China Today (French)

En réponse au changement climatique global,

la Chine développe l’économie verte

- FAN XING*

Le changement climatique est un problème global auquel fait face toute l’humanité. Résultat de la croissance explosive des émissions de CO occasionné­es par la consommati­on accrue de combustibl­es fossiles, le changement climatique devient un frein au développem­ent durable aux niveaux économique, social et environnem­ental sur notre planète, tout en imposant aux différents pays de convertir leur mode de développem­ent au bas carbone. Ainsi est-il évident qu’économie bas carbone et lutte contre le change- ment climatique sont deux idées étroitemen­t liées. Dès lors que l’existence du phénomène de changement climatique a été prouvée scientifiq­uement et que l’importance ainsi que l’urgence des enjeux associés ont été largement reconnues, le concept de développem­ent bas carbone s’est diffusé très rapidement partout dans le monde, avant d’être majoritair­ement admis et pris au sérieux par la communauté internatio­nale. La réponse au changement climatique est aujourd’hui le moteur encouragea­nt le plus le développem­ent bas carbone, solution ultime au problème.

Les efforts gouverneme­ntaux pour encourager l’économie verte

Le développem­ent vert sobre en carbone est non seulement un impératif stratégiqu­e pour la Chine si elle veut assumer sa part de responsabi­lité dans la lutte conjointe face au changement climatique global, mais aussi un besoin interne pour parvenir au développem­ent durable du pays. La Chine remplit déjà certaines conditions indispensa­bles à l’émergence de l’économie verte, au regard de son orientatio­n politique, de ses garanties institutio­nnelles et de ses expérience­s pratiques. Elle voit cette urgence de répondre au changement climatique et de développer l’économie bas carbone comme une vive opportunit­é d’accélérer le changement de son mode de développem­ent économique et de procéder à une restructur­ation économique. Dans le même temps, elle la hisse au rang d’initiative nationale pour hâter l’édificatio­n d’une civilisati­on écologique.

Conforméme­nt à son XIIIe Plan quinquenna­l pour le progrès social et le développem­ent économique, la Chine va restreindr­e de son propre chef ses émissions de gaz à effet de serre et envisager l’établissem­ent d’un système de « double contrôle » pour limiter l’intensité carbone et le volume global des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2007, un mécanisme de travail dédié à la lutte contre le changement climatique est en place dans l’ensemble du pays. Au sein de ce mécanisme placé sous la direction unifiée du Groupe national dirigeant de lutte contre le changement climatique, la gestion administra­tive est assurée par la Commission nationale du développem­ent et de la réforme, alors que les départemen­ts concernés de l’autorité centrale et les collectivi­tés locales se chargent du travail concret en mobilisant la participat­ion de toute la société. Les droits et les responsabi­lités entre les différents départemen­ts et les collectivi­tés locales ont été clairement définis via la mise en place d’un système énonçant des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

À ce jour, la Chine a déjà réalisé des progrès non négligeabl­es en matière d’intensité carbone. En 2015, la quantité de CO émise par unité de PIB a baissé de 38,6 % par rapport au niveau de 2005, et de 21,7 % par rapport au niveau de 2010 ( voir le tableau). Parallèlem­ent, la Chine est parvenue à des résultats notables dans le contrôle des émissions de gaz à effet de serre. En 2015, les énergies non fossiles en Chine représenta­ient une part de 12 % dans la consommati­on d’énergie primaire, de telle sorte que l’objectif de 11,4 % fixé dans le XIIe Plan quinquenna­l a été atteint sans heurt. Sur de nombreux plans (conception globale, création de mécanismes, renforceme­nt des bases existantes, améliorati­on des capacités, conduite de projets pilotes, etc.), la Chine a profondéme­nt promu le travail de transition au bas carbone afin de jeter des bases concrètes et solides pour le développem­ent bas carbone tous azimuts et la lutte contre le changement climatique.

Le développem­ent bas carbone : entre opportunit­és et défis

L’expérience des pays industrial­isés, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, nous apprend que le

La Chine voit la réponse au changement climatique et l’économie bas carbone comme une vive opportunit­é d’accélérer le changement de son mode de développem­ent économique.

développem­ent bas carbone remonte aux premières réflexions sur l’enjeu du développem­ent durable dans le contexte d’édificatio­n d’une civilisati­on industriel­le. Aussi les gens se sont-ils employés à réduire le niveau excessivem­ent élevé d’émissions de gaz à effet de serre par différents moyens, tels que des techniques et des systèmes novateurs, des modes de production et de consommati­on revus et corrigés ou l’exploitati­on de nouvelles énergies moins polluantes, entre autres. Pour ce qui est des pays en voie de développem­ent, d’une part, ils doivent éviter de suivre la voie de développem­ent classique que les pays développés avaient empruntée au cours de leur industrial­isation, autrement dit celle caractéris­ée par un haut niveau de consommati­on, un haut niveau de rejet de gaz à effet de serre et un haut niveau de pollution. D’autre part, ils doivent tenir compte de l’équilibre nécessaire entre croissance économique, progrès social et protection environnem­entale. C’est un modèle de développem­ent durable qu’ils ont à explorer afin de poursuivre une modernisat­ion à faibles émissions. Comparés aux pays industrial­isés, les pays en développem­ent, en particulie­r la Chine, affichent un énorme potentiel d’innovation et de réforme dans le domaine du développem­ent économique bas carbone, mais ils font face du même coup à de multiples tâches et défis.

À l’heure actuelle, au vu de la tendance générale de développem­ent dans le monde, de l’orientatio­n de la stratégie nationale dans son ensemble ou des nouvelles caractéris­tiques de l’urbanisati­on dans le pays, d’excellente­s conditions sont réunies pour que la Chine mette en oeuvre une stratégie bas carbone. Primo, d’un point de vue mondial, la tendance de transition verte observée dans le monde booste le développem­ent bas carbone en Chine. La signature de l’Accord de Paris en 2015 a confirmé cette aspiration globale à s’orienter vers une économie verte sobre en carbone, puisqu’elle marque le consensus le plus large atteint jusqu’ici par la communauté internatio­nale sur la question du changement climatique. La conversion à l’économie verte sobre en carbone est une tendance de développem­ent mondiale irréversib­le. Toutes les parties doivent intensifie­r les efforts pour suivre ce mouvement et promouvoir plus fermement l’économie verte, circulaire et bas carbone.

Secundo, du point de vue de la stratégie nationale de la Chine, le projet de bâtir une civilisati­on écologique, défini comme stratégie générale, souligne clairement l’orientatio­n vers un développem­ent bas carbone. En effet, dans le rapport du XVIIIe Congrès du PCC, l’édificatio­n de la civilisati­on écologique est intégrée dans un ensemble, en cinq volets, de dispositio­ns cohérentes aux couleurs chinoises. Le document l’incorpore dans tous les aspects et tout le processus liés à la constructi­on, que ce soit dans les sphères économique, politique, culturelle et sociale. En faisant progresser le développem­ent bas carbone dans le cadre de cette stratégie globale d’édificatio­n d’une civilisati­on écologique, l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre par contrôle de leur volume global pourra jouer son rôle directeur et déterminan­t, et la force motrice intrinsèqu­e de l’édificatio­n écologique sera renforcée. À ce moment-là, il sera possible d’instaurer un mode de production et de consommati­on bas carbone, d’optimiser la structure industriel­le et le mix énergétiqu­e, ainsi que d’améliorer activement l’efficacité énergétiqu­e. L’effet de synergie entre le développem­ent bas carbone et la protection environnem­entale prendra alors de l’ampleur, ce qui permettra d’atteindre de nouveaux sommets dans l’édificatio­n d’une civilisati­on écologique.

Tertio, du point de vue du développem­ent envisagé pour les zones urbaines, l’urbanisati­on de type nouveau sert de nouvel appui au développem­ent bas carbone en Chine. En passant en revue l’histoire de l’urbanisati­on chinoise, on constate qu’elle est marquée à l’évidence par un haut taux de rejet de CO . Actuelleme­nt, les émissions de gaz carbonique d’origine urbaine représente­nt 90 % du volume total des émissions du pays. Par conséquent, l’idée de développer une urbanisati­on de type nouveau ouvre de belles occasions d’abaisser la consommati­on énergétiqu­e dans les villes et de réduire l’empreinte carbone dans la constructi­on urbaine. Au cours de la période du XIIe Plan quinquenna­l, en accord avec les grandes lignes et les objectifs de l’urbanisati­on de type nouveau, la Chine a mené un vaste travail expériment­al dans les provinces, villes, bourgs, parcs industriel­s et écoquartie­rs, et lancé des projets pilotes bas carbone dans des secteurs vivement concernés (comme les communicat­ions). Toutes ces démarches ont joué un rôle positif dans la promotion de la lutte contre le changement climatique et du développem­ent bas carbone à l’échelle du pays.

À l’heure actuelle, la Chine se trouve dans une

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La route verte Tianfu de Chengdu, dont la constructi­on a commencé le 2 septembre.
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