Dur, dur, le retour au bureau
Retourner à son poste après un congé de maladie lié à un trouble mental présente son lot de défis. « Comme les tâches de l’individu qui s’absente sont souvent redistribuées aux collègues, ces derniers, épuisés, pourraient ne pas avoir des mots d’accueil chaleureux au moment de son retour », fait remarquer Marc Corbière, chercheur au Centre d’étude et de recherche en santé mentale et travail de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
Dans la mesure où l’employé malade n’a aucune obligation de divulguer son diagnostic à son patron ou à ses collègues, les rumeurs sur son absence peuvent aussi aller bon train. Toutefois, choisir de dévoiler son diagnostic, c’est ouvrir la porte à la stigmatisation, car les mots « burnout » et « dépression » sont encore connotés de façon très négative.
Des solutions pour revenir en douceur existent néanmoins. « Les employeurs ont l’obligation de prévoir des aménagements, comme la flexibilité des horaires ou le retour progressif. La personne qui revient travailler après un congé de maladie devrait parler de ses limitations, par exemple la fatigue qu’engendre la prise de médicaments », conseille Marc Corbière.
Réintégrer son poste dans un climat bienveillant et avec une équipe compréhensive facilite aussi les choses. L’important: y aller doucement et, surtout, s’écouter. Car si on a souffert de dépression, on court 50 % plus de risques d’en être atteint de nouveau que ceux et celles qui n’ont jamais été touchés par cette maladie.