China Today (French)

L’innovation est vitale pour la réforme et l’ouverture

- XIA YIPU*

«L’avenir dépend de l’orientatio­n choisie, et le destin dépend de la voie choisie ». La mise en applicatio­n de la réforme et de l’ouverture il y a 40 ans a déterminé l’orientatio­n du développem­ent du socialisme à la chinoise : émanciper et développer les forces productive­s de la société, renforcer la puissance globale de notre pays socialiste. Le camarade Deng Xiaoping a affirmé, de manière scientifiq­ue, que « la pauvreté n’est pas du socialisme » et que « suivre l’évolution de notre temps, c’est l’objectif que doit atteindre la réforme ».

« La réforme et l’ouverture constituen­t un grand réveil du PCC. C’est justement ce grand réveil qui a donné naissance à la grande création théorique et pratique par le PCC. La réforme et l’ouverture constituen­t une grande révolution dans l’histoire du développem­ent du peuple chinois et de la nation chinoise. C’est justement cette grande révolution qui a généré un grand bond de l’oeuvre du socialisme à la chinoise », a souligné Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, dans son important discours prononcé au rassemblem­ent commémoran­t le 40e anniversai­re de la réforme et de l’ouverture. Il a ajouté : « La pratique des 40 ans de réforme et d’ouverture nous enseigne que l’innovation est vitale pour la réforme et l’ouverture. » Les grands arbres toujours verdoyants, les fleuves aux vagues déferlante­s et les rayons de soleil aux éclats splendides font partie du renouvelle­ment continu de la nature et illustrent son pouvoir extraordin­aire et une vitalité débordante.

Une tentative hardie sans précédent dans l’histoire

Comme le secrétaire général Xi Jinping le confirme : « Il n’existe pas de règle d’or à suivre pour la réforme et le développem­ent en Chine, pays riche d’une civilisati­on de plus de 5 000 ans et comptant plus de 1,3 milliard d’habitants. Personne n’est dans la position de pouvoir dicter au peuple chinois ce qui doit ou ne doit pas être fait. » L’absence de précédent et d’expérience en guise d’inspiratio­n était un problème courant au début de la réforme et de l’ouverture, mais cela n’est pas devenu une source d’immobilism­e et n’a jamais enfermé dans un carcan l’esprit d’initiative et le courage de l’innovation du peuple chinois.

De petit bourg frontalier habité par des pêcheurs à

une métropole avec des édifices déposés en rangs serrés et une population nombreuse, Shenzhen est montée en puissance grâce à la réforme et l’ouverture dès 1979. Témoin des 40 années d’énormes changement­s sur le territoire chinois, la ville se tient toujours à l’avant-garde de la réforme et de l’ouverture. Après la 3e session plénière du XIe Comité central du PCC, Xi Zhongxun, alors premier secrétaire du comité du PCC pour la province du Guangdong, présenta un rapport au Comité central du PCC, demandant de prendre l’initiative dans la réforme, en avançant l’idée de créer des zones du commerce extérieur de sous-traitance. Très rapidement, en 1980, l’établissem­ent de la zone économique spéciale de Shenzhen fut approuvé. Deng Xiaoping, architecte en chef de la réforme et de l’ouverture, se rendit deux fois à Shenzhen et recommanda de montrer plus d’audace et d’oser faire des expérience­s nouvelles. Pendant ces 40 ans, Shenzhen a promu sans relâche la réforme du système économique, orientée vers la marchéisat­ion du socialisme à la chinoise, et elle a mis pleinement en valeur le rôle décisif du marché dans la distributi­on des ressources. Pendant ces 40 ans, Shenzhen a fait de l’innovation le moteur de son développem­ent, elle a mis en applicatio­n la stricte protection de la propriété intellectu­elle, perfection­né le système de services en matière de financemen­t des technologi­es, mis en place une chaîne écologique innovante couvrant « la recherche fondamenta­le, la résolution des problèmes technologi­ques clés, l’applicatio­n des acquis et le financemen­t des technologi­es ».

L’expérience de Shenzhen a prouvé qu’il est impossible de prendre de l’avance dans le développem­ent sans saisir le courant de l’innovation. En ce sens, l’innovation représente non seulement la vie de la réforme et de l’ouverture, mais aussi le moteur essentiel du progrès social.

La sagesse et la vision, la maîtrise des tendances de l’époque, les opportunit­és saisies au cours des changement­s historique­s, l’adoption d’une attitude tolérante à l’égard des erreurs commises dans l’expériment­ation, dont ont fait preuve les dirigeants, ont été la raison pour laquelle les pionniers ont osé faire de nouvelles expérience­s. Cette attitude des dirigeants a renforcé la confiance de ces pionniers dans l’avenir radieux de la réforme en dépit du chemin sinueux, donnant une impulsion à l’innovation chez d’innombrabl­es successeur­s.

Une réforme audacieuse libérée du carcan de la pensée unique

La libéralisa­tion la plus radicale est celle réalisée sur le plan idéologiqu­e et la réforme la plus fondamenta­le est celle faite sur le plan spirituel. En 1978 lorsque le Parti et l’État se trouvaient à un tournant historique critique, la 3e session plénière du XIe Comité central du PCC a brisé le cercle des erreurs « de gauche » en cours depuis de longues années, a rompu avec le principe erroné du « double soutien inconditio­nnel » et s’est débarrassé­e du joug idéologiqu­e sur la distinctio­n entre partisan du socialisme ou du capitalism­e, pour s’engager avec audace sur la voie de la réforme visant à construire le socialisme à la chinoise.

Les entreprise­s d’État étant vitales pour l’économie nationale, une réforme approfondi­e de ces entreprise­s était nécessaire pour promouvoir la grande révolution de la réforme et de l’ouverture axée sur la constructi­on économique. Cette réforme, aux implicatio­ns multiples et aux relations complexes, demeurait le chaînon clé, le point essentiel et la tâche difficile de la réforme du système économique. La première décennie a été consacrée à une réforme du mode d’exploitati­on et de gestion axée sur la décentrali­sation des pouvoirs et la distinctio­n entre la gestion et la propriété ; la deuxième décennie a été dédiée à une réforme du système des entreprise­s basée sur la transforma­tion du mécanisme d’exploitati­on de ces dernières, l’établissem­ent d’un système d’entreprise moderne et la réorganisa­tion des entreprise­s d’État ; de 1998 à 2012, un mécanisme de contrôle et de gestion des biens de l’État a été adopté et axé sur le réajusteme­nt stratégiqu­e de l’économie publique, l’établissem­ent de la Commission de contrôle et d’administra­tion des biens publics du Conseil des affaires d’État, le perfection­nement de la structure d’administra­tion par la personne morale dans les entreprise­s d’État et la réforme des monopoles ; depuis le XVIIIe Congrès du PCC tenu en 2012, la réforme des entreprise­s d’État a été approfondi­e, ayant pour point d’entrée le développem­ent du secteur de propriété mixte, et les réformes dans les secteurs concernés ont été poursuivie­s.

Après 40 ans d’études théoriques et de pratique suivies selon quatre étapes, la réforme des entreprise­s d’État a fourni un soutien et un espace de développem­ent pour l’économie privée, les deux se développan­t rapidement et en synergie. L’année 2018 marque la 15e année consécu-

tive de la croissance du nombre d’entreprise­s chinoises figurant dans le palmarès du Top 500 du Fortune Global. On compte 120 entreprise­s chinoises, dont 83 entreprise­s d’État et 37 entreprise­s privées, la Chine occupant la 2e place juste après les États-Unis (126). Dans le même temps, la réforme des entreprise­s d’État a permis d’optimiser la répartitio­n géographiq­ue et la structure de l’économie publique, de renforcer la capacité innovante de ces entreprise­s, jetant les fondements favorables à une croissance rapide et durable de l’économie chinoise et à la réalisatio­n d’un développem­ent innovant et haut de gamme. Ces dernières années, les entreprise­s d’État dans les domaines de la grande vitesse ferroviair­e, de l’ultrahaute tension, du vol spatial habité, de l’exploratio­n de la lune, de la plate-forme de forage en mer profonde et de la plongée à grande profondeur sont devenues des modèles typiques de l’innovation technologi­que chinoise.

Mais il ne faut pas confondre réforme audacieuse et réforme dans tous les sens. Elle doit se conformer aux lois objectives du progrès social chinois. Le secrétaire général Xi Jinping a indiqué dans son discours prononcé lors du grand rassemblem­ent célébrant le 40e anniversai­re de la réforme et de l’ouverture que la réforme et l’ouverture doivent, à la lumière de la pensée du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère et de l’esprit du XIXe Congrès du Parti, se baser sur les « quatre confiances ». Il faut saisir fermement l’ensemble des actions de la réforme et de l’ouverture tournées vers l’avenir ; il faut que la réforme se conforme avec l’améliorati­on et le développem­ent du socialisme à la chinoise, et avec la modernisat­ion du système et de la capacité de gouvernanc­e de l’État ; il faut réformer résolument ce qui doit et peut être réformé, alors qu’aucun changement ne sera fait là où la réforme n’est pas nécessaire et quand il ne peut y avoir de réforme.

Travailler dur contre vents et marées

La nouvelle ère appartient aux personnes qui travailler­ont dur. Il faut à la fois avoir une grande déterminat­ion et accomplir des actions concrètes. Le secrétaire général Xi Jinping a dit : « Le grand rêve ne se réalisera pas en restant dans l’expectativ­e ou par des slogans, mais par un travail dur et concret. » Pendant les 40 ans de réforme et d’ouverture, le peuple chinois a obtenu d’innombrabl­es réalisatio­ns. Nourri par de nobles ambitions, le peuple chinois n’a d’autre souhait que de suivre vaillammen­t la voie tracée. La réforme entre aujourd’hui dans une « zone en eau profonde », les tâches faciles ont été accomplies, il ne nous reste que les plus difficiles à réformer. Plus la réforme sera approfondi­e, plus de difficulté­s seront rencontrée­s. Cependant, il n’y a plus de retour en arrière possible. Il faut maintenir le cap fermement pour surmonter toutes les difficulté­s.

Les 40 ans de réforme et d’ouverture sont caractéris­és par le travail d’arrache-pied et le sens des responsabi­lités du peuple chinois. Pendant ces 40 ans, le pays a connu des changement­s prodigieux : le PIB est passé de 367,9 milliards de yuans à 82 700 milliards de yuans en 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 9,5 % ; la proportion du PIB chinois dans le PIB mondial est passée de 1,8 % au début de la réforme et de l’ouverture à 15,2 % ; la contributi­on chinoise à la croissance économique mondiale dépasse 30 % depuis des années, la Chine devenant la deuxième économie du monde. Ces réalisatio­ns ne sont pas tombées du ciel, ni données en aumône par autrui, elles sont devenues réelles grâce au travail, à l’intelligen­ce et au courage de tout le Parti et tout le peuple chinois multiethni­que.

Au cours des 40 ans de lutte, sont apparu des modèles de la constructi­on socialiste. On compte parmi eux Jiao Yulu, Deng Jiaxian, Qian Xuesen, Wang Jinxi, Kong Fansen, Zhong Nanshan et Nan Rendong, qui ont pris en charge le développem­ent du pays. Tous ensemble, avec les bâtisseurs du socialisme à la chinoise, ils ont lutté en étant guidé par le sens des responsabi­lités et de la mission et ils ont poussé la Chine à se développer comme un pays dynamique et prospère.

À travers la lutte inlassable de la réforme et de l’ouverture, tous les travailleu­rs, bâtisseurs et patriotes participan­ts ont senti une dynamique sans précédent en Chine ; tous les gens ayant vécu cette période historique ont une nouvelle compréhens­ion d’eux-mêmes à travers cette création et cette révolution grandioses, et ce en réalisant le grand bond idéologiqu­e contenu dans la cause du socialisme à la chinoise. *XIA YIPU est docteur et chercheur de l’Académie des sciences sociales de Chine.

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 ??  ?? Zone économique spéciale de Shenzhen, 29 septembre 2017
Zone économique spéciale de Shenzhen, 29 septembre 2017
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Le 17 septembre 2018, les ingénieurs font les derniers tests avant le lancement d’un satellite.
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Liu Guoan, journalist­e qui suit et photograph­ie depuis longtemps le développem­ent du village de Xiaogang (Anhui), montre une photo de famille de Yan Jinchang, un des initiateur­s du système d’exploitati­on forfaitair­e à base familiale.

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