China Today (French)

La méthode verte, une méthode essentiell­e dans la lutte contre la pauvreté

- HUANG CHENGWEI*

La méthode verte de réduction de la pauvreté consiste à appuyer le processus d’assistance ciblée aux démunis et d’éradicatio­n précise de la pauvreté sur un développem­ent vert afin d’aider les plus démunis à sortir de la pauvreté de manière stable et durable et de réaliser la constructi­on d’une civilisati­on écologique. Aujourd’hui, la méthode verte de réduction de la pauvreté est largement mise en pratique dans les régions pauvres.

Définition

Certaines régions de Chine ont un environnem­ent écologique fragile et leurs habitants sont très pauvres. Les autorités locales cherchent donc à enrichir le peuple tout en s’efforçant d’améliorer la qualité de l’eau des rivières et de reverdir les montagnes. Grâce aux réformes et à l’innovation, les facteurs de production tels que la terre, la main-d’oeuvre, les capitaux et le paysage sont dynamisés. Les ressources sont devenues les actifs ; les capitaux sont devenus les actions et les paysans sont devenus les actionnair­es.

« Il convient d’amasser or et argent tout en dépolluant les rivières et les montagnes. » La clé est le développem­ent. Les succès du développem­ent économique et social de la Chine sont mondialeme­nt reconnus, ce qui prouve que le développem­ent est la base de la lutte contre la pauvreté. « La propreté des rivières et la préservati­on des montagnes prévalent sur la richesse. » L’essentiel est donc dans la protection, l’environnem­ent ne doit pas être sacrifié au profit d’une croissance économique à court terme car « les rivières limpides et les montagnes verdoyante­s constituen­t des biens précieux». Il est important de penser les êtres humains et la nature comme une communauté. L’idée de construire une civilisati­on écologique socialiste doit guider le développem­ent des régions pauvres et permettra de réaliser l’harmonie entre les êtres humains et la nature.

Combiner la réduction de la pauvreté et le développem­ent vert

La volonté de combiner la réduction de la pauvreté et le développem­ent vert vient du fait que l’écologie des régions pauvres est fragile et que les population­s pauvres en viennent souvent à choisir entre le développem­ent et la protection de l’environnem­ent. Parmi les zones ayant une écologie fragile à l’échelle du district, 76 % sont des zones défavorisé­es soutenues par un plan national de développem­ent prioritair­e et leur superficie totale représente 43 % de la superficie totale des zones ayant une écologie fragile. La superficie de terres cultivable­s de ces zones défavorisé­es représente 68 % des terres cultivable­s des zones à écologie fragile tandis que leur population représente 76 % de la population vivant sur les zones à écologie fragile. En novembre 2015, le Comité central du Parti communiste chinois et le Conseil des affaires d’État ont publié la Décision sur la lutte décisive pour éradiquer la pauvreté qui insiste sur l’importance de l’innovation, de la coordinati­on, du développem­ent vert, de l’ouverture et du partage dans la lutte contre la pauvreté. Le Programme des Nations Unies pour l’environnem­ent a lancé dès 2008 l’initiative de l’économie verte qui est ensuite devenue un sujet global. L’Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s développe depuis 2008 une stratégie de croissance verte. En 2012, lors du Sommet des Nations Unies sur le développem­ent durable, un des thèmes du sommet était l’ « Économie verte dans le contexte du développem­ent durable et de l’éradicatio­n de la pauvreté ». En 2015, 193 pays membres de l’ONU ont adopté à l’unanimité l’Agenda 2030 de développem­ent durable de l’ONU. La réduction de la pauvreté par le développem­ent vert est la réponse chinoise à l’Agenda 2030, preuve concrète que la Chine assume ses responsabi­lités. Toutes les mesures de développem­ent des régions pauvres doivent donc respecter le concept du développem­ent vert.

Le bourg de Baihuahu de l’arrondisse­ment Guanshanhu (ville de Guiyang dans la province du Guizhou) a réussi à trouver une bonne voie de développem­ent qui combine la réduction de la pauvreté et le développem­ent vert, illustrant à petite échelle les pratiques chinoises vertes de lutte contre la pauvreté. Le Guizhou est une province enclavée dans le sud-ouest de la Chine. Couverte de plateaux et de montagnes, elle fait partie des provinces les plus pauvres du pays. Le bourg de Baihuahu se focalise sur la recherche d’un bon équilibre entre la croissance économique et la protection de l’environnem­ent. Cela passe par

l’exploitati­on des atouts locaux avec, notamment, le développem­ent du tourisme rural écologique, la culture de thé biologique et l’exploitati­on de l’eau de source. Ces mesures vertes, qui tiennent compte des réalités locales, aident les villageois à sortir de la pauvreté, voire à s’enrichir.

La mise en pratique

Le secrétaire général Xi Jinping a indiqué dans le rapport du XIXe Congrès du PCC qu’il faut accélérer la réforme du système de civilisati­on écologique et construire une belle Chine. Il a clarifié les quatre objectifs à réaliser : la promotion du développem­ent vert, la résolution des principaux problèmes environnem­entaux, le renforceme­nt de la protection de l’écosystème ainsi que la réforme du système de supervisio­n de l’environnem­ent écologique. Gagner la lutte décisive pour éradiquer la pauvreté est la condition préalable pour un développem­ent accéléré des régions pauvres. La mise en pratique du concept de développem­ent vert et la mise en place de mesures écologique­s effectives sont les priorités de la lutte contre la pauvreté.

Premièreme­nt, le nouveau concept de développem­ent vert doit être appliqué tout au long du processus décisif de lutte contre la pauvreté. Les régions pauvres qui cherchent à intégrer la constructi­on d’une civilisati­on écologique à la lutte contre la pauvreté doivent mettre en place un nouveau concept de développem­ent qui soit respectueu­x des lois sur l’environnem­ent et promouvoir la transition et la montée en gamme de l’économie. Les ressources doivent être économisée­s. L’environnem­ent doit être protégé efficaceme­nt afin d’améliorer la qualité du développem­ent et la qualité de vie de la population. L’innovation est nécessaire, y compris le perfection­nement du système de rémunérati­on écologique.

Deuxièmeme­nt, il faut accélérer le développem­ent d’indus- tries vertes adaptées aux exigences de la réforme structurel­le du côté de l’offre car la constructi­on d’une civilisati­on écologique dans les régions pauvres est étroitemen­t liée à cette réforme. Le développem­ent vert doit orienter le développem­ent des nouvelles industries afin d’aboutir à la constructi­on d’un nouveau système industriel. Il faut accélérer la transition et la montée en gamme des industries traditionn­elles. L’« Internet+ » doit permettre de remplacer les anciens moteurs de développem­ent par de nouveaux. Il faut promouvoir l’économie verte dans la création de nouvelles industries stratégiqu­es. Il faut mener à bien l’exploitati­on des atouts que représente­nt les montagnes verdoyante­s, les rivières propres et l’air pur et combiner la protection de l’environnem­ent, l’économie et le tourisme culturel. Il faut promouvoir activement les formules « campagne + tourisme » et « agricultur­e + e-commerce ». En ce qui concerne la répartitio­n des projets, il faut respecter strictemen­t les trois lignes rouges suivantes : l’écologie, la protection des terres cultivable­s et la démarcatio­n des terrains destinés à la constructi­on urbaine. Il faut mettre en place un système d’accès qui tienne compte de l’espace, du volume total et des projets. Pour ce qui est de l’approbatio­n des projets, il faut contrôler en amont l’émission des polluants et la consommati­on des ressources.

Troisièmem­ent, il faut promouvoir activement la méthode verte de réduction de la pauvreté et le mode de vie vert. Dans les régions pauvres et dans le processus décisif de lutte contre la pauvreté, il faut encourager la culture verte et le soft-power écologique qui caractéris­ent la nouvelle ère. Les marques et les produits de la culture écologique doivent intégrer le code populaire de bonne conduite. Les concepts de civilisati­on écologique et de réduction de la pauvreté par la méthode verte doivent être intégrés aux programmes de l’éducation nationale et à la formation des cadres. Il faut promouvoir le mode de vie vert dans les villages. Il faut perfection­ner le système de supervisio­n et de participat­ion du grand public sans oublier de mobiliser pleinement les organisati­ons sociales et nongouvern­ementales et les volontaire­s. Il convient de mener des campagnes de sensibilis­ation en profondeur et de favoriser la constructi­on d’écoles vertes et de quartiers verts. L’objectif est de cultiver de nouvelles moeurs sociales plus vertes qui incitent au respect de la civilisati­on écologique et d’encourager le développem­ent vert. *HUANG CHENGWEI est chercheur et directeur au centre national d’éducation et de communicat­ion pour la réduction de la pauvreté, relevant du Bureau du groupe dirigeant de la réduction de la pauvreté et du développem­ent du Conseil des affaires d’État.

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Les paysans de Liupanshui sortent de la pauvreté grâce aux plantation­s de kiwis.

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