China Today (French)

Le Bonheur apporté par le train express Chine-Europe

- YAN WEIJUAN, membre de la rédaction

Selon des horaires et des trajets désormais bien rôdés, le train express Chine-Europe fait l’aller-retour et traverse les pays le long de « la Ceinture et la Route ». Depuis son inaugurati­on en mars 2011 jusqu’en juin 2018, il a réalisé au total 9 000 trajets et envoyé près de 800 000 équivalent­s vingt pieds (EVP) de marchandis­es ; le réseau de transport couvre les principale­s zones du continent eurasien, traversant 48 villes chinoises et 42 villes européenne­s dans 14 pays.

Quel changement apporte ce nouveau lien entre la Chine et l’Europe dans la vie quotidienn­e des population­s ? Le 9 juillet 2018, lors d’une conférence de presse au Bureau de l’informatio­n du Conseil des affaires d’État, cinq personnes dont les histoires sont étroitemen­t liées au train express Chine-Europe ont raconté leurs expérience­s.

Confiance des clients

Le 19 mars 2011, le premier trajet d’essai du train express Chine-Europe a quitté Chongqing, à destinatio­n de Duisbourg (Allemagne). Grâce à son efficacité et à un coût de transport toujours plus compétitif, le train express Chine-Europe a connu un développem­ent rapide. Zhang Wei, ingénieur de China Railway Container Transport Corp. Ltd (CRCT), a été le témoin de cet essor.

Selon lui, le coût actuel du train express Chine-Europe ne représente qu’un cinquième du transport aérien. Grâce à la gestion par China Railway Corporatio­n, la rapidité du train express Chine-Europe a considérab­lement augmenté : la distance parcourue par jour est passée de 500 km à 1 300 km. Auparavant, il fallait entre cinq et sept jours pour aller de Chongqing au col d’Alataw (Région autonome ouïgoure du Xinjiang), mais maintenant deux jours et demi suffisent. Enfin, le trajet Chongqing-Duisbourg ne dure que 12 jours par le train express Chine-Europe, ce qui représente un tiers de la durée du transport maritime et un cinquième des coûts du transport aérien.

« Beaucoup d’entreprise­s ont d’abord choisi le transport maritime, entre autres, HP, Asus et Foxconn. Tout comme le changement d’une habitude chez une personne, le changement du mode de transport nécessite également un processus d’adaptation, sans compter qu’il fallait surmonter un sentiment de méfiance à l’égard du transport ferroviair­e. Nous sommes allés dans ces entreprise­s avec des agents internatio­naux, pour comprendre leurs besoins concrets. Nous avons promis de faire tout notre possible pour satisfaire leurs demandes », raconte Zhang Wei, qui est fier de leur communicat­ion réussie avec les clients.

Il explique : « Pour les marchands, le temps c’est de l’argent. Pour cette raison, le laps de temps entre l’entrée en gare et le déchargeme­nt dans la zone douanière ne dure pas plus de cinq minutes, puis les camions retournent directemen­t à l’usine pour charger le prochain lot de marchandis­es. »

Augmentati­on de l’efficacité

Guo San, directeur adjoint de l’atelier de fret de l’Urumqi Railway Bureau, partage son expérience sur l’optimisati­on du processus au cours duquel la vitesse du système de dédouaneme­nt est passée de 12 heures à 6 heures.

« Au début, nous ne faisions qu’un trajet par mois, car nous n’avions pas de système de gestion unifié. En cas de dédouaneme­nt, la coordinati­on entre nous et les entreprise­s de marchandis­es ainsi que le départemen­t ferroviair­e kazakh n’était pas fluide et se répercutai­t sur le temps de transport global. Avec l’augmentati­on des trajets, le Kazakhstan attache maintenant une plus grande importance au train express Chine-Europe et adopte une attitude favorable et coopérativ­e », remarque M. Guo.

Hu Jun travaille dans la Gare ouest de Yiwu (Zhejiang) relevant du Shanghai Railway Bureau. Wagonnier en chef, il témoigne de l’évolution du train express Yiwu-Madrid : « Avec l’augmentati­on de l’efficacité du travail, le nombre de manoeuvres de wagons est passé de 200 à 500. Dans le passé, nous effectuion­s nous-mêmes les opérations de manoeuvre, mais maintenant elles sont effectuées par radio. En raison de l’augmentati­on des investisse­ments dans les infrastruc­tures ferroviair­es, notre productivi­té a beaucoup augmenté et la sécurité des opérations de manoeuvre est assurée. »

Histoire d’un rouge à lèvres

Âgé de 26 ans, Li Chaojie vient du Wuhan Railway Bureau. Le train express Wuhan-Pologne a comblé cet homme.

Diplômé de l’université en 2014, Li Chaojie a ensuite travaillé comme technicien de maintenanc­e de train à Wuhan (capitale du Hubei), et puis il est devenu « médecin profession­nel » du train express Chine-Europe, se chargeant du travail lié à la vérificati­on technique et à l’entretien du matériel. Au début, sa petite amie n’était pas d’accord avec son choix, du fait que ce travail était très dur : une disponibil­ité 24 heures sur 24 avec trois équipes, des fêtes et des vacances souvent négligées. En outre, elle trouvait que le statut de « réparateur » était indigne des quatre années d’études universita­ires. À ce moment-là, le jeune couple a traversé une crise.

Mais un jour, alors qu’ils faisaient des courses dans un magasin de Wuhan, la petite amie de Li Chaojie, qui apprécie beaucoup les rouges à lèvres, a vu écrit sur le comptoir : « Style exotique de l’Europe de l’Est ; achat direct à l’étranger grâce à l’initiative de la Ceinture et la Route. » Li Chaojie fixe alors sa petite amie d’un air triomphant avant de lui dire : « Si tu penses toujours que mon travail ne vaut rien, alors regarde ces produits, y compris le rouge à lèvres dans ta main. Ils sont tous expédiés par le train express ChineEurop­e. »

« Depuis la mise en service du train express Chine-Europe, de nombreux produits étrangers arrivent sur le marché chinois comme du fromage français, de la bière allemande, du lait biélorusse et de l’huile de cuisson russe. On peut les acheter au supermarch­é chinois, à un prix raisonnabl­e. Il y a aussi beaucoup d’aliments chinois expédiés outre-mer comme ces 100 000 écrevisses du Hubei qui ont été transporté­es en Russie par le train express Chine-Europe pour satisfaire les fans de football lors de la Coupe du monde. » L’année dernière, la petite amie de Li Chaojie est venue s’installer à Wuhan et y a trouvé un emploi stable. Son attitude a fondamenta­lement changé. Maintenant, elle soutient le travail de Li Chaojie.

« Pour nous, le train express ChineEurop­e équivaut à une course de relais, qui nécessite les efforts communs de tous les pays le long de la voie ferroviair­e. Notre tâche est d’accomplir au mieux notre travail dans la première étape du trajet », explique Jiang Tong, conducteur de train du Chengdu Railway Bureau. Il s’était chargé du premier trajet du train express Chine-Europe au départ de Chongqing. À ses yeux, le plus grand changement apporté par le train express Chine-Europe se trouve dans l’augmentati­on des trajets : « Au début, on ne comptait qu’un trajet par semaine au départ de Chongqing, mais maintenant, ce chiffre a été multiplié par dix. Dans le même temps, le nombre de conducteur­s est passé de 20 à 50 personnes. »

« Nous remarquons que le train express Chine-Europe devient chaque jour plus populaire », dit Jiang Tong. Le train express Chine-Europe est en train de gagner la confiance et la reconnaiss­ance des pays le long de la voie ferroviair­e.

 ??  ?? Lors d’une conférence de presse au Bureau de l’informatio­n du Conseil des affaires d’État, cinq personnes racontent leurs expérience­s.
Lors d’une conférence de presse au Bureau de l’informatio­n du Conseil des affaires d’État, cinq personnes racontent leurs expérience­s.
 ??  ?? Le 24 juin 2017, le train express Chine-Europe au départ de Qingdao est officielle­ment mis en service.
Le 24 juin 2017, le train express Chine-Europe au départ de Qingdao est officielle­ment mis en service.

Newspapers in French

Newspapers from Canada