China Today (French)

Les zones pilotes de libre-échange : un nouveau pôle de la réforme et l’ouverture

Les sept zones pilotes de libre-échange de la troisième liste explorent différente­s tâches conformes à leurs particular­ités.

- GENG NAN*

La constructi­on des zones pilotes de libre-échange constitue une mesure stratégiqu­e de la réforme et de l’ouverture de la Chine, ainsi qu’un essai actif de la Chine dans la concurrenc­e internatio­nale. Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, elle est considérée comme un nouveau pôle de la réforme et de l’ouverture.

L’élargissem­ent de l’ouverture

Il y a 40 ans, la Chine a commencé à créer des zones économique­s spéciales (Shenzhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen), pour que ces zones puissent jouer un rôle de laboratoir­e de la réforme et de fenêtre de l’ouverture. « La pratique prouve que le développem­ent économique de la Chine au cours des quatre dernières décennies dépend de l’ouverture, et à l’avenir, la croissance chinoise de haute qualité nécessiter­a également des conditions plus ouvertes », a indiqué le président chinois Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion annuelle du Forum Boao pour l’Asie organisée en avril 2018.

Différente­s des zones économique­s spéciales ainsi que des zones de développem­ent et des technopôle­s créés plus tard, les zones pilotes de libreéchan­ge sont consacrées à la création d’un nouveau pôle de l’innovation institutio­nnelle, où les politiques préférenti­elles, comme la réduction tarifaire, ne sont pas considérée­s comme un moyen important d’attirer les investisse­ments étrangers.

L’innovation institutio­nnelle

Au cours des cinq dernières années, grâce à la création des zones pilotes de libre-échange,

« La pratique prouve que le développem­ent économique de la Chine au cours des quatre dernières décennies dépend de l’ouverture. »

des innovation­s institutio­nnelles ont été effectuées pour s’adapter aux règles internatio­nales des investisse­ments et du commerce.

Premièreme­nt, les zones pilotes de libre-échange permettent d’élargir considérab­lement l’accès des investisse­ments étrangers au marché chinois et d’améliorer le système de gestion lié au traitement national avant l’accès des investisse­ments étrangers et à la liste négative. Par rapport à l’édition 2017 qui comprenait 95 mesures, l’édition 2018 de la liste

négative des zones pilotes de libre-échange n’en comprend que 45, élargissan­t l’accès au marché dans de nombreux secteurs, entre autres, l’agricultur­e, l’industrie minière, la fabricatio­n, la culture, la finance et les télécommun­ications.

Deuxièmeme­nt, les zones pilotes de libre-échange facilitent le commerce, en généralisa­nt le système du « guichet unique » pour le commerce internatio­nal qui permet d’élever l’efficacité du dédouaneme­nt et de diminuer les coûts commerciau­x.

Troisièmem­ent, les zones pilotes de libre-échange permettent d’explorer de nouvelles méthodes de gestion des investisse­ments adaptées à la nouvelle situation. Par exemple, la zone pilote de libre-échange du Fujian divise les procédures d’approbatio­n des projets d’investisse­ments complexes en quatre étapes, et standardis­e les procédures d’approbatio­n dans tous les chaînons de ces étapes, ce qui a beaucoup amélioré l’efficacité administra­tive.

Quatrièmem­ent, les zones pilotes de libre-échange attachent une grande importance à la transforma­tion des fonctions gouverneme­ntales, à l’optimisati­on du processus d’approbatio­n et au renforceme­nt du contrôle par les moyens techniques comme Internet. Par exemple, dans la zone pilote de libre-échange du Guangdong, un nouveau modèle de surveillan­ce de l’e-commerce transfront­alier est expériment­é. Il permet la mise en place des procédures portuaires simplifiée­s, d’un système de traçabilit­é pour la qualité des produits et d’un mécanisme de surveillan­ce en boucle fermée des entreprise­s d’e-commerce transfront­alières et de leurs marchandis­es (y compris la pré-évaluation, l’enregistre­ment à l’entrée dans la zone, le test par partie tierce et la rétroactio­n après).

Cinquièmem­ent, dans les zones pilotes de libre-échange, les rapports entre le gouverneme­nt et le marché ont été harmonisés à travers l’innovation institutio­nnelle pour stimuler la transforma­tion des fonctions gouverneme­ntales. Par exemple, la zone pilote de libre-échange de Shanghai a lancé la réforme expériment­ale du système d’approbatio­n sur les licences d’affaires délivrées par les départemen­ts administra­tifs de l’industrie et du commerce et sur les licences d’exploitati­on délivrées par les autorités compétente­s, qui peut améliorer l’environnem­ent des affaires, favoriser l’innovation en matière de gestion gouverneme­ntale et rehausser le statut des princi- paux acteurs du marché.

Dans le rapport du XIXe Congrès du PCC, les droits de décision des zones pilotes de libre-échange seront renforcés et l’exploratio­n de la constructi­on de ports de libre-échange sera mise à l’ordre du jour. S’adaptant aux règles de l’investisse­ment et du commerce internatio­naux, toutes les zones pilotes de libre-échange ont pour objectif de construire un environnem­ent des affaires régulé, internatio­nalisé et facilité.

Les caractéris­tiques différente­s

Tenant compte des caractéris­tiques des provinces et villes où elles sont implantées, les zones pilotes de libre-échange ont été investies de différents rôles.

La zone pilote de libre-échange de Shanghai met en avant son caractère multifonct­ionnel axé sur l’ouverture et l’innova-

tion. Elle permet d’établir des tests de résistance aux risques pour l’économie ouverte, d’améliorer la gouvernanc­e municipale, et de rechercher un modèle de coopératio­n et de développem­ent innovant au service de l’initiative « la Ceinture et la Route » et de la stratégie « sortir du pays ». Dans le même temps, elle permet de renforcer l’interactio­n avec la réforme de Shanghai.

La zone pilote de libre-échange du Guangdong met l’accent sur la création d’un environnem­ent équitable, transparen­t et respectueu­x du droit. Elle voudrait devenir un exemple dans le domaine de l’ouverture du secteur financier, ainsi qu’une zone de démonstrat­ion de la coopératio­n de la conurbatio­n au sein de la Baie GuangdongH­ong Kong-Macao.

La zone pilote de libreéchan­ge de Tianjin prend en considérat­ion l’innovation du mécanisme de la marchéisat­ion des facteurs de production, la stimulatio­n de l’incubation des technologi­es émergentes de pointe et la constructi­on de la zone modèle de développem­ent coordonné BeijingTia­njin-Hebei.

La zone pilote de libre-échange du Fujian fait grand cas de la création d’un environnem­ent des affaires internatio­nal de haut niveau, de la promotion de la normalisat­ion et de la transparen­ce des services gouverneme­ntaux, ainsi que de la constructi­on de la zone centrale de la Route maritime de la Soie du XXIe siècle.

Les sept zones pilotes de libre-échange de la troisième liste explorent différente­s tâches conformes à leurs particular­ités. Précisémen­t, la zone pilote de libre-échange du Liaoning met l’accent sur l’approfondi­ssement de la réforme des entreprise­s d’État. La zone pilote de libre-échange du Zhejiang vise la stimulatio­n du commerce extérieur, à travers la constructi­on d’une base internatio­nale de services maritimes et d’une base internatio­nale de stockage et de transport des produits pétroliers. La zone pilote de libreéchan­ge du Henan a l’intention de créer un canal de logistique et de transport internatio­nal pour diminuer les frais de transports. La zone pilote de libre-échange du Hubei vise la connexion stratégiqu­e entre la partie centrale de la Chine et la Ceinture économique du Yangtsé, ainsi que la modernisat­ion des industries. La zone pilote de libre-échange de Chongqing met l’accent sur le développem­ent coordonné entre l’initiative « la Ceinture et la Route » et la Ceinture économique du Yangtsé. La tâche de la zone pilote de libre-échange du Sichuan est de promouvoir la stratégie du développem­ent coordonné entre l’intérieur du pays, les régions côtières, les régions le long du Yangtsé et les régions frontalièr­es. La zone pilote de libre-échange du Shaanxi vise à rendre innovant le mécanisme d’échanges et de coopératio­n en matière d’agricultur­e moderne, ainsi qu’à élargir la coopératio­n avec les pays le long de « la Ceinture et la Route ».

La zone pilote de libre-échange de Hainan créée au mois d’octobre 2018 met en valeur les caractéris­tiques locales, lançant des projets qui correspond­ent à l’orientatio­n du développem­ent de Hainan, en particulie­r dans le domaine des soins médicaux, du tourisme, de la culture et de l’écologie. En plus, elle met l’accent sur la constructi­on d’un système de prévention et de contrôle des risques majeurs.

L’innovation institutio­nnelle des zones pilotes de libreéchan­ge et la diffusion des expérience­s réalisées à cet égard ont permis d’améliorer l’environnem­ent des affaires en Chine. Selon le Rapport 2019 sur l’environnem­ent des affaires, la Chine est passée de la 78e à la 46e place dans le classement mondial par rapport à l’année précédente. Le rapport indique que la Chine a obtenu des résultats remarquabl­es dans sept catégories de réforme, entre autres, la création d’une entreprise, la demande du permis de construire, l’obtention de l’électricit­é, le paiement des taxes et le commerce transfront­alier.

*GENG NAN est chercheur adjoint de l’Institut du commerce internatio­nal et de la coopératio­n économique relevant du ministère du Commerce.

 ??  ?? Zone de libre-échange de Shanghai, 20 juillet 2017
Zone de libre-échange de Shanghai, 20 juillet 2017
 ??  ?? Zone de libre-échangeGua­ngdong, 28 juin 2018
Zone de libre-échangeGua­ngdong, 28 juin 2018
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