Châtelaine (French)

Promenades à Virginia Beach

Certains y reviennent année après année pour profiter des plaisirs de la mer. Pour moi, la métropole de la Virginie a été une très belle découverte.

- PAR NICOLE LABBÉ

Ça y est, j’y suis. Je viens de louer un vélo et, sous le nez de Neptune, l’emblématiq­ue statue locale du dieu des mers – 10 mètres de hauteur –, je m’élance sur la fameuse promenade de la plage, le boardwalk. Trois coups de pédalier et mes appréhensi­ons s’envolent. Car avant de débarquer pour la première fois à Virginia Beach, l’idée de longer à bicyclette sa légendaire grève m’inquiétait un peu. Aurais-je à me faufiler au milieu des passants ? À rouler sur un trottoir de bois cahoteux? À subir une enfilade de casse-croûtes malodorant­s et de boutiques tape-à-l’oeil ? Non, rien de tout cela ici. Les marchands de pizzas et de babioles ont été relégués aux rues voisines. La piste cyclable, asphaltée et bordée d’arbustes et de fleurs, est séparée de la voie piétonnièr­e.

Enjouée, je parcours ses cinq kilomètres, en doublant à quelques reprises des quadricycl­es – très populaires auprès des familles et des bandes d’ados.

D’un côté du boardwalk, les hôtels s’alignent face à l’océan. De l’autre, l’immense plage de sable blond, qui attire tant de touristes dans cette ville de la côte Est. Après ma balade, je les imiterais bien, y plantant mon parasol, paressant toute la journée, plongeant de temps à autre les orteils dans les vagues de l’Atlantique… Mais ma guide a d’autres projets en tête : me faire découvrir les divers visages de Virginia Beach qui, malgré son nom, comporte non pas une, mais trois plages. « Et d’autres beaux endroits » , précise Jacinthe Paré, une Québécoise représenta­nt le bureau de tourisme de la municipali­té, où elle vit depuis 20 ans.

CÔTÉ NORD : DÉLICES MARINS

Le soir même, en savourant des fruits de mer, je contemple le soleil qui descend sur la baie de Chesapeake, immense estuaire qui rejoint ici l’océan. Le restaurant où nous sommes, One Fish TwoFish, profite d’un emplacemen­t privilégié dans une petite marina. De ce secteur du nord de la ville, on peut partir à la pêche en haute mer ou à la rencontre des dauphins. Pour ma part, je m’embarque le lendemain matin avec une poignée de personnes pour un autre type d’excursion. L’État de la Virginie a créé une route des huîtres et l’une des portions de celleci se situe dans cette zone qu’on appelle Lynnhaven.

Chris Ludford, le capitaine, et aussi propriétai­re de la « ferme » d’élevage Pleasure House Oysters, nous conduit en bateau à travers canaux et bras de mer jusqu’à un paisible plan d’eau. Tout le monde descend dans la crique – les espadrille­s sont fournies! – pour suivre les explicatio­ns de ce passionné tout en observant les ostréicult­eurs trier manuelleme­nt les mollusques. Le clou de l’expédition: la dégustatio­n, toujours les pieds dans l’eau, de ces huîtres Lynnhaven. Le bonheur !

De retour sur la terre ferme, j’explore la région de la baie de Chesapeake : la plage aux vagues douces, idéale pour les jeunes enfants; le camping adjacent, l’un des six de la région ; les deux

phares du cap Henry, situés dans une base militaire; et le First Landing State Park, un vaste espace vert sillonné de sentiers, dont l’un qui pénètre dans des marais où croissent d’étranges cyprès aux racines aériennes – à voir !

CÔTÉ SUD : NATURE SAUVAGE ET PRODUITS DE LA FERME

Le jour suivant, c’est un paysage bien différent que je découvre. À une vingtaine de kilomètres au sud de l’animé

boardwalk, la plage de Sandbridge s’étire derrière les dunes. Son aspect sauvage me plaît. Dans ce coin-ci, peu de commerces, mais des dizaines de grosses maisons sur pilotis et des condos offerts en location. Dans la réserve faunique de Back Bay, tout près, on peut observer oiseaux, tortues et autres petites bêtes. Un coin de rêve pour les amoureux de la nature.

À l’intérieur des terres, dans la communauté rurale de Pungo, les fermiers vendent leurs produits dans des kiosques. Mon coup de coeur : l’entreprise biologique New Earth Farm. Kevin Jamison, l’un des associés, nous entraîne dans les champs d’oignons, de betteraves, de tomates… avant de nous emmener saluer les poules qui gambadent dans un grand enclos. En s’inscrivant à l’avance, il est possible de participer à un cours de cuisine – confitures, conserves, fermentati­on… À défaut de quoi, on pourra faire provision d’oeufs frais, de miel et de marinades maison.

CÔTÉ URBAIN : GALERIES D’ART, CAFÉS ET AUTRES

Pourquoi ne pas poursuivre l’expérience dans l’un des cafés-pâtisserie­s de la New Earth Farm? Les proprios, adeptes du mouvement « de la ferme à la table », tiennent deux restos du nom de Commune où sont apprêtés de belle façon les fruits et légumes qu’ils produisent. De retour « en ville », ma guide et moi, nous nous attablons dans l’un d’eux pour déguster des salades d’une fraîcheur exceptionn­elle. L’adresse qu’a choisie ma compagne se situe dans le ViBe Creative District, un quartier en développem­ent qu’elle tient à me faire connaître. Dans ce secteur urbain, à quelques rues du boardwalk, la municipali­té encourage l’établissem­ent de galeries d’art, cafés, boutiques d’artisans et microbrass­eries, ainsi que l’organisati­on de manifestat­ions culturelle­s. Nous terminons notre tournée à la microdisti­llerie Chesapeake Bay. Le patron, Chris Richeson, nous fait goûter ses vodkas en nous expliquant pourquoi il s’est installé à Virginia Beach. « Il n’y a pas que la températur­e qui est clémente ici, explique le grand blond au style baba cool. Les gens sont détendus, le rythme de vie est relax. » Après quelques gorgées, je ne demande pas mieux que de le croire!

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 ??  ?? Panorama de Lynnhaven.
Panorama de Lynnhaven.
 ??  ?? Le fameux boardwalk, bien gardé par Neptune.
Le fameux boardwalk, bien gardé par Neptune.
 ??  ?? Chris Ludford à l’oeuvre...
Chris Ludford à l’oeuvre...
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 ??  ?? La plage peu fréquentée de Sandbridge.
La plage peu fréquentée de Sandbridge.

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