Marie-Ève Perron : l’atypique
L’Hexagone l’a connue avant nous, grâce à l’homme de théâtre Wajdi Mouawad, qui l’a choisie pour ses pièces franco-québécoises Forêts, Littoral, Des femmes. Mais aussi grâce à Cathy-casse-couilles (la Lyne-la-pas-fine de la version française) dans Les invincibles, puis à la série France Kbek, dont elle a été co-idéatrice. Elle y incarne une Québécoise se faisant passer pour une Bretonne… parce que son patron a les Québécois en horreur. «J’ai habité 10 ans en France, et ça ne m’est jamais venu à l’idée de changer mon accent ! s’amuset-elle. Je n’ai jamais ressenti de mépris à cet égard, au contraire.» Pudiquement, la comédienne confie être revenue à Montréal pour des raisons familiales. « Mon père est tombé malade...» Sa disparition lui a inspiré De ta force de vivre, un monologue qu’elle dévoilera en janvier, au Festival du Jamais Lu. Marie-Ève apprivoise maintenant la fin des Simone, dont l’ultime saison est en ondes à ICI Radio-Canada Télé. « Nikki a été un gros cadeau dans ma vie. Après la noirceur, elle grandit, s’assagit, trouve son équilibre. » Sa performance dans le tout dernier épisode, alors qu’elle se rapproche de sa mère, est déchirante. En attendant son retour au petit écran, on pourra la voir au cinéma dans À tous ceux qui ne me lisent pas, de Yan Giroux. «J’y joue la maîtresse du poète Yves Boisvert, dont la vie et l’oeuvre ont inspiré le film. Maryse aussi porte une blessure. Elle s’est rangée, mais est continuellement attirée vers la nuit. Il faut dire qu’elle n’a pas eu de saison 3 pour trouver la sérénité, elle ! »