China Today (French)

L’importance mondiale du développem­ent de haute qualité de « la Ceinture et la Route »

- GU XUEMING*

Voilà près de six ans que l’initiative « la Ceinture et la Route » a été proposée. Un thème qui depuis a retenu l’attention de toute la communauté internatio­nale et reçu les éloges des pays concernés. Fin avril 2019, 126 pays et 29 organisati­ons internatio­nales ont déjà signé 173 documents de coopératio­n avec la Chine sur la constructi­on conjointe de « la Ceinture et la Route ». Pourtant, dans certains pays, des médias, groupes de réflexion et organisati­ons non gouverneme­ntales mettent en doute ce projet grandiose, lui reprochant d’être un « piège de la dette » et une « stratégie géopolitiq­ue ». Ils jouent sur la corde sensible de la souveraine­té nationale, des ressources et de l’énergie auprès de la population des pays partenaire­s, afin de ternir l’image de l’initiative chinoise. Mais à vrai dire, un nombre croissant de personnes prennent conscience que l’initiative « la Ceinture et la Route », qui ne cesse d’apporter des bienfaits aux peuples (aussi bien à l’échelle régionale qu’internatio­nale), n’est en rien un « piège de la dette », mais plutôt un « gâteau » dont chacun aura une part ; il ne s’agit pas d’un « outil géopolitiq­ue », mais d’une « opportunit­é de développem­ent commun ».

Pour un nouvel élan à la croissance économique globale

L’initiative « la Ceinture et la Route » répond parfaiteme­nt au besoin de réformer le système de gouvernanc­e mondiale. En effet, en proposant un nouveau modèle de coopératio­n économique internatio­nale plus ouvert et plus inclusif, elle ouvre de nouvelles voies pour optimiser les mécanismes de gouvernanc­e mondiale, afin d’insuffler un nouvel élan à la croissance économique globale.

Depuis le lancement de l’initiative « la Ceinture et la Route », les pays étrangers sont de plus en plus accueillan­ts vis-à-vis du made in China ; de même, la Chine importe de plus en plus de produits provenant des pays partenaire­s. Notamment avec le développem­ent rapide de l’e-commerce pour les Nouvelles Routes de la Soie et l’essor des trains express Chine-Europe, auxquels s’ajoute l’organisati­on réussie de la première Exposition internatio­nale d’importatio­n de la Chine, le potentiel commercial des pays partenaire­s a progressiv­ement été libéré. De 2013 à 2018, le volume total des échanges de marchandis­es entre la Chine et les pays partenaire­s est passé de 1 040 milliards à 1 027 milliards de dollars (tableau 1), représenta­nt la proportion totale des marchandis­es chinoises de 25 % à 27,4 %.

Prenons l’exemple du Vietnam et de l’Égypte. Selon les statistiqu­es des Nations Unies, entre 2013 et 2017, les exportatio­ns de marchandis­es du Vietnam vers la Chine ont augmenté à un taux annuel moyen de 28 %, soit deux fois plus vite que la croissance des exportatio­ns globales du Vietnam (13 %). Au cours de la même période, les exportatio­ns de marchandis­es de l’Égypte vers la Chine ont progressé à un taux de 5 % en moyenne chaque année, tandis que les expor

tations globales de l’Égypte étaient en recul. La part dirigée vers la Chine des exportatio­ns vietnamien­nes est montée de 6,5 %, et côté Égypte, ce chiffre a atteint 0,7 %, un point positif qui stimule les exportatio­ns dans ces pays. Toujours sur la même période, le PIB du Vietnam a augmenté à un rythme moyen de 6,5 % par an et le PIB par habitant de 341 dollars ; quant à l’Égypte, son PIB a progressé à un taux de 4 %, et le PIB par habitant de 194 dollars. Ces chiffres sont considérab­lement plus élevés qu’avant la constructi­on de « la Ceinture et la Route », au plus grand profit des population­s locales.

L’initiative « la Ceinture et la Route » met à dispositio­n des biens publics propices au développem­ent économique mondial. La Chine a non seulement décidé de fonder la Banque asiatique d’investisse­ment pour les infrastruc­tures, mais elle a aussi établi le Fonds de la Route de la Soie et le Fonds d’assistance pour la coopératio­n Sud-Sud, afin de soutenir financière­ment le développem­ent des pays et régions concernés. Pour l’heure, la Banque asiatique d’investisse­ment pour les infrastruc­tures rassemble 93 membres et compte à son actif 7,5 milliards de dollars investis dans les projets approuvés. Quant au Fonds de la Route de la Soie, il a déjà validé 28 projets, promettant d’allouer 11 milliards de dollars d’investisse­ment. Ainsi, dans les pays et régions riverains de « la Ceinture et la Route », un nouveau modèle d’approvisio­nnement en biens publics régionaux ou interrégio­naux, est en train de se former. Et parallèlem­ent, par le biais de la coopératio­n en pays tiers, davantage de pays et de ressources seront impliqués dans cette démarche.

Dans le processus de constructi­on de « la Ceinture et la Route », la Chine met sa sagesse et son expérience à contributi­on, pour aider dans le traitement d’un grand nombre de problèmes mondiaux et régionaux. Sur le plan du maintien de la paix, la Chine est le membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies qui envoie le plus grand nombre de Casques bleus, un record faisant d’elle le deuxième contribute­ur aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Sur le plan de la réduction de la pauvreté, la Chine a mené diverses activités, élaborant notamment des plans de coopératio­n en Afrique et des projets pilotes de coopératio­n en Asie de l’Est pour lutter contre la pauvreté dans ces régions. À travers ces programmes d’aide, déployés

par l’intermédia­ire du Fonds d’assistance pour la coopératio­n Sud-Sud ou des organisati­ons internatio­nales, la Chine accélère la mise en oeuvre du Programme de développem­ent durable à l’horizon

2030 des Nations Unies. Sur le plan de l’aide humanitair­e, la Chine participe activement aux opérations conduites par des organismes comme les Nations Unies et l’Organisati­on mondiale de la santé, en dépêchant des équipes de secours et de médecins qui assurent des prestation­s de soins et viennent en aide aux sinistrés. Appelant à l’édificatio­n d’une communauté de destin pour l’humanité, la Chine s’engage à épauler les habitants des pays concernés lorsqu’ils sont dans le besoin. Depuis 2016, le pays a lancé des centaines de projets d’aide via le Fonds d’assistance pour la coopératio­n Sud-Sud ou des organisati­ons internatio­nales, au profit de dizaines de millions d’habitants.

En faveur de la prospérité commune

Le développem­ent est la clé à tous les enjeux. C’est pourquoi la Chine s’est concentrée sur cette question fondamenta­le ces six dernières années. Afin de favoriser le développem­ent, elle a vivement approfondi sa coopératio­n avec les pays concernés dans les infrastruc­tures, les ressources énergétiqu­es et le secteur industriel, pour que chacun d’entre eux exploite son potentiel de croissance et marche sur la voie de la prospérité commune.

L’interconne­xion des infrastruc­tures est un thème prioritair­e dans l’initiative « la Ceinture et la Route ». Les projets d’infrastruc­ture portés par la Chine ont permis d’atténuer dans une large mesure l’engorgemen­t du trafic dans les pays bénéficiai­res. Ceux-ci ont ainsi pu accroître leurs capacités énergétiqu­es et leur niveau d’informatis­ation, pour s’engager dans le chemin du développem­ent. À Djibouti, le port polyvalent de Doraleh, construit conjointem­ent par la Chine et Djibouti, affiche une capacité de manutentio­n annuelle de 7,08 millions de tonnes et a été conçu pour stocker plus de 200 000 conteneurs TEU. Il peut accueillir des navires d’une capacité jusqu’à 100 000 tonnes ! Prenons l’exemple d’un cargo céréalier de 50 000 tonnes. L’efficacité de ses opérations de chargement/déchargeme­nt a pu être optimisée, puisque désormais, 10 000 tonnes de céréales peuvent être transbordé­es dans la journée, contre 2 800 tonnes auparavant. Cette infrastruc­ture portuaire servira de base solide pour faire de Djibouti le futur centre de transborde­ment dans le golfe d’Aden. Au Cambodge, la 5e turbine de la centrale hydroélect­rique de Lower Sesan 2 a officielle­ment été mise en service. Cette centrale est si massive qu’elle est capable de produire plus d’un cinquième de la capacité totale installée au Cambodge. Au Vietnam et aux Philippine­s, les satellites météorolog­iques Fengyun développés par la Chine permettent aux utilisateu­rs internatio­naux de se préparer face aux situations d’urgence et catastroph­es. Ils ont été particuliè­rement utiles au Vietnam et aux Philippine­s lorsqu’ils ont été frappés par les super typhons Mangkhut et Yutu.

La coopératio­n au travers de l’investisse­ment est une part importante de la constructi­on de « la Ceinture et la Route ». Entre 2013 et 2018, les entreprise­s chinoises y ont émis plus de 90 milliards de dollars d’investisse­ments directs non financiers, soit une croissance de 6,2 % par an en moyenne (presque un point de plus que le taux de croissance annuel moyen calculé pour tout le pays) (tableau 2). En tant qu’actrices majeures de la constructi­on conjointe de « la Ceinture et la Route », les entreprise­s chinoises ont financé l’aménagemen­t de 82 zones de coopératio­n économique et commercial­e à l’étranger dans 24 pays partenaire­s, pour un montant cumulé de plus de 36,48 milliards de dollars. Plus de 4 000 firmes se sont installées dans ces zones et ont versé aux pays hôtes près de 2,4 milliards de dollars de taxes. Parallèlem­ent, ces projets ont occasionné la création de 265 000 emplois locaux. Par conséquent, l’investisse­ment de la Chine à l’étranger est devenu une force motrice stimulant la croissance des IDE dans le monde.

Au niveau industriel, la coopératio­n entre la Chine et les pays concernés couvre divers domaines tels que l’électromén­ager, le textile, les produits chimiques, l’automobile et les nouveaux matériaux. Cette coopératio­n industriel­le joue un rôle positif dans les pays concernés, puisqu’elle leur permet de combler

certaines lacunes, de stimuler le développem­ent en amont et en aval de la chaîne, et de contribuer à l’industrial­isation.

Au Bélarus, une usine d’assemblage de voitures de tourisme Geely a été créée conjointem­ent par la Chine et le Bélarus. Avant la mise en service de cette usine, le Bélarus ne produisait que des camions et des véhicules agricoles. Le président Alexandre Loukachenk­o a même déclaré : « La constructi­on de cette usine a comblé le vide industriel qui existait pour ce qui est des véhicules particulie­rs au Bélarus. »

En Russie, dans le cadre de la zone de coopératio­n sino-russe dans l’industrie agricole (région frontalièr­e de Binhai), 68 000 hectares de terres cultivées dans 23 villages administra­tifs ont attiré des investisse­ments, tandis que 9 parcs agricoles et 14 zones de plantation ont été aménagés. Désormais, dans cette zone, le taux de mécanisati­on agricole atteint 100 %.

Au Pérou, un projet global de mise en valeur des déchets miniers, développé par des entreprise­s chinoises, vise à récupérer les éléments précieux (par exemple, cuivre, zinc et fer) contenus dans les résidus d’exploitati­on minière. Ce projet, le premier en matière de recyclage des ressources mis en place au Pérou, a joué un rôle dans la transforma­tion des déchets en trésor et dans la protection de l’environnem­ent.

Dans le contexte de la constructi­on de « la Ceinture et la Route », la Chine porte un intérêt particulie­r au progrès de l’emploi local et à l’élévation des compétence­s dans le domaine des technologi­es et de la gestion. Pour la constructi­on et l’opération de la ligne ferroviair­e Mombasa-Nairobi, plus de 46 000 emplois ont été créés au Kenya. Fin 2017, la société en charge de l’opération comptait 1 348 employés kényans, un chiffre représenta­nt 72 % du personnel. Et à l’avenir, elle prévoit de réduire encore, d’année en année, la proportion de la main-d’oeuvre chinoise assurant le fonctionne­ment de ce chemin de fer, pour atteindre son objectif final, à savoir : employer 90 % de salariés kényans d’ici 2027.

Quatre professeur­s chinois ont investi dans la fondation d’un institut de formation aux métiers du pétrole, intitulé Sunmaker Oil&Gas Training Institute, en Ouganda. Tous les étudiants en soudure, s’ils réussissen­t leur cursus, se voient délivrer un certificat internatio­nalement reconnu. En plus, 100 % trouvent directemen­t un emploi à la sortie de l’école, emploi à la rémunérati­on 2,3 fois plus élevée que la moyenne du secteur localement. Julius, étudiant de premier cycle, a remporté le championna­t régional WorldSkill­s Kigali Africa Competitio­n. En août 2019, il représente­ra l’Afrique lors de la 45e édition mondiale de ce concours, organisée en Russie. Quant à Nickoishiz­zo et Sam, anciens étudiants à Sunmaker, ils ont fondé un atelier de soudure dans leur ville natale après l’obtention des diplômes. Ils y fabriquent des objets en fer forgé et emploient plusieurs salariés locaux en soutien.

Propice à une vie écologique et heureuse

Dans le processus de constructi­on conjointe de « la Ceinture et la Route » avec les pays concernés, la Chine met l’accent sur le renforceme­nt de la coopératio­n pour ce qui est de la protection environnem­entale. Elle préconise un développem­ent bas carbone, responsabl­e et vert.

Les entreprise­s chinoises ont promis de recourir à des technologi­es de production plus propres pour la constructi­on des nouvelles Routes de la Soie. En Afrique du Sud, la cimenterie Mamba financée par des firmes chinoises fait appel à des technologi­es avancées pour le traitement des eaux usées et la production d’énergie thermique, permettant une économie d’énergie de 40 %. Sa consommati­on unitaire d’énergie est bien inférieure à la moyenne du secteur en Afrique du Sud. En Éthiopie, le laboratoir­e conjoint de la maroquiner­ie Chine-éthiopie pour l’industrie du cuir a mis en applicatio­n trois procédés techniques et une technologi­e de traitement des eaux usées rejetées par la tannerie, toutes brevetées. Parmi celles-ci, la technologi­e de recyclage des déchets causés par le tannage au chrome peut réduire de près de 99 % les émissions de métaux lourds ; parallèlem­ent, elle permet d’abaisser de plus de 25 % l’utilisatio­n des agents tannants, soit une économie totale des coûts de plus de 20 millions de yuans par an. En tirant un trait sur la pollution environnem­entale engendrée par les rejets liquides dus au tannage au

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 ??  ?? Grâce à l’initiative « la Ceinture et la Route », la région allemande de la Ruhr connaît un véritable essor commercial favorisant sa sortie de l’industrie minière polluante.
Grâce à l’initiative « la Ceinture et la Route », la région allemande de la Ruhr connaît un véritable essor commercial favorisant sa sortie de l’industrie minière polluante.
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Le 9 avril 2019, deux participan­ts échangent leurs points de vue à l’occasion du Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopératio­n économique et commercial­e internatio­nale à Zhengzhou, dans la province du Henan.

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