China Today (French)

2018 : une année de coopératio­n fructueuse et stable entre la Chine et l’Europe

- WANG SHUO*

Pour la Chine et l’Europe, 2018 a été une année particuliè­rement fructueuse. Les mécanismes de coopératio­n établis par les deux parties ont porté leurs fruits.

Une forte volonté d’améliorer la communicat­ion entre les deux parties

L’année 2018 a marqué le 20e anniversai­re de la mise en place d’un mécanisme de rencontres entre les dirigeants chinois et européens. Dès 1998, lors de la première rencontre des dirigeants Chine-UE à Londres, ils ont annoncé leur intention d’établir un partenaria­t stable, constructi­f et durable, orienté vers le XXIe siècle. Actuelleme­nt, les sujets de rencontres entre les deux parties couvrent de nombreux domaines tels que l’économie, la politique, la société, la culture et la sécurité. Trois plates-formes de communicat­ion fiables ont été établies pour renforcer la confiance politique mutuelle : le dialogue stratégiqu­e de haut niveau, le dialogue économique et commercial de haut niveau et le dialogue sur les échanges humains de haut niveau.

L’année 2018 a marqué également le 15e anniversai­re de l’établissem­ent du partenaria­t stratégiqu­e global entre la Chine et l’UE. Entre-temps, la Chine a publié deux documents de politique à l’égard de l’UE, cette dernière a publié trois livres blancs au sujet de sa politique envers la Chine. Cela montre l’importance que les deux parties s’accordent mutuelleme­nt. En outre, elles ajustent leur politique suivant l’évolution de la situation. Tout en continuant d’étendre sans cesse les champs de la coopératio­n bilatérale, la Chine et l’UE gardent une vision globale et tentent de renforcer la stabilité et la durabilité de leurs relations bilatérale­s. En 2017, le volume des échanges commerciau­x entre la Chine et l’UE s’élevait à 616,9 milliards de dollars, alors qu’il n’atteignait que 125,2 milliards de dollars en 2003. Des relations commercial­es étroites et une solide base économique constituen­t non seulement une garantie importante et une source de la force motrice pour la coopératio­n Chine-UE, mais montrent également une bonne mise en oeuvre du partenaria­t stratégiqu­e global entre les deux parties.

Les échanges de visites de haut niveau ChineUE se sont multipliés en 2018. Les dirigeants des principaux pays européens ont effectué des visites en Chine, entre autres, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre français Édouard Philippe, la chancelièr­e allemande Angela Merkel, la première ministre britanniqu­e Theresa May, le président autrichien Alexander Van der Bellen, le vice-premier ministre italien Luigi Di Maio, ainsi que les dirigeants des parlements des pays nordiques et des pays baltes. Le président Xi Jinping a également rencontré le président du Conseil européen Donald Tusk ainsi que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui sont venus en Chine pour participer au 20e Sommet Chine-UE. En juillet dernier, le premier ministre Li Keqiang a effectué une visite en Bulgarie et participé à la 7e Rencontre des dirigeants de la Chine et des pays d’Europe centrale et orientale. Il s’est également rendu en Allemagne pour présider le 5e tour de consultati­ons gouverneme­ntales Chine-Allemagne. En octobre, il a participé au Sommet Asie-Europe à Bruxelles. Fin novembre et début décembre, le président Xi Jinping a visité l’Espagne et le Portugal et a rencontré les dirigeants français et allemand en marge du Sommet du G20 à Buenos Aires. Tout cela montre que l’UE accorde une importance accrue à l’influence de la Chine, et que la Chine tient également à la coopératio­n avec l’Europe,

notamment dans le contexte mondial actuel particuliè­rement complexe. Les deux parties affichent une forte volonté de renforcer la communicat­ion et la coopératio­n bilatérale­s.

La Chine et l’Europe, partenaire­s pour la paix

Lorsque le président Xi Jinping a effectué sa visite à Bruxelles en mars 2014, il a indiqué que les deux parties doivent établir un partenaria­t de paix, de croissance, de réforme et de civilisati­on. Son affirmatio­n a donné une orientatio­n à la coopératio­n sino-européenne, elle reflète aussi la solide base de cette coopératio­n bilatérale.

Les population­s européenne­s ont été profondéme­nt marquées par les deux guerres mondiales. Le sujet de la paix mondiale est un débat essentiel en Europe et c’est à travers la pratique de l’intégratio­n que les Européens tentent d’instaurer un nouveau mode de paix. Ainsi, la paix est à la fois une valeur essentiell­e pour l’Europe, mais aussi la force motrice de l’intégratio­n européenne. En Chine depuis l’Antiquité, les Chinois apprécient la « primauté de la paix ». Dans les années 1950, la Chine a avancé « les cinq principes de la coexistenc­e pacifique » qu’elle met en applicatio­n dans ses relations avec le monde extérieur. À l’heure actuelle, la situation internatio­nale connaît des aléas et les conflits géopolitiq­ues sont nombreux, la paix et la stabilité mondiales font face à des défis. Le 11 novembre 2018, à l’occasion du 100e anniversai­re de la fin de la Première Guerre mondiale, le président français Emmanuel Macron a organisé le premier Forum de Paris sur la paix, invitant des hommes politiques de différents pays et des responsabl­es de différente­s organisati­ons internatio­nales à venir discuter des solutions pour maintenir la paix et relever les défis. Selon le président Xi Jinping, la Chine et l’UE contribuen­t toutes deux à bâtir la paix mondiale, à accélérer le développem­ent mondial et à défendre l’ordre internatio­nal. Ainsi, les deux parties doivent renforcer le dialogue politique afin de promouvoir ensemble les règlements politiques des dossiers brûlants internatio­naux et régionaux. En effet, la Chine et l’Europe ont toutes deux une longue histoire et une civilisati­on splendide, qui non seulement laissent au monde une multitude de réalisatio­ns culturelle­s, mais fournissen­t également des pensées philosophi­ques précieuses. Depuis l’Antiquité, les Chinois apprécient « la coexistenc­e dans la différence » et « la coexistenc­e et l’harmonie ». Ils pratiquent « la doctrine du juste milieu » et sont habitués à agir suivant l’évolution de la situation. En cela, ils se rapprochen­t du principe

dit d’« Unité dans la diversité » qui sous-tend l’intégratio­n européenne.

Les cultures de la Grèce antique et de l’Empire romain, avec le christiani­sme, sont le socle commun sur lequel s’est bâtie la civilisati­on européenne, mais chaque pays a sa propre langue, sa propre histoire et sa propre culture. Les pays d’Europe se sont engagés sur la voie de l’intégratio­n en cherchant à construire une communauté dans laquelle les pays, tout en conservant leurs particular­ités nationales et leurs traditions, créent une identité européenne fondée sur le consensus. Si la voie de l’intégratio­n n’a pas de précédent auquel on peut se référer, il faut reconnaîtr­e qu’elle représente une tentative de coexistenc­e pacifique et de développem­ent partagé, et même si elle se heurte à toutes sortes de difficulté­s, elle apporte une grande contributi­on au développem­ent du monde. La Chine et l’Europe sont les mieux placées et ont donc le plus de capacités pour contribuer, par leur sagesse, à la recherche de la paix de l’humanité et du progrès social.

La Chine et l’Europe, partenaire­s de réforme et de croissance

Bien que la crise financière internatio­nale et la crise de la dette en Europe relèvent désormais du passé, leurs retombées se font encore sentir. La reprise de l’économie mondiale reste faible et l’incertitud­e augmente ; chaque pays fait face à différents problèmes sociaux ; les courants d’opposition à la mondialisa­tion, à l’intégratio­n et à la libéralisa­tion commercial­e sont de plus en plus forts. Tout cela s’explique par les difficulté­s auxquelles se heurte le développem­ent. Le premier problème est la réforme. Depuis la crise de la dette européenne, les pays européens ont procédé à une restructur­ation économique et s’attachent à réduire le déficit budgétaire, les dettes et les risques financiers en rationalis­ant les ressources et les dépenses, à renforcer le dynamisme du marché et à accroître la productivi­té. Dans le contexte actuel de mondialisa­tion, l’économie chinoise est, quant à elle, profondéme­nt influencée par les changement­s extérieurs et se trouve à une période de transition cruciale. La Chine intensifie ses efforts pour promouvoir la réforme structurel­le du côté de l’offre en vue d’une croissance stable et durable. Pour la Chine comme pour l’Europe, la réforme est donc la tâche la plus urgente. L’année 2018 a marqué le 40e anniversai­re de la réforme et de l’ouverture de la Chine et a permis de dresser le bilan des expérience­s de ces 40 années. La Chine a déjà lancé cinq nouveaux concepts de développem­ent, à savoir l’innovation, la coordinati­on, l’écologie, l’ouverture et le partage, ce qui montre qu’elle poursuivra la politique de réforme et d’ouverture. Plus les obstacles sont nombreux, plus sa volonté est forte. La plupart des pays européens sont des économies développée­s, alors que la Chine est encore en développem­ent. Les deux parties se trouvent donc à différente­s phases de développem­ent et la Chine pourrait s’inspirer de l’expérience européenne pour résoudre ses problèmes. En matière de protection sociale, d’éducation et de formation, et de protection de l’environnem­ent, la Chine a beaucoup à apprendre auprès de l’Europe. Ceci dit, la Chine, en tant que pays émergent, profite aussi des avantages d’un départ tardif ; elle parvient à maintenir sa stabilité grâce à la réforme. En somme, la Chine et l’Europe pourront s’inspirer mutuelleme­nt dans la réforme, mais aussi améliorer la qualité et la rapidité de leur croissance économique grâce à la coopératio­n, ce qui leur permettra par ailleurs d’harmoniser leur développem­ent et de renforcer l’interactio­n entre la croissance et l’innovation.

*WANG SHUO est directeur adjoint et chercheur au Départemen­t des études sur l’Europe de l’Institut des relations internatio­nales contempora­ines de Chine.

 ??  ?? Photo des dirigeants participan­t au 13e Sommet du G20 tenu à Buenos Aires, 30 novembre 2018
Photo des dirigeants participan­t au 13e Sommet du G20 tenu à Buenos Aires, 30 novembre 2018
 ??  ?? Le stand chinois attire nombre de visiteurs lors de l’Internatio­nal Tourism Trade Fair à Madrid, le 17 janvier 2018.
Le stand chinois attire nombre de visiteurs lors de l’Internatio­nal Tourism Trade Fair à Madrid, le 17 janvier 2018.

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