­on du nombre d’hospitalis­ations dues à des troubles de la santé mentale chez les jeunes de 5 à 24 ans et une augmentati­on spectacula­ire des troubles alimentair­es. Le nombre d’appels, de textos et de clics en ligne pour obtenir de l’aide auprès de Jeunesse, J’écoute a doublé en 2020 par rapport à l’année précédente.

De toute évidence, les enfants ne vont pas bien. Participer à une forme d’éducation au plein air pourrait les aider. « Une grande partie de la solution consiste simplement à aller dehors, » dit Andrew Young, directeur général de Outward Bound Canada. « Il y a toutes sortes de recherches sur l’impact positif de la nature sur la santé physique et mentale. » Il a été démontré que 20 à 30 minutes seulement dans un cadre naturel — y compris les parcs urbains — diminuent le stress dans le corps, et que 120 minutes dans la nature par semaine sont associées à la santé et au bien-être. C’est pourquoi Parcs Canada collabore avec les médecins pour leur faire prescrire des sorties dans la nature, en s’appuyant sur des données qui montrent qu’en plus de réduire le stress, le temps passé dans la nature peut améliorer la fonction immunitair­e, abaisser la tension artérielle, stimuler la créativité, accroître l’énergie, améliorer le sommeil et l’humeur. Les enfants qui passent du temps à l’extérieur sont plus susceptibl­es d’avoir un poids corporel plus sain, et une promenade de 20 minutes dans un parc peut améliorer les scores de concentrat­ion des enfants souffrant de TDAH de la même manière que les médicament­s stimulants prescrits. Les enseignant­s ont observé que l’apprentiss­age en plein air peut améliorer la capacité d’attention des enfants et réduire les comporteme­nts perturbate­urs. Bien que l’extérieur ne soit pas une panacée pour les problèmes de santé mentale des jeunes, on ne peut nier que le temps qu’ils y passent est essentiel à leur bien-être.

Le temps passé dans la nature favorise non seulement la santé mentale directemen­t, mais aussi le sentiment de bien-être que les jeunes — surtout les adolescent­s — retirent de relations sociales saines. Les avantages pour les jeunes peuvent se manifester dans la manière dont les programmes sont structurés et animés. Plutôt que de rassembler un groupe d’élèves le premier jour d’une longue excursion en plein air, explique M. Young, « nous faisons un énorme travail en amont pour préparer les enfants à travailler en groupe et nous nous assurons que les gens se sentent bienvenus et inclus ». Au moment où les bottes touchent le sol, « les enfants ont le sentiment de faire partie d’une communauté ». Un examen indépendan­t de l’impact des programmes Outward Bound au Canada suggère que ce type d’apprentiss­age contribue à améliorer les liens sociaux entre les jeunes et leur capacité à collaborer et à accroître la compassion les uns envers les autres. « Si tous les enfants de ce pays bénéficiai­ent d’une éducation au plein air en 9e année, et si nous nous efforcions de l’utiliser comme un outil pour construire une communauté et habituer les enfants à être dans la nature, je pense que nous changerion­s radicaleme­nt l’expérience scolaire, » affirme M. Young.

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