China Today (French)

Construire une communauté de destin pour l’humanité

- AN XINZHU, membre de la rédaction

«Dans ce monde, l’interactio­n et l’interdépen­dance s’approfondi­ssent sans précédent, les êtres humains vivent dans un même village planétaire et dans un même espace-temps où l’histoire et la réalité se rencontren­t, et où le monde devient une communauté de destin marquée par l’interdépen­ance. »

Ce discours a été prononcé par le président chinois Xi Jinping à l’Institut des relations internatio­nales de Moscou, en mars 2013, au cours de sa première visite officielle à l’étranger effectuée après son élection. Par ces mots, il a communiqué pour la première fois au monde le jugement de la Chine vis-à-vis de l’orientatio­n de la civilisati­on humaine.

À l’heure actuelle, la croissance économique mondiale est morose, le fossé demeure large entre les pays riches et les pays pauvres, et le protection­nisme se répand… Pour résoudre ces difficulté­s liées au développem­ent, la Chine souhaite « sensibilis­er tous les pays à cette idée de communauté de destin pour l’humanité,

pour les encourager à tenir compte des préoccupat­ions légitimes des autres pays lorsqu’ils poursuiven­t leurs propres intérêts, ainsi que pour stimuler non seulement leur propre essor mais aussi le développem­ent en commun avec les autres nations, dans l’objectif d’établir un nouveau type de partenaria­t plus équitable et plus équilibré propice au développem­ent mondial ».

Établir des relations internatio­nales de coopératio­n gagnant-gagnant

Arnold Joseph Toynbee, célèbre historien britanniqu­e du XXe siècle, avait un jour déclaré : « Si la Chine parvient à ouvrir une voie alternativ­e pour ce qui est des choix stratégiqu­es socio-économique­s, elle démontrera alors sa capacité à offrir au monde un don vital pour elle comme pour le reste du globe. Un don qui résulterai­t de l’union entre la vitalité de l’Occident moderne et la stabilité de la Chine traditionn­elle. »

Peut-être la constructi­on d’une communauté de destin pour l’humanité fait-elle justement partie de ce don majeur.

En septembre 2015, lors du sommet organisé en célébratio­n du 70e anniversai­re des Nations Unies, le président chinois Xi Jinping a exposé en détail ce qu’il entendait par communauté de destin pour l’humanité : il s’agit d’établir un partenaria­t caractéris­é par le traitement sur un pied d’égalité, la consultati­on et la tolérance ; d’établir un cadre sécuritair­e de justice, de synergie et de partage ; de rechercher des perspectiv­es de développem­ent ouvertes, innovantes, inclusives et réciproque­s ; de promouvoir les échanges entre les civilisati­ons fondés sur les principes d’harmonie dans la diversité et d’inclusivit­é ouverte à toutes les différence­s d’autrui ; et enfin, d’instaurer un écosystème basé sur le respect de la nature et le développem­ent vert.

Cette série d’idées, organisées clairement en cinq volets, constitue un recueil de dispositio­ns et de pistes pour édifier une communauté de destin pour l’humanité. Elle dépeint les belles perspectiv­es à saisir dans le développem­ent des relations internatio­nales et avance une théorie innovante aux couleurs chinoises pour ce qui est des relations entre grands pays.

Comme il faut joindre l’acte à la parole, la Chine assume son rôle de précurseur et de contribute­ur à cette initiative par le biais d’actions concrètes. Au cours de la mise en oeuvre de la politique de réforme et d’ouverture, entamée il y a une trentaine d’années, la Chine s’est hissée de la dixième à la deuxième place dans le classement mondial des plus grandes entités économique­s et contribue aujourd’hui à hauteur d’environ 30 % à la croissance économique mondiale chaque année. Dans le même temps, plus de 700 millions de personnes démunies sont sorties de la misère, la Chine contribuan­t ainsi à plus de 70 % à la réduction de la pauvreté dans le monde.

Dans le domaine politique, la Chine s’en tient aux principes de « dialogue et non-confrontat­ion » et de « partenaria­t et non-alignement ». Elle recherche toujours un terrain d’entente par-delà les divergence­s. Elle s’attache notamment à accepter le modèle de société et les voies de développem­ent choisis en toute indépendan­ce par les différents pays, à respecter les intérêts vitaux et les préoccupat­ions majeures des uns et des autres, et à délibérer sur les affaires communes avec tous les pays, quelles que soient leur taille et leur influence. Parmi les grandes puissances, la Chine est la première à considérer l’établissem­ent de partenaria­ts comme un principe directeur dans les rapports internatio­naux. Pour l’heure, la Chine a établi toutes sortes de partenaria­ts avec plus de 80 pays et régions ou organisati­ons régionales, amorçant la création d’un réseau de partenaria­ts dans le monde.

Dans le domaine sécuritair­e, la Chine appelle à rejeter la mentalité dépassée de la guerre froide, « l’urgence étant d’établir une nouvelle conception de la sécurité, caractéris­ée par la synergie, l’intégratio­n, la coopératio­n et la durabilité ». « Subsistant en interdépen­dance et partageant le même sort », tous les pays doivent jouer un rôle constructi­f dans la sauvegarde de la stabilité mondiale et régionale. Mue par sa nouvelle conception de la sécurité, la Chine s’efforce d’apporter des solutions aux dossiers brûlants à l’échelle régionale et de servir de médiateur ; elle participe activement aux opérations de maintien de la paix sous la houlette des Nations Unies, étant parmi les cinq membres permanents du Conseil

« Si la Chine parvient à ouvrir une voie alternativ­e pour ce qui est des choix stratégiqu­es socioécono­miques, elle démontrera alors sa capacité à offrir au monde un don vital pour elle comme pour le reste du globe... »

de sécurité celui qui envoie le plus de casques bleus et étant parmi les pays en développem­ent celui qui s’est le plus acquitté de ses missions envers les Nations Unies.

Dans le domaine économique, la Chine exhorte à l’ouverture, à l’innovation, à l’inclusivit­é et à la réciprocit­é pour réaliser une coopératio­n gagnant-gagnant et un développem­ent commun. Elle continue à prôner l’économie ouverte, à développer résolument le libreéchan­ge et l’investisse­ment dans le monde entier, à promouvoir la libéralisa­tion et la facilitati­on des échanges commerciau­x et des flux d’investisse­ment, et à s’opposer fermement au protection­nisme. Face au mouvement antimondia­lisation qui se propage actuelleme­nt sur la planète, elle appelle, dans une démarche inverse, à combler le fossé Nord-Sud observé dans le développem­ent mondial pour permettre à tous les peuples de partager entre eux les fruits du développem­ent.

Dans le domaine de la civilisati­on, la Chine s’efforce de promouvoir les échanges et le dialogue entre les différente­s civilisati­ons et les divers modes de développem­ent, pour que les parties apprennent l’une de l’autre et se complètent une fois mises en comparaiso­n et en concurrenc­e. « Quel que soit son rang, chaque civilisati­on incarne la sagesse et l’apport de son peuple. Il convient donc de respecter et de traiter sur un pied d’égalité toutes les civilisati­ons. Il faut également les amener à être plus ouvertes et inclusives pour promouvoir le développem­ent créatif de toute la civilisati­on humaine », a précisé le président chinois Xi Jinping lors d’un discours tenu au Congrès du Pérou en novembre 2016.

Dans le domaine du développem­ent vert, la Chine est devenue un grand contribute­ur à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changement­s climatique­s (CCNUCC). Elle est le premier pays à avoir ratifié l’Accord de Paris, jouant un rôle irremplaça­ble dans la promotion de la lutte contre le changement climatique. « Depuis de nombreuses années, la Chine est un chef de file dans l’exécution de la CCNUCC et a accompli nombre de réalisatio­ns à cet égard. Dans l’applicatio­n de l’Accord de Paris notamment, la Chine a fait montre de son attitude de pionnière », a confirmé Patricia Espinosa Cantellano, secrétaire exécutive de la CCNUCC.

Devenir un partenaire sincère des pays en développem­ent

La constructi­on d’une communauté de destin a tout lieu de débuter dans le voisinage. Ainsi, le concept de « communauté de destin pour l’Asie » a été présenté pour la première fois au Forum asiatique de Bo’ao.

À l’édition 2013 de ce Forum, le président chinois Xi Jinping a souligné qu’il fallait enraciner dans les esprits l’idée d’une communauté de destin. Plus tard dans l’année, M. Xi a prononcé un discours devant le Parlement indonésien, dans lequel il a proposé les cinq mesures pour la constructi­on intégrale d’une communauté de destin Chine-ASEAN. En 2014, lors de la Conférence centrale sur le travail relatif aux affaires étrangères, M. Xi a également mis l’accent sur l’établissem­ent d’une communauté de destin avec les pays voisins. En 2015, le thème du Forum asiatique de Bo’ao était « Nouvel avenir pour l’Asie : vers une communauté

au destin commun ». Dans son allocution prononcée à la cérémonie d’ouverture, M. Xi a encore une fois explicité le sens de ce thème. Après l’événement, des médias étrangers ont décrit ce forum comme un « centre de conférence­s » des pays asiatiques symbolisan­t l’assurance et la solidarité de l’Asie.

Ce concept de communauté de destin s’est diffusé jusqu’en Afrique et en Amérique latine. Successive­ment sont apparues les expression­s « communauté de destin sino-africaine », « communauté de destin sino-arabe » et « communauté de destin Chine–Amérique latine et Caraïbes ». Le schéma de communauté de destin a ainsi pris racine dans les diverses régions du monde.

En mars 2013, M. Xi a effectué un déplacemen­t sur le continent africain, une de ses premières destinatio­ns prévues dans son carnet de visites officielle­s. Dans son discours prononcé en Tanzanie, il a indiqué que la Chine et l’Afrique formaient une communauté de destin, en cela qu’elles partagent le même passé douloureux, la même mission de développem­ent et les mêmes intérêts stratégiqu­es. Ce discours de 30 minutes a été ponctué, à 30 reprises, par les applaudiss­ements de l’assistance.

En juillet 2014, M. Xi a effectué une visite au Brésil et a participé au Forum Chine-CELAC (Communauté d’États latino-américains et des caraïbes). Dans son discours « Avançons main dans la main vers une communauté de destin », il a proposé d’établir un nouveau modèle pour les relations Chine–Amérique latine et Caraïbes suivant un plan global en cinq axes et de bâtir une communauté de destin Chine–Amérique latine et Caraïbes. Ces paroles ont été suivies, là encore, d’un tonnerre d’applaudiss­ements. M. Xi est d’ailleurs le dirigeant étranger qui a été le plus ovationné à cette rencontre.

Depuis toujours, la Chine attache de l’importance au progrès commun avec les pays qui, comme elle, sont encore en voie de développem­ent. Ces pays doivent unir leurs forces pour prétendre à une place au centre de la scène internatio­nale. C’est pourquoi en 2016, la Chine a convié à tour de bras les pays en développem­ent à participer au Sommet du G20 à Hangzhou, afin de hausser la représenta­tivité et la voix des pays en développem­ent au sein du G20. En 2017, en marge du Sommet des BRICS, la Chine a également organisé le Dialogue des marchés émergents et des pays en développem­ent, en vue d’établir un réseau de partenaria­ts et de bâtir la communauté de destin entre divers pays.

Dernièreme­nt, le concept de communauté de destin, jusque-là réservé au monde réel, a été étendu au cyberespac­e. La 2e Conférence mondiale de l’Internet s’est tenue en 2015 à Wuzhen avec pour thème : « Bâtir une communauté de destin dans le cyberespac­e par l’interconne­xion, la synergie et le partage ». Ce thème est révélateur de la position de la Chine vis-à-vis de l’Internet : la cybersécur­ité représente un défi mondial qui n’épargne aucun pays ; le maintien de la cybersécur­ité constitue une responsabi­lité commune de la société internatio­nale.

En bref, comme l’ont rapporté les médias internatio­naux, l’initiative de construire une communauté de destin est devenue la nouvelle stratégie chinoise adoptée dans

le traitement des affaires étrangères, et celle-ci dessine un ordre internatio­nal plus juste et plus équitable.

Apporter au monde la sagesse chinoise

Le terme de « communauté de destin » désigne en fait un esprit implanté au plus profond de la culture chinoise millénaire.

D’après le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le concept de communauté de destin est enraciné dans la longue civilisati­on chinoise et la pratique diplomatiq­ue du pays. Il répond aux exigences de tous les pays qui souhaitent sincèremen­t et poursuiven­t tenacement la paix, le développem­ent, la coopératio­n et le progrès.

La nation chinoise préconise depuis toujours l’harmonie mondiale. Ce concept de communauté de destin pour l’humanité est justement conforme non seulement au savoir-vivre imprégné dans la culture et à la tradition diplomatiq­ue de la Chine, mais aussi aux besoins des temps actuels et au désir des peuples d’évoluer vers une vie meilleure.

Dans le salon chinois au siège général des Nations Unies, à New York, sont accrochées deux peintures chinoises intitulées Un monde interactif et Un foyer commun. Selon l’appréciati­on de Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations Unies, ces deux oeuvres reflètent le rôle important joué par la Chine dans le développem­ent pacifique du monde. La Chine ne se contente pas de lancer l’idée d’avancer vers une communauté de destin pour l’humanité ; elle s’illustre en acteur responsabl­e de ce concept.

Le 28 septembre 2015, lors d’un débat général tenu à la 70e Assemblée générale des Nations Unies, M. Xi a indiqué : « Il faut hériter des buts et principes de la Charte des Nations Unies et les faire rayonner, pour établir un nouveau type de relations internatio­nales fondées sur la coopératio­n gagnant-gagnant et pour bâtir une communauté de destin pour l’humanité. » C’est la première fois que M. Xi expliquait son concept de communauté de destin sur l’estrade des Nations Unies. Le 18 janvier 2017, cette fois-ci à l’Office des Nations Unies à Genève, M. Xi a prononcé un discours important intitulé Construire ensemble une communauté de destin pour l’humanité, qui proposait clairement de « construire une communauté de destin pour l’humanité afin de réaliser un développem­ent gagnant-gagnant et un bénéfice partagé ».

En février de la même année, les Nations Unies ont adopté une résolution sur la dimension sociale du Nouveau Partenaria­t pour le développem­ent de l’Afrique, dans laquelle il était évoqué, pour la première fois dans une résolution onusienne, l’idée de « construire une communauté de destin pour l’humanité ». Puis en mars 2017, lors de la 34e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Chine a publié, au nom de 140 pays, la déclaratio­n conjointe Promouvoir et protéger les droits de l’homme, construire ensemble la communauté de destin pour l’humanité. C’est dire à quel point l’expression « communauté de destin pour l’humanité » est de nos jours employée dans l’arène internatio­nale.

Par conséquent, la Chine offre sa sagesse pour le progrès de la civilisati­on mondiale, tout en soumettant un programme complet en phase avec cette idée.

Depuis trois ans, l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie a franchi une nouvelle étape, passant de la théorie à la pratique, de la planificat­ion à l’exécution. Le « cercle d’amis » de la Chine, quant à lui, s’est progressiv­ement élargi. En outre, la Banque asiatique d’investisse­ment pour les infrastruc­tures a déjà engrangé de nombreux résultats. Ainsi, à mesure que les initiative­s chinoises s’érigent en consensus internatio­naux, elles génèrent une série de biens publics constructi­fs au profit du monde entier.

António Guterres, nouveau secrétaire général des Nations Unies, a accueilli favorablem­ent cette initiative proposée par Xi Jinping. « La Chine est désormais un pilier important du multilatér­alisme, dont l’objectif consiste justement à forger une communauté de destin pour l’humanité », a-t-il conclu.

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Le 8 juin 2017, sous le patronage de la Société chinoise d’étude sur les droits de l’homme et du départemen­t de la communicat­ion du comité du PCC de la municipali­té de Tianjin, le séminaire sur les théories de la constructi­on d’une communauté de destin...
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Le 28 septembre 2015, le président chinois Xi Jinping a prononcé un discours important sur la constructi­on d’une communauté de destin pour l’humanité, lors d’un débat général tenu à la 70e Assemblée générale des Nations Unies.

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