Comment soulager les symptômes d’allergies saisonnières
Qu’est-ce que la rhinite allergique saisonnière, quels sont ses symptômes les plus courants et comment les soulager ?
La chaleur de l’été s’estompe et nous accueillons avec bonheur l’air plus frais de l’automne, qui amène toutefois d’autres indices – moins bienvenus – du changement de saison : démangeaisons aux yeux, écoulement nasal, éternuements presque constants. Ces symptômes touchent au moins 20 % de la population chaque année, mentionne le Dr Jean-nicolas Boursiquot, allergologue et professeur de clinique agrégé à l’université Laval, à Québec. « Ce type d’allergies peut diminuer la qualité de vie et même entraîner d’autres problèmes, dont un mauvais sommeil dû à la congestion nasale. Mais il existe des moyens efficaces d’obtenir un soulagement », dit-il. Nous nous sommes entretenus avec lui pour en savoir plus.
Quand commence la saison des allergies ? Les allergies saisonnières se divisent en trois périodes : les allergies printanières, qui peuvent arriver dès le mois de mars et durer jusqu’en juin ; les allergies estivales, qui débutent en juillet et en août ; et les allergies automnales, qui peuvent s’étendre jusqu’en novembre. À quoi réagit-on le plus pendant ces périodes ?
Au printemps, le pollen des arbres, en particulier celui des bouleaux et des érables, est la principale cause de rhinite allergique saisonnière, aussi appelée rhume des foins. En été, les personnes sensibles pourront souffrir d’allergies à certaines graminées, et l’automne venu, à certaines herbes, spécialement l’herbe à poux.
Comment savoir si les éternuements et l’écoulement nasal sont causés par des allergies saisonnières ou par un rhume ? Un rhume ne dure en général que trois ou quatre jours, alors que les allergies saisonnières durent plus longtemps, parfois plusieurs semaines. Un rhume s’accompagne aussi souvent de fièvre et de sécrétions nasales vertes ou jaunes (celles dues aux allergies sont incolores).
Comment peut-on réduire les symptômes d’allergies causés par l’herbe à poux ? Si on a le nez qui coule, une solution saline peut aider à déloger le pollen accumulé dans les voies nasales. Les deux tiers des personnes qui souffrent d’allergies saisonnières ont aussi les yeux rouges et larmoyants, auquel cas les gouttes oculaires peuvent contribuer à hydrater les yeux, les débarrasser du pollen et calmer les démangeaisons. Toutefois, si les symptômes persistent malgré l’utilisation de ces produits, on devrait consulter son médecin pour connaître les meilleures façons de les traiter.
Que faire si les médicaments en vente libre ne nous soulagent pas ?
Certaines personnes obtiendront un soulagement en prenant un antihistaminique oral et en contrôlant leur environnement, par exemple en gardant les fenêtres fermées. Si cela ne fonctionne pas, elles devraient consulter leur médecin pour savoir quels traitements seraient susceptibles de les aider, puisque chaque patient est distinct. Il existe de nouveaux médicaments qui agissent rapidement et calment l’écoulement nasal et les démangeaisons aux yeux, les deux symptômes les plus courants de la rhinite allergique saisonnière.
Quelles questions une personne souffrant d’allergies devrait-elle poser à son médecin ?
D’abord, elle devrait lui décrire ses symptômes pour s’assurer qu’il s’agit bien d’allergies saisonnières et non d’un problème de santé qui pourrait y ressembler, par exemple une sinusite chronique. Ensuite, elle devrait discuter d’un plan d’action et du médicament le plus susceptible de mieux fonctionner pour elle. Il existe plusieurs traitements possibles, comme les médicaments par voie orale, les vaporisateurs nasaux ou l’immunothérapie allergénique, selon le cas de chaque patient.
Quels sont les avantages des médicaments topiques (nasaux) comparativement à ceux pris par voie orale ?
Un corticostéroïde nasal ou un vaporisateur nasal combinant un corticostéroïde et un antihistaminique sont efficaces pour traiter la rhinite allergique, parce qu’ils ciblent spécifiquement le nez. Les antihistaminiques oraux, quant à eux, ont une action plus générale. Je recommande souvent à mes patients d’utiliser un vaporisateur nasal au moins deux semaines avant la période de l’année où leurs symptômes allergiques tendent à commencer et à poursuivre le traitement chaque jour jusqu’à la date à laquelle ils prennent habituellement fin. Mais il faut d’abord consulter un médecin et établir un plan d’action approprié en fonction des symptômes, qui varient d’une personne à l’autre.