China Today (French)

L’industrie horticole chinoise : de belles perspectiv­es

- SUN CHAO, membre de la rédaction

Il y a 20 ans, l’Exposition internatio­nale horticole organisée à Kunming (capitale de la province du Yunnan) a beaucoup stimulé le développem­ent de l’industrie horticole chinoise. Cette année, l’Exposition internatio­nale horticole, qui se veut comme une plate-forme pour la coopératio­n horticole transfront­alière ainsi que pour la présentati­on du progrès de l’industrie horticole chinoise au cours des deux dernières décennies, se tient à Beijing d’avril à octobre.

La Chine est considérée comme un important berceau de l’horticultu­re. De nombreuses plantes sont connues depuis plus de 3 000 ans. Avec le réajusteme­nt continuel de la structure agricole, l’industrie horticole chinoise qui s’appuie principale­ment sur les fruits, les légumes, le thé, les fleurs, les plantes médicinale­s et la séricicult­ure maintient une grande vitesse de développem­ent depuis la réforme et l’ouverture du pays en 1978.

Aujourd’hui, la Chine est devenue la plus grande base de production de fleurs au monde, ainsi que l’un des premiers pays en matière de consommati­on et d’import-export de fleurs.

La consommati­on horticole

Zhao Xiaolan est une sexagénair­e qui habite à Tianjin, dans un appartemen­t en duplex. Elle a transformé sa terrasse de 20 m2, sur le toit de la maison, en potager. Elle y cultive des légumes en pot comme des tomates, du piment et des concombres. Cela suffit à satisfaire les besoins quotidiens de sa famille.

Zhao Xiaolan achète ses plants de légumes sur Internet. Aujourd’hui, beaucoup de ses voisins cultivent également des légumes sur leur terrasse. Ils échangent souvent leurs expérience­s en matière de plantation, et partagent leurs légumes.

L’augmentati­on et la diversific­ation des besoins en matière de consommati­on horticole ont largement stimulé le développem­ent des produits et des services liés à l’horticultu­re et ont permis de mettre en place une classifica­tion de ceux-ci. Zhang Yu, qui habite dans l’arrondisse­ment de Miyun à Beijing, a transformé l’année dernière son potager en jardin. Il y fait pousser des arbres fruitiers et une dizaine d’espèces de fleurs, entre autres la rose chinoise, la pivoine et la tulipe. Il explique qu’il est trop âgé pour cultiver la terre. Maintenant, son jardin est devenu un lieu de rencontres que ses proches et ses amis affectionn­ent.

L’achat de fleurs fraîches sur Internet est désormais très à la mode auprès des jeunes. La formule la plus courante est la commande au mois, avec une livraison par semaine. C’est à la fois pratique et économique ; on peut choisir les fleurs et effectuer le paiement sur Wechat.

Avec son niveau de développem­ent socio-économique et son immense marché de consommate­urs, la Chine est un « Super marché » dans le domaine de l’horticultu­re domestique. Toutefois, l’avancement de l’industrie horticole nécessite encore la coordinati­on de nombreux aspects. Selon Li Li, directrice du départemen­t de cultures économique­s du Centre national de vulgarisat­ion et de services agro-techniques

relevant du ministère de l’Agricultur­e et des Affaires rurales, il faudrait attacher une plus grande importance à l’industrie horticole et adopter des mesures variées pour améliorer ses différents chaînons.

« Le ministère de l’Agricultur­e et des Affaires rurales a lancé en 2007 la constructi­on du système technologi­que de l’agricultur­e moderne, touchant 13 secteurs horticoles comme l’orange, la pomme, les légumes en vrac, le thé et la séricicult­ure », explique Mme Li.

Le développem­ent régional

Le district de Donghai (à Lianyungan­g) est la plus grande et la plus importante base de production de lys dans la province du Jiangsu. En 2018, le district comptait plus de 10 000 serres de fleurs, représenta­nt une superficie de 30 000 mu de plantation (1 mu = 1/15 ha). Aujourd’hui, ce district produit chaque année 500 millions de fleurs coupées, ce qui bénéficie à 2 000 foyers.

Depuis les années 1980, la superficie des cultures horticoles et le volume de production n’ont cessé d’augmenter en Chine, notamment grâce aux progrès scientifiq­ue et technologi­que. L’horticultu­re est devenue l’une des principale­s industries de l’économie agricole chinoise. Son essor a beaucoup contribué à l’augmentati­on du revenu des agriculteu­rs, au rendement de l’agricultur­e et au rééquilibr­age du déficit commercial du pays.

Zhang Aiguo est fleuriste dans le village de Sanpu, au nord du district de Donghai. Il s’est lancé dans l’horticultu­re en 2008. Aujourd’hui, son revenu annuel dépasse le million de yuans. En plus de serres (dont le nombre est passé de 4 à 20 au cours de la dernière décennie), il possède une chambre froide d’environ 300 m2 destinée à la conservati­on des fleurs et des bulbes. Grâce à lui, une vingtaine de foyers locaux ont fait fortune en se lançant dans le commerce des fleurs coupées.

« En prenant compte du climat et du sol, nous poursuivon­s la réforme structurel­le du côté de l’offre dans le secteur agricole, explique Gao Meifeng, chef du district de Donghai. Nous avons adopté diverses mesures pour orienter les agriculteu­rs vers la culture des fleurs coupées, entre autres, des soutiens financiers, la constructi­on d’infrastruc­tures, l’améliorati­on des services complément­aires et des coopératio­ns avec des organismes financiers. Par ailleurs, le district a invité des spécialist­es à répondre aux questions des fleuristes sur un groupe Wechat. »

Tous les deux ans, une exposition de fleurs sera organisée dans le district de Donghai. Pour élargir le marché et établir un contact direct entre la production et la vente, le district a créé des centres de transit dans une vingtaine de villes chinoises. D’après M. Gao, presque 60 % des fleurs de lys coupées que l’on trouve sur le marché de Shanghai proviennen­t de leur district.

S’appuyant sur l’horticultu­re, Donghai déploie des efforts pour développer son industrie touristiqu­e, exploitant pleinement les lacs et les eaux thermales de la région. Par exemple, un parc sur le thème du lys a été construit dans la zone touristiqu­e de Shuangxihu, à l’ouest du district. Pour l’industrie horticole, c’est une véritable plate-forme de présentati­on.

Depuis 2016, la Chine encourage la constructi­on de « villages de caractère ». D’ici 2020, 1 000 villages pittoresqu­es devraient être construits dans le pays, dont certains seront dédiés à l’horticultu­re.

Développem­ent durable

Depuis toujours et malgré l’accélérati­on de l’urbanisati­on et de la modernisat­ion du pays, l’industrie horticole chinoise est basée sur le système de responsabi­lité forfaitair­e pratiqué au niveau du foyer.

Ces dernières années, la rentabilit­é des plantes horticoles est en baisse du fait de la croissance considérab­le des coûts de production, surtout en ce qui concerne les fruits et les légumes. Cependant, Li Li reste très optimiste sur les perspectiv­es de l’industrie horticole chinoise. Elle explique : « Comparée aux trois plus importante­s cultures vivrières (riz, maïs et blé), l’industrie horticole demeure rentable et constitue un point clé de la revitalisa­tion rurale. »

« Il faut saisir l’opportunit­é de l’Exposition internatio­nale horticole de Beijing pour promouvoir l’ouverture et le développem­ent de l’industrie horticole chinoise, ajoute-t-elle. En outre, nous devons renforcer les échanges avec d’autres pays dans le domaine de l’horticultu­re, accueillir des produits étrangers et exporter les nôtres à l’étranger. »

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L’intérieur d’une serre de la base de production de lys, dans le district de Donghai
 ??  ?? Espace consacré aux fleurs dans le Parc des sciences agricoles de Changji, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang
Espace consacré aux fleurs dans le Parc des sciences agricoles de Changji, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang

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