Le goût léger de la nature
Le 24e jour du douzième mois lunaire de la septième année sous le règne de l’empereur Yuanfeng de la dynastie des Song (960-1279), Su Shi, poète, écrivain et peintre réputé chinois a été envoyé, à l’âge de 49 ans, remplir la charge de fonctionnaire militaire à Henan, l’obligeant donc à partir de son ancienne ville du Hubei. Pendant le voyage, il a rencontré son ami Liu Qianshu et écrit le poème Huanxisha lors de la visite du mont Nanshan à l’Anhui. Après avoir dégusté de multiples délices pendant presque 50 ans, pour lui, la légèreté des saveurs, comme le thé et les herbes sauvages, s’avère la plus exquise de toutes. L’émotion du poète est précisément celle que les gens de la bourgeoisie contemporaine ressentent pendant le week-end et les vacances. Ils ont roulé au-delà de la banlieue pour goûter à la joie des repas champêtres tout comme celle des herbes sauvages, des petites pousses de bambou, etc. Selon eux, c’est plus agréable que les grands banquets.
Pendant plus de 2 000 ans, l’art gastronomique a beaucoup questionné les philosophes, réfléchissant sur la vérité qui la régit, la courtoisie traditionnelle chinoise et la matière dans son importance et son insignifiance. Les philosophes de l’art gastronomique ont légué un héritage qui imprègne la personnalité profonde des Chinois au point de représenter le caractère d’une nation.