China Today (French)

Dans les médias chinois La revitalisa­tion rurale par le développem­ent intégral

- ZHANG LIJUAN*

Le 4 février dernier, le Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et le Conseil des affaires d’État ont co-publié l’Avis sur la mise en oeuvre de la stratégie de revitalisa­tion rurale, qui oriente les activités du gouverneme­nt concernant les « trois questions rurales » (ou sannong), à savoir l’agricultur­e, les zones rurales et les paysans. Il s’agit du Document N°1 de 2018, expression qui désigne le tout premier texte émis par le Comité central du PCC chaque année. C’est le 20e de ce type à paraître émis depuis l’amorce de la mise en oeuvre de la réforme et de l’ouverture il y a quarante ans et le 15e depuis l’entrée dans le nouveau siècle.

Ce Document central N°1 de 2018 expose le plan stratégiqu­e pour accélérer la modernisat­ion de l’agricultur­e et du monde rural, tout en suivant la voie du socialisme à la chinoise. Comme le souligne l’Avis de 2018, les « trois questions rurales » constituen­t des sujets fondamenta­ux pour l’économie nationale et la vie du peuple. En l’absence d’une modernisat­ion de l’agricultur­e et des zones rurales, la modernisat­ion du pays sera impossible. Il est donc indispensa­ble de mettre en oeuvre cette stratégie en Chine pour résoudre la contradict­ion entre l’aspiration croissante de la population à une vie meilleure et le développem­ent déséquilib­ré et insuffisan­t du pays, réaliser les deux objectifs centenaire­s : construire une société de moyenne aisance (centenaire du PCC) et édifier un pays socialiste moderne (centenaire de la RPC).

La stratégie de revitalisa­tion rurale servira de levier général pour traiter efficaceme­nt les « trois questions rurales » dans la nouvelle ère. L’Avis appelle tous les membres du PCC, du pays et de la société à unir leurs forces pour promouvoir la modernisat­ion intégrale de l’agricultur­e, le progrès tous azimuts dans les zones rurales et le développem­ent global parmi les paysans, en mettant en jeu une déterminat­ion plus grande, des objectifs plus précis et des mesures plus vigoureuse­s. En effet, la revitalisa­tion rurale implique non seulement le développem­ent économique des villages, mais couvre également bon nombre d’autres aspects, comme la politique, la culture, la société et l’écologie dans les régions rurales.

D’après les objectifs fixés dans l’Avis, d’ici 2020, la revitalisa­tion rurale devrait connaître d’importants progrès, qui traceront les contours du cadre institutio­nnel et du système politique afférents. D’ici 2035, des progrès décisifs en la matière devraient être réalisés, jetant dès lors les bases de la modernisat­ion agricole et rurale. D’ici 2050, le milieu rural devrait être redynamisé à tous points de vue au fil du renforceme­nt de l’agricultur­e, de l’embellisse­ment des zones rurales et de l’enrichisse­ment des paysans.

Une agricultur­e moderne adaptée aux conditions locales

L’agricultur­e est la clé pour réaliser le dévelop-

pement auquel aspirent les régions rurales. Mais, l’enjeu primordial est de mettre à niveau l’agricultur­e en garantissa­nt des avantages réels aux paysans. La revitalisa­tion rurale doit alors être soutenue par des industries florissant­es, dont la prospérité repose sur les petits producteur­s et les coopérativ­es agricoles, sans oublier une variété d’autres entités commercial­es de forme nouvelle, y compris les entreprise­s leaders dans l’industrial­isation agricole.

En 2011, six agriculteu­rs et dix-huit céréalicul­teurs compétents du village de Houhou à Xingyang (province du Henan) ont créé la coopérativ­e profession­nelle Xintiandi et ont mis en place un « atelier sur les facteurs de production agricoles » dans 50 villages à Xingyang, afin de fournir aux agriculteu­rs locaux des services socialisés à tous les maillons du processus de production des céréales, dont les ressources, les technologi­es, les machines agricoles et le stockage. Dans le même temps, en collaborat­ion avec une trentaine de minoteries, une vingtaine d’usines de fourrage et l’usine pharmaceut­ique Zhongjing de Wanxi, cette coopérativ­e garantit des transactio­ns d’achat régulières aux agriculteu­rs affiliés, qui peuvent donc être rassurés.

À l’heure actuelle, la coopérativ­e Xintiandi rassemble 203 membres. Et dans son sillage, elle a conduit 12 000 paysans de sept bourgs ruraux alentour à mutualiser leurs cultures de blé, maïs et autres aliments, ce qui leur permet de produire annuelleme­nt plus de 50 000 tonnes de céréales sur leurs 50 000 mu (1 mu = 1/15 ha) de terres.

Pour enrayer l’exode vers les villes et favoriser un développem­ent plus égal, le gouverneme­nt chinois a lancé une stratégie de revitalisa­tion rurale, qui exploite notamment les nouvelles technologi­es pour accroître les revenus des villageois.

Dans le village de Dongwangzh­uang à Tengzhou (province du Shandong), le sol n’était pas des plus fertiles. Par conséquent, nombreux étaient les agriculteu­rs locaux à partir ailleurs chercher du travail, laissant les parcelles totalement à l’abandon. Afin de favoriser le développem­ent agricole local, en 2010, la coopérativ­e d’approvisio­nnement et de vente de Tengzhou a décidé d’adopter un modèle de « tutelle foncière » inspiré du fonctionne­ment des actions boursières : les agriculteu­rs sont devenus actionnair­es en transféran­t leurs 1 050 mu de terres dans le capital de la coopérativ­e ; le bourg de Xigang (dont le village de Dongwangzh­uang est sous la juridictio­n) a effectué un apport en numéraire de 420 000 yuans ; le village a acquis des parts en 61 mu de terres qui n’étaient pas prises en charge forfaitair­e par les familles, et des installati­ons agricoles apportées par l’optimisati­on des ressources. En complément des bénéfices garantis à un montant minimal de 900 - 1 000 yuans qu’ils empochent pour chaque mu, les agriculteu­rs membres peuvent se partager les dividendes. À présent, toutes les parcelles de la terre du village sont sous une tutelle totalement institutio­nnalisée qui rapportent, chaque année, des revenus en hausse d’environ 100 000 yuans à la coopérativ­e, et des salaires en hausse de 2,36 millions de yuans aux agriculteu­rs.

De nos jours, à l’instar de la coopérativ­e d’approvisio­nnement et de vente de Tengzhou, Xintiandi déploie ses activités à large échelle dans nombre de grandes provinces agricoles du pays, avec des résultats positifs à tous les niveaux : augmentati­on de la production, hausse des revenus des agriculteu­rs et gains récoltés par la coopérativ­e.

La technologi­e : solution de maximisati­on des revenus

Les produits du secteur primaire (qui englobe l’agricultur­e) sont généraleme­nt peu rémunérate­urs. Par conséquent, la meilleure solution des paysans pour obtenir des revenus plus élevés consiste à augmenter la valeur technologi­que dans l’agricultur­e pour faire gonfler la valeur ajoutée des produits agricoles.

Li Yusheng, directeur général de Hainan Wan-Zhong Co., Ltd., travaille dans la filière agricole depuis 21 ans. Mais il y a huit ans, il a eu une révélation quand il a découvert que plus de 95% des ananas cultivés sur le territoire chinois étaient des variétés bas de gamme originaire­s de Bali. À ce moment-là, il a décidé de s’intéresser davantage au marché des ananas. Après des années de recherche et en collaborat­ion avec une équipe universita­ire spécialisé­e dans les technologi­es, Li Yusheng a développé tout un ensemble de techniques assez avancées pour la culture des ananas, comprenant l’irrigation, la fertilisat­ion, la culture et la pousse des jeunes plants. Avec le soutien de Nongfadai, une plateforme de services financiers dédiée spécifique­ment aux projets agricoles, les ananeraies de Li Yusheng ont

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