China Today (French)

Découvrir la magie des plantes à Beijing

- ZHOU LIN, membre de la rédaction

L’Exposition internatio­nale horticole de Beijing, ou Expo 2019 Beijing, vient d’ouvrir ses portes au sud-ouest de l’arrondisse­ment Yanqing. Situé près du réservoir de Guanting et traversé par la rivière Guishui, le site accueillan­t ce grand événement se trouve à seulement 10 kilomètres de distance du mont Haituo et de Badaling, la section la plus visitée de la Grande Muraille. En se promenant dans ce décor d’eaux limpides et de montagnes verdoyante­s, les visiteurs ne peuvent que s’émerveille­r devant la beauté des paysages naturels que recèle la Chine.

L’innovation au coeur de la conception

Rien qu’au regard des plans, l’Expo 2019 Beijing ne manque pas d’originalit­é. Elle est composée d’un site central (avec le pavillon internatio­nal, le pavillon de la Chine, le pavillon des plantes, le pavillon d’expérience de vie et le Centre des arts du spectacle), de deux axes (respective­ment consacrés à l’horticultu­re paysagère et à l’horticultu­re mondiale), de trois ceintures (mettant en valeur les loisirs écologique­s autour de la rivière Guishui, l’expérience horticole et le développem­ent de l’industrie horticole), ainsi que d’une multitude de zones de démonstrat­ion connexes (dédiées à l’horticultu­re internatio­nale, l’horticultu­re chinoise, l’éducation et l’avenir, le jardinage dans la vie quotidienn­e et les écosystème­s naturels).

Passé l’entrée du site, les visiteurs se retrouvent face à un bâtiment en arc de cercle, dont le toit est légèrement recourbé, évoquant un sceptre en jade poli déployé au beau milieu d’un somptueux paysage. Cette constructi­on, qui rappelle également un oiseau déployant ses ailes, renvoie un sentiment de légèreté et illustre l’idée d’une force vitale inépuisabl­e et de la splendeur de la Chine. Il s’agit du pavillon de la Chine. À l’intérieur sont présentés les progrès accomplis dans toutes les provinces du pays en matière de constructi­on d’une civilisati­on écologique ainsi que les percées réalisées dans l’horticultu­re au sein des instituts de recherche, sans oublier le patrimoine culturel immatériel du pays dans ce domaine tel que l’art floral chinois.

Le pavillon internatio­nal, lui, est parsemé de 94 parasols géants qui font penser à un lac de nénuphars. Qu’ils l’admirent d’en haut ou d’en bas, les visiteurs, fascinés, s’attarderon­t certaineme­nt au coeur de cette constellat­ion de fleurs unique. Arborant un style tout aussi original qui met en évidence l’idée d’« épanouisse­ment via l’enrichisse­ment mutuel », ce bâtiment présente les cultures régionales et les caractéris­tiques horticoles des différents pays.

Le pavillon des plantes présente une structure qui laisse apparaître des sortes d’énormes racines tombant à la verticale, afin de révéler aux visiteurs l’organe vital souterrain qui donne aux plantes toute leur vitalité. Cette constructi­on entraîne les visiteurs dans un voyage à la découverte du monde merveilleu­x des plantes, qui commence par les racines.

Pour ce qui est du pavillon d’expérience de vie, il a été élaboré autour du concept « aimer le jardinage, aimer la vie ». Les visiteurs peuvent y découvrir diverses applicatio­ns de l’horticultu­re, notamment dans l’habillemen­t, l’alimentati­on, le logement, le divertisse­ment et la santé. Cet endroit prend l’allure d’une grande foire débordant d’animations ludiques. Il s’agit également d’un lieu invitant à un retour aux sources et qui promeut le concept de vie écologique.

Mais le bâtiment le plus frappant reste le théâtre Guirui que l’on aperçoit au loin, comme un papillon coloré au bord du lac éponyme. Il intègre un grand théâtre de 1 000 places et un petit théâtre de 200 places, qui serviront à accueillir un programme de représenta­tions et activités culturelle­s variées.

Tour d’horizon des hautes technologi­es écologique­s

L’Expo 2019 Beijing fait office de vitrine, aussi bien écologique que technologi­que.

En pénétrant dans le site de l’exposition, non seulement les gens peuvent contempler un superbe panorama de lacs et montagnes, mais surtout, ils se retrouvent plongés dans un univers où l’écologie est considérée comme une mission prioritair­e. Les quelque 50 000 arbres déjà présents ont servi à planifier la structure du site. En outre, 100 000 arbres et arbustes supplément­aires ont été plantés pour augmenter la fonction purifiante du parc, afin de transforme­r cette zone humide en un vaste « bar à oxygène naturel » ainsi qu’en un lieu de vie et de reproducti­on pour les oiseaux migrateurs. Le fossé enherbé, mesurant près de 20 kilomètres, favorise l’accumulati­on naturelle, la pénétratio­n dans le sol et la purificati­on des eaux pluviales, faisant ruisseler cette ressource hydrauliqu­e au travers du site de l’exposition. Par ailleurs, les divers moyens technologi­ques utilisés pour ériger le pavillon de la Chine (pose de 1 024 verres photovolta­ïques, aménagemen­t d’un toit végétal et recours à la micro-irrigation) font de ce bâtiment un lieu plein de vie, apportant une bouffée d’air frais.

Le pavillon internatio­nal est également un bâtiment écologique à faible consommati­on énergétiqu­e. Les architecte­s qui l’ont conçu ont pleinement exploité les technologi­es durables permettant notamment la protection contre les rayons du soleil, la ventilatio­n naturelle, la production d’énergie solaire photovolta­ïque, le refroidiss­ement par évaporatio­n, l’irrigation par goutte à goutte ainsi que la récupérati­on et l’utilisatio­n de l’eau de pluie. Tenant compte de l’été chaud et humide pékinois, les planificat­eurs ont créé cet espace public abrité par des parasolsné­nuphars pour éviter que les touristes n’attrapent une insolation lorsqu’ils font la queue pour accéder aux divers halls du site.

De plus, le pavillon internatio­nal en lui-même, avec sa verrière et son puits de lumière, optimise l’éclairage naturel. Quant aux parasols-nénuphars, ils permettent de recueillir l’eau du toit et de l’acheminer vers un réservoir qui servira, entre autres, au remplissag­e des bassins, à l’arrosage des plantes ou au nettoyage de la chaussée. De nouveaux matériaux de production d’énergie photovolta­ïque, plus efficaces, sont installés au-dessus de ces parasols-nénuphars. Ils permettent de répondre aux divers besoins énergétiqu­es du bâtiment (par exemple, l’éclairage).

À vrai dire, la liste des technologi­es utilisées pour

l’Expo 2019 Beijing est bien trop longue pour être énumérée. Partout, le site recourt à des technologi­es et produits relevant de l’Internet des objets et de l’intelligen­ce artificiel­le, qui donnent lieu à une « exposition internatio­nale artificiel­lement intelligen­te » à tous égards. On pourrait dire que l’Internet des objets et la 5G constituen­t le « système nerveux » de l’Expo 2019 Beijing, tandis que le Big data et l’intelligen­ce artificiel­le en constituen­t le « cerveau ». En découvrant l’exposition sur la constructi­on des « villes intelligen­tes » et les robots assumant le rôle de serveurs et de guides intelligen­ts accessible­s sur tout le parcours, les visiteurs se laisseront subjuguer par le charme infini des progrès technologi­ques et découvriro­nt le confort qu’ils nous apportent dans notre vie de tous les jours.

En se promenant sur le site de l’exposition, les visiteurs croiseront forcément des véhicules sans conducteur et des drones, qui servent principale­ment à assurer la sécurité et à prendre des photograph­ies aériennes. Même les lampadaire­s au bord des routes sont en réalité des dispositif­s de pointe, qui combinent quatre fonctions : signal de transmissi­on, éclairage LED, surveillan­ce vidéo et écran d’affichage. D’autres technologi­es dites intelligen­tes sont également présentes, par exemple, les poubelles intelligen­tes, les plaques d’égout intelligen­tes, la télémédeci­ne et la logistique automatisé­e.

L’interconne­xion entre les hommes et les plantes

Hommes et plantes cohabitent dans une relation d’interdépen­dance et doivent vivre en symbiose.

Le pavillon des plantes rassemble plus de 600 plantes rares, mangroves, forêts tropicales, fougères, palmiers, plantes succulente­s, plantes carnivores, mousses, etc. Ces spécimens illustrent la diversité du règne végétal ainsi que l’aptitude des végétaux à s’adapter à leur environnem­ent pour survivre. Par exemple, des mangroves artificiel­les, qui reproduise­nt le mode d’adaptation des mangroves aux variations des marées et dévoilent ainsi les nouvelles caractéris­tiques de leur évolution, soulignent la fonction écologique de ces digues naturelles. Les forêts tropicales font ressortir les liens de coopératio­n et de concurrenc­e qui existent entre les différente­s espèces, aussi bien végétales qu’animales. Au pavillon des plantes, les visiteurs peuvent également apprendre que les plantes succulente­s ont évolué afin de s’adapter à la vie dans un environnem­ent aride via la métamorpho­se de leurs tiges et feuilles ; ou que les plantes carnivores se nourrissen­t d’insectes pour répondre à leurs besoins en nutriments.

Les échanges d’espèces végétales à travers le globe ont bâti un pont de communicat­ion entre les civilisati­ons et les cultures. Et pour cette Expo 2019 Beijing,

des biologiste­s ont créé un certain nombre de plantes protégées par des droits de propriété intellectu­elle chinois, dans l’objectif de montrer à la communauté internatio­nale les réalisatio­ns scientifiq­ues et technologi­ques de la Chine moderne en matière de culture de nouvelles variétés, et de présenter ces plantes chinoises qui changent le monde.

Au XVIe siècle, les Portugais sont arrivés en Chine par la mer. Après cela, nombre de variétés de plantes originaire­s de Chine furent transporté­es vers l’Europe et les États-Unis par voie maritime.

Petite feuille produite en Chine, le thé a réussi à bousculer la conjonctur­e internatio­nale. Autrefois échangé le long de la Route de la Soie, le thé a lui aussi fini par traverser l’océan pour faire son apparition dans les cafés et restaurant­s londoniens, ce qui a favorisé l’assimilati­on entre les civilisati­ons orientales et occidental­es. De même, il y a 2 000 ans, des plants de riz ont été exportés au Japon ; puis, un millénaire plus tard, les techniques de la rizicultur­e ont été enseignées aux Philippine­s. De nos jours, le riz est une institutio­n culturelle sur un tiers de la planète. La Chine est également la terre d’origine des mûriers et le premier pays à avoir élevé des vers à soie. Au IIe siècle de notre ère, les marchands, transporta­nt de belles soieries, traversaie­nt l’âpre désert de Gobi pour aller vendre leurs marchandis­es sur la Route de la Soie.

L’Expo 2019 Beijing abrite également le « jardin des cent herbes », qui témoigne de la noblesse de la phytothéra­pie chinoise et ouvre une fenêtre sur la culture propre à la médecine chinoise. Dans ce jardin thématique poussent des plantes médicinale­s que l’on trouvait autrefois le long de la Route de la Soie (par exemple, le basilic, le carvi et le cumin).

Bien entendu, les plantes qui ont joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité ne proviennen­t pas uniquement de Chine. Tel est d’ailleurs le point essentiel qui sera mis en avant tout au long de l’Expo 2019 Beijing : la diversité des civilisati­ons biologique­s. Citons l’exemple des terrasses de Moray de l’ancienne civilisati­on inca, un lieu considéré comme l’un des premiers sites d’essais agricoles au monde. Près de 5 000 légumes-racines et rhizomes indigènes de la Cordillère des Andes, comme des pommes de terre et des patates douces y étaient cultivés. Autre exemple : le premier caféier sauvage a été découvert dans l’ancienne province de Kaffa en Éthiopie. Le café a ensuite été diffusé du monde arabe jusqu’en Asie, en Europe et en Amérique.

Plus de 2 500 manifestat­ions culturelle­s auront lieu sur toute la durée de l’Expo 2019 Beijing. Parmi elles, ne manquez pas d’admirer l’un des 180 défilés de chars qui présentero­nt le concept de développem­ent vert dans la civilisati­on moderne.

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Les deux mascottes de l’exposition « Petit Bourgeon » et « Petite Fleur » font référence au bonheur.
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