Comment érduire sa facture d’épicerie
Avec le prix du panier d’épicerie qui augmente sans cesse, ça devient acrobatique de bien manger sans trop dépenser. Mais grâce à quelques trucs d’experts et à un peu d’organisation, on peut y arriver.
CONSULTER LES CIRCULAIRES
Pas moins de 72% des Québécois utilisent des moyens comme les circulaires pour réduire leurs dépenses alimentaires, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Une habitude futée, mais encore faut-il être stratégique. En général, les promotions par produit reviennent toutes les 8 à 12 semaines. On adapte donc sa liste d’achats en conséquence. Par exemple, on fait des réserves de ses céréales préférées pour tenir jusqu’au prochain solde. « En étudiant les circulaires, on finit par connaître les prix et on repère plus facilement les fausses promotions qui proposent des économies de seulement quelques cents », fait valoir la nutritionniste Julie Poirier, de l’organisme BouffeAction de Rosemont, à Montréal. Autre détail à retenir, les rabais les plus substantiels se trouvent en général dans les premières pages du feuillet.
UTILISER LES APPLICATIONS MOBILES DE RABAIS
De nombreuses applications pour téléphone intelligent ou pour tablette pro- posent des promotions intéressantes. Certaines, comme PJ Épicerie et Reebee, regroupent les circulaires de tous les points d’achat favoris de l’utilisateur, à partir desquelles celui-ci peut créer une liste d’épicerie selon les rabais qui l’intéressent. Zweet permet d’obtenir des remises en argent à l’achat de certains produits sélectionnés dans n’importe quel magasin, et Eatizz offre des rabais de dernière minute sur des aliments périssables dans les commerces partenaires (boulangeries, boucheries, traiteurs...) à proximité du chasseur d’aubaines.
NE PAS TROP PLANIFIER
C’est une bonne idée de prévoir les repas pour éviter les achats superflus, « mais parfois on planifie trop », fait remarquer Édith Ouellet, nutritionniste et auteure du blogue Nutritonic. « Dans une semaine, il y a des imprévus, on peut manquer de temps et c’est là qu’on perd des aliments. Mieux vaut garder une certaine flexibilité et laisser des journées pour vider le frigo. » L’art d’apprêter le « touski » (tout ce qui reste) s’avère d’ailleurs un excellent moyen de réduire la facture bouffe.
JOUER AU DJ
On enfile ses écouteurs et on choisit une liste de lecture de musique au tempo rapide pendant qu’on parcourt les allées. La cadence influence le temps qu’on passe dans un lieu de vente, le montant qu’on dépense et les informations qu’on retient. Une musique lente avec un niveau sonore bas, comme celle diffusée dans les épiceries, a pour effet de nous faire prendre plus de temps pour effectuer nos achats et nous incite à dépenser davantage, selon une étude de la Burgundy School of Business. À l’inverse, on se déplacerait plus rapidement et on achèterait moins sur une musique plus rythmée.
ACHETER À MESURE
Il peut être judicieux de faire ses emplettes plus souvent plutôt que d’acheter en une fois pour une longue période, constate Édith Ouellet. On peut faire des provisions de denrées non périssables en fonction des rabais, et retourner chez l’épicier au gré de ses besoins, pour s’approvisionner en produits frais. Ainsi, on risque moins de gaspiller des aliments, faute d’avoir eu le temps de les cuisiner.
ÉVITER LES PRODUITS TRANSFORMÉS
L’achat de produits transformés fait augmenter la facture – ils sont souvent superflus. Comment savoir si un produit est transformé? « Quand on ne reconnaît plus les aliments d’origine, répond le Français Anthony Fardet, docteur en nutrition et auteur du livre Halte aux aliments ultra
transformés ! (Thierry Souccar Éditions). Dans le cas de mets préparés où l’on reconnaît les aliments, si on ne peut pas trouver la majorité des ingrédients qui les composent dans sa cuisine et que l’emballage est très attirant, il s’agit aussi d’aliments transformés. » Ces denrées sont le plus souvent placées au centre de l’épicerie. On peut se prêter à l’exercice et tenter de faire ses achats sans s’aventurer dans ces allées. On devrait trouver en périphérie tous les aliments nécessaires pour cuisiner, à quelques exceptions près.
MANGER LOCAL ET DE SAISON
On nous le répète sans cesse, mais cette façon de consommer devrait s’ancrer dans nos habitudes, estime Édith Ouellet. Il faut profiter de l’abondance des récoltes pendant l’été et l’automne et se tourner vers les légumes-racines durant la saison froide. Et acheter local. C’est bon pour l’économie d’ici, écologique, souvent plus frais et meilleur marché, en raison des coûts de transport moindres.
CHOISIR LES MARQUES MAISON
Les marques maison des épiceries se comparent aux grandes marques nationales. Souvent, seule l’étiquette diffère, car les produits sont fabriqués dans les mêmes usines. On a la même qualité pour beaucoup moins cher, en raison entre autres des coûts de marketing allégés.
CUISINER LES LÉGUMINEUSES ET LE TOFU
Depuis 10 ans, les prix du boeuf et du porc ont grimpé de plus de 60 %, et celui du poulet de 39 %, selon le MAPAQ. Pour réduire sa facture d’épicerie, on modifie son alimentation en y intégrant des substituts de viande, comme le tofu ou les légumineuses. Pas amateur de ces denrées ? La nutritionniste Julie Poirier propose de les incorporer peu à peu à nos plats en les mélangeant à une portion de viande. On peut, par exemple, mélanger une part de boeuf haché à une part de tofu émietté dans une sauce à spaghetti, pour un résultat tout aussi délicieux à une fraction du prix.