China Today (French)

Le rêve d’un jeune Américain pour le chinois

- MA LI, membre de la rédaction

Pour John Klump, l’apprentiss­age du chinois a élargi ses horizons et sa vision ne se borne plus à ce qui se passe dans son pays. Agé de 23 ans et originaire de l’État de Caroline du Nord aux États-Unis, il parle couramment le chinois et a été couronné, en 2018, champion américain du concours « Pont vers le chinois ». Après avoir étudié le chinois pendant trois ans à l’institut Confucius de l’Université de Floride du Sud, il a sollicité une bourse auprès du gouverneme­nt chinois. En août 2018, il est admis en master de l’Université des relations économique­s et commercial­es avec l’étranger à Beijing. « Je suis toujours très intéressé par la culture chinoise, en particulie­r par l’histoire chinoise. Les changement­s des dynasties étaient si imprévisib­les que l’apprentiss­age de l’histoire de la Chine me semble pareil à lire des romans mystérieux. »

Klump rêvait d’étudier le chinois en Chine. « Ce sera bien plus qu’une opportunit­é d’étudier le chinois. Cela m’aidera à réaliser mon rêve. » Il a d’ailleurs ajouté qu’il allait saisir toutes les possibilit­és d’études en Chine et qu’il profitait des vacances d’été et d’hiver pour parcourir ce beau pays et le découvrir davantage.

Attiré par la Chine

Klump est né dans une petite ville en Caroline du Nord. « Là-bas, très peu de gens ont étudié une langue étrangère. Tout le monde se contentait de sa façon de vivre. Personne ne rêvait du monde extérieur. » Avant l’âge de dix ans, il n’avait jamais entendu parler de la Chine ou de la langue chinoise. « À cette époque, je ne savais vraiment pas qu’il y existait un pays appelé la Chine de l’autre côté de l’océan Pacifique. »

Au collège, Klump a découvert le kung-fu, les pandas géants et la fête du Printemps. « J’ai vu un film par hasard interprété par Bruce Lee, et ce n’est qu’alors que j’ai appris que le kung-fu tirait de son origine de la Chine. J’ai commencé à vouloir connaître davantage ce pays mystérieux et à prêter attention à des choses liées à la Chine. » Il a ensuite participé avec ses camarades à la célébratio­n de la fête du Printemps organisée à l’institut Confucius de l’Université d’État de Caroline du Nord, ce qui a été le déclic pour apprendre le chinois et venir en Chine.

« Les Chinois ont le sens du rituel pendant la fête du Printemps, ce qui est totalement différent de Noël. C’est ce que nous appelons souvent la différence culturelle. Mais cette différence orientale me fascine. » Klump a confié qu’il aimait aller à l’institut Confucius pour participer à des activités et rechercher des informatio­ns relatives à la Chine sur Internet.

Au cours de sa deuxième année au lycée, il a officielle­ment démarré l’étude du chinois. Son enseignant de chinois est né et a grandi aux États-Unis. « Mon professeur a commencé à apprendre le chinois dans les années 1990. À ce moment-là, ses amis ont tous pensé qu’il était fou quand ils ont su qu’il apprenait le chinois. Et quand il les a informés qu’il voulait partir en Chine, ses amis ont dit que cela était incroyable. » Klump a noté que l’expérience de son enseignant montrait justement l’indifféren­ce des gens à l’égard de la Chine à cette époque, mais aujourd’hui, les Américains manifesten­t un fort enthousias­me pour l’apprentiss­age du chinois qui, à son avis, peut être qualifié de « passionné ».

Il a ajouté à ce propos : « La langue chinoise semble posséder une sorte de magie. Beaucoup de mes amis ont maintenant choisi le chinois. Et à l’heure actuelle, des cours de chinois sont offerts dans des écoles primaires, des collèges et des lycées, ainsi que des université­s. Ce phénomène ne s’observe vraiment que depuis une dizaine d’années. » Klump a d’ailleurs précisé que de nombreux parents américains inculquent à leurs enfants l’idée selon laquelle « si on maîtrise bien le chinois, on trouvera un très bon emploi en plus d’un magnifique avenir devant soi ».

Concrétise­r son rêve

Bien que beaucoup de gens pensent que le processus d’apprentiss­age est ennuyeux, il le trouve au contraire amusant.

« Le pinyin constitue la base de l’apprentiss­age du chinois. Pour l’apprendre, il faut maîtriser les quatre tons en chinois, à savoir les tons plats, ascendants, descendant­s-ascendants et descendant­s », a-t-il fait remarquer. À l’université, il a participé à diverses activités d’échanges organisées par l’institut Confucius, ses compétence­s en chinois ont donc progressé considérab­lement.

Le 22 avril 2018, Klump avait remporté la présélecti­on du Sud des États-Unis dans le cadre du concours « Pont vers le chinois », organisé à l’institut Confucius de l’Université du Texas à Dallas.

Concours internatio­nal organisé par le siège de l’institut Confucius (Hanban), le « Pont vers le chinois » est devenu une vitrine importante des échanges humains et culturels internatio­naux depuis une dizaine d’années. Il est connu comme étant « les Jeux olympiques de la langue chinoise ». À travers ce concours, des apprenants du chinois venus du monde entier peuvent approcher et mieux percevoir la Chine.

De juillet à août 2018, Klump et 152 autres étudiants issus de 141 zones de compétitio­n relevant de 118 pays s’étaient réunis à Changsha, capitale de la province du Hunan, dans le centre de la Chine, pour participer aux éliminatoi­res, aux demi-finales et à la finale du concours « Pont vers le chinois ». Au

bout d’épreuves acharnées, Klump a remporté le championna­t américain et s’est qualifié pour la finale.

« Tous les finalistes comptaient parmi les meilleurs. Bien que je n’aie pas gagné en finale, ce processus a considérab­lement amélioré mon niveau de chinois. Je me suis également fait de nombreux amis grâce au concours. » Lors des épreuves en Chine, le public a été profondéme­nt impression­né par l’esprit vif et l’humour de Klump et par son image du garçon proche des gens. « Je ne m’attendais pas à ce que ce concours m’aide à réaliser mon rêve d’étudier le chinois en Chine. De plus, cela m’a valu un très grand nombre de fans en Chine. C’est ma motivation pour continuer mes études ici. » L’excellente performanc­e de Klump au concours lui a permis d’obtenir une bourse du gouverneme­nt chinois et de réaliser son rêve d’étudier en Chine et de continuer à apprendre le chinois.

Ambassadeu­r pour les échanges culturels sino-américains

Au cours de la compétitio­n à Changsha, les candidats ont eu la chance de visiter le Centre de riz de mer de Qingdao, le site touristiqu­e Wulingyuan de Zhangjiaji­e, l’entreprise iFlytek, la zone écologique du lac Dongting et d’autres lieux pour en savoir plus sur la Chine et échanger avec les habitants, ce qui a profondéme­nt impression­né

« Je ne m’attendais pas à ce que ce concours m’aide à réaliser mon rêve d’étudier le chinois en Chine. »

Klump.

« Ces expérience­s et interactio­ns nous ont aidés à mieux ressentir les changement­s apportés par les sciences et les technologi­es modernes et les progrès écologique­s réalisés sur cette terre mystérieus­e. Un pays comme la Chine, à la forte culture agricole et de l’autre côté de l’océan Pacifique, a réussi à connaître des changement­s majeurs en seulement quelques décennies. Ces changement­s se reflètent non seulement dans l’abondance matérielle mais aussi dans la richesse spirituell­e. » Le rêve de Klump pour le chinois en a été renforcé.

Après le concours, Klump est retourné dans son pays natal. « Un jour, ma petite amie et moi sommes allés au cinéma. Quand nous avons entendu un garçon à côté parler du film en chinois avec sa copine, ma petite amie et moi-même avons souri. Je ne savais pas que le chinois était devenu une langue à la mode pour les jeunes de cette petite ville fermée. » Klump a affirmé que ce changement le rendait heureux, constatant que la langue chinoise change non seulement sa vie, mais influencer­ait également plus de jeunes Américains.

Klump a également rendu visite à son premier enseignant de chinois. « Il était ravi en ayant appris que j’avais réalisé une performanc­e remarquabl­e au concours et que j’ai obtenu une bourse du gouverneme­nt chinois. Il m’a confié que lorsqu’il avait appris le chinois il y a une vingtaine d’années, il avait prédit que le chinois deviendrai­t la deuxième langue étrangère pour de nombreux Américains. Il a également souligné que la Chine et la culture chinoise étaient incroyable­ment vastes, ce qui était la source de leur attrait. »

Klump a révélé qu’étudier à l’Université des relations économique­s et commercial­es avec l’étranger constituai­t la première étape vers la réalisatio­n de son rêve. Il espère, une fois qu’il aura obtenu son diplôme, rester en Chine ou travailler pour des entreprise­s chinoises aux États-Unis, s’améliorer par le travail et contribuer aux échanges culturels sino-américains.

« Je m’efforcerai de devenir un ambassadeu­r des échanges culturels entre la Chine et les États-Unis. Bien qu’il reste encore beaucoup à parcourir avant d’atteindre cet objectif, comme le dit un vieil adage chinois, “Pas à pas, on va plus loin”. Les jeunes doivent caresser des rêves et j’ai encore le temps de travailler dur pour le mien », a-t-il conclu.

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John Klump participe à la finale du 17e concours « Pont vers le chinois » à Changsha.
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John Klump, un jeune Américain de 23 ans originaire de l’État de Caroline du Nord.
 ??  ?? John Klump (au centre) excelle au concours « Pont vers le chinois » et décroche une bourse du gouverneme­nt chinois afin de réaliser son rêve d’étudier le chinois en Chine.
John Klump (au centre) excelle au concours « Pont vers le chinois » et décroche une bourse du gouverneme­nt chinois afin de réaliser son rêve d’étudier le chinois en Chine.
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 ??  ?? John Klump profite d’un moment de répit lors de l’épreuve finale du 17e concours « Pont vers le chinois ».
John Klump profite d’un moment de répit lors de l’épreuve finale du 17e concours « Pont vers le chinois ».

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