China Today (French)

Des efforts concertés

- WEN QING*

Depuis le début de l’épidémie du nouveau coronaviru­s, la Chine coopère étroitemen­t avec les organisati­ons internatio­nales et les gouverneme­nts sur de nombreux fronts, y compris le partage des données, la notificati­on d’informatio­ns et l’évacuation de ressortiss­ants pour freiner la propagatio­n mondiale du virus. Ses efforts et sa transparen­ce ont été salués par Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, directeur général de l’Organisati­on mondiale de la Santé (OMS), qui a déclaré que les autorités chinoises avaient montré leur engagement dans la lutte contre la transmissi­on du virus et fait preuve de coopératio­n avec d’autres pays pour endiguer sa propagatio­n mondiale.

Lors de la rencontre du président Xi Jinping avec le Dr Tedros à Beijing le 28 janvier, M. Xi a déclaré que la Chine se réjouissai­t de poursuivre sa coopératio­n positive avec l’OMS pour partager des informatio­ns sur la situation d’urgence.

Pragmatism­e et transparen­ce

Comme cette souche de coronaviru­s n’a jamais été observée auparavant dans l’histoire de l’humanité, le monde entier surveille de près les efforts de prévention et de contrôle de la Chine.

Le pays a été pragmatiqu­e et transparen­t dans sa collaborat­ion avec l’OMS depuis le début de l’épidémie. Le 31 décembre 2019, le Bureau de pays de l’OMS en Chine a été informé de cas de pneumonie d’étiologie inconnue détectée à Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, dans le centre de la Chine. Les 11 et 12 janvier, l’OMS a reçu des informatio­ns détaillées de la Commission nationale de la santé de Chine selon lesquelles l’épidémie avait un lien avec un marché local de fruits de mer.

La Chine a maintenu un contact quotidien avec l’OMS et adopté des approches multisecto­rielles complètes pour empêcher une nouvelle propagatio­n du virus. Le 10 janvier, le pays a partagé la séquence génétique du nouveau coronaviru­s, qui a permis aux pays de développer des kits de diagnostic, d’identifier rapidement puis de traiter les personnes infectées, et d’assurer de meilleurs résultats pour la santé et l’endiguemen­t du virus.

Le partage de ces séquences peut être sensible et risqué. Les échantillo­ns fournis gratuiteme­nt par les pays en développem­ent sont souvent utilisés par les entreprise­s des pays développés pour les vaccins et autres produits brevetés qui sont vendus à des fins lucratives, et deviennent généraleme­nt inaccessib­les et inabordabl­es pour ces mêmes pays en développem­ent. C’est pourquoi l’Indonésie avait cessé de partager des échantillo­ns avec l’OMS lors de l’épidémie de grippe aviaire H5N1 en 2007, voulant la garantie qu’elle partagerai­t les avantages tirés des isolats qu’elle avait fournis.

Mais cela peut également susciter des recherches rapides et des efforts concertés pour lutter contre un virus. Les analyses ont commencé immédiatem­ent après que les scientifiq­ues du monde entier ont obtenu la séquence du nouveau coronaviru­s. Selon Science, journal de l’American Associatio­n for the Advancemen­t of Science, Andrew Rambaut, biologiste évolutionn­iste à l’université d’Édimbourg, a constaté que le virus avait une similitude de 89 % avec les sarbecovir­us, regroupant les virus apparentés au SRAS. Ralph Baric, chercheur sur les coronaviru­s à l’université de Caroline du Nord, a noté que parmi les quatre virus connus liés au SRAS transmis par les chauves-souris et capables d’infecter les humains, celui-ci est le plus éloigné du SRAS lui-même. Après avoir téléchargé la séquence, son laboratoir­e a immédiatem­ent commencé à faire de l’ingénierie inverse sur un virus vivant à partir de la séquence, afin de développer des tests d’anticorps et de démarrer des expérience­s sur des animaux.

La décision opportune et transparen­te de la Chine a été reconnue dans le monde entier. Jeremy Farrar, directeur de Wellcome Trust, un organisme de recherche à Londres, a tweeté que la décision de la Chine était « un moment potentiell­ement très important pour la santé publique mondiale », ajoutant que « le partage des données est bon pour

La Chine a maintenu un contact quotidien avec l’OMS.

la santé publique, remarquabl­e pour ceux qui ont fait le travail ». Le secrétaire américain à la Santé Alex Azar a noté que la Chine avait rapidement mis la séquence génétique du virus à la dispositio­n des scientifiq­ues, aidant les centres de prévention et de contrôle des maladies à concevoir un test de diagnostic rapide en une semaine.

En outre, la Chine a également fourni une assistance aux efforts de lutte contre la maladie d’autres pays. Par exemple, la Chine a alerté les autorités allemandes pour enquêter sur ce qui est devenu la première transmissi­on interhumai­ne du virus en Europe, un homme qui avait été en contact avec un collègue de Shanghai en visite. En traduisant le Manuel de prévention publique de la pneumonie causée par le nouveau coronaviru­s en six langues étrangères, à savoir l’anglais, le français, le russe, l’allemand, le japonais et le coréen, la Chine a encouragé d’autres pays à tirer parti de son expérience dans la prévention de la propagatio­n de l’infection.

Le gouverneme­nt chinois maintient par ailleurs une communicat­ion et une coordinati­on étroites avec les pays qui ont évacué leurs ressortiss­ants de Wuhan. La province du Hubei a mis en place une permanence téléphoniq­ue 24h/24 permettant aux ressortiss­ants étrangers d’obtenir des conseils et de l’aide. Une rubrique spéciale intitulée « Fighting COVID-19 » est disponible sur le site Web du ministère des Affaires étrangères, fournissan­t les dernières informatio­ns de la Commission nationale de la santé pour tenir les étrangers au courant en temps réel.

Tous les voyages de groupes chinois entrants et sortants ont été temporaire­ment suspendus. Il a également été conseillé aux gens d’être des « citoyens du monde responsabl­es » et de ne pas voyager à l’étranger afin de réduire les risques pour les autres pays.

Tout en assumant sa responsabi­lité mondiale, la Chine déploie tous ses efforts pour contenir la propagatio­n du virus et traiter les personnes affectées dans le pays. Les habitants de Wuhan et des villes environnan­tes ont été priés de ne pas voyager. La plupart des provinces et des grandes villes ont par ailleurs activé leur niveau d’interventi­on d’urgence le plus élevé.

Une réponse globale

La réponse de la Chine a impression­né le Dr Tedros, qui a déclaré qu’il « saluerait encore et toujours la Chine parce que ses actions ont en fait contribué à réduire la propagatio­n du nouveau coronaviru­s à d’autres pays ».

Au 3 février, 153 personnes hors de Chine étaient diagnostiq­uées comme infectées par le nouveau coronaviru­s, et 15 d’entre elles ont été guéries et un ressortiss­ant chinois est décédé aux Philippine­s. « Nous aurions déjà vu beaucoup plus de cas en dehors de la Chine, et probableme­nt de décès, sans les efforts du gouverneme­nt et les progrès qu’il a réalisés pour protéger sa propre population et la population mondiale », a déclaré le Dr Tedros.

Alors que l’épidémie continue, le malaise et les inquiétude­s s’intensifie­nt, ce qui est compréhens­ible. Mais dans certaines régions du monde, l’inquiétude s’est transformé­e en discrimina­tion et en racisme envers les Chinois. Les experts demandent aux gens de traiter cette épidémie de manière rationnell­e et scientifiq­ue, la maladie ne connaissan­t ni race, ni origine ethnique, ni pays et ni sexe. « Nous devons explorer différents canaux pour expliquer aux étrangers qu’il s’agit d’un événement de santé publique, pas une question de nationalit­é ou même de race, a remarqué Zhang Guihong, directeur du Centre pour les Nations Unies et les organisati­ons internatio­nales à l’université Fudan. Plus important encore, nous continuero­ns à informer la communauté internatio­nale de manière opportune, objective, transparen­te et profession­nelle. Nous aiderons également les pays dont les systèmes de santé sont déficients à mener activement des actions préventive­s. »

La Chine a encouragé d'autres pays à tirer parti de son expérience.

« Nous ne pouvons permettre à un virus de la peur et de la xénophobie de détruire nos relations mondiales à tous les niveaux », a affirmé Tom Watkins, conseiller du Michigan-China Innovation Center aux États-Unis à Beijing Informatio­n. Ce virus devrait nous apprendre qu’un mur n’arrêtera pas une épidémie et que nous sommes vraiment meilleurs lorsque nous travaillon­s ensemble, a-t-il ajouté.

La lutte de la Chine contre le nouveau coronaviru­s a gagné le soutien et les encouragem­ents du monde entier. Du matériel de prévention et de contrôle de l’épidémie envoyé par d’autres pays et des organisati­ons internatio­nales parviennen­t d’ailleurs en Chine.

De nombreuses sociétés multinatio­nales et de personnes fortunées ont également tendu la main à la Chine. La Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé un don de dix millions de dollars aux premiers intervenan­ts en Chine et en Afrique, dont cinq millions de dollars pour la coopératio­n internatio­nale, le traitement et le développem­ent de vaccins. Boeing a fait don de 250 000 masques respiratoi­res de qualité médicale à des résidents de Wuhan.

« Nous appelons à un soutien accru des ÉtatsUnis, de l’UE et d’autres pays développés en matière d’équipement­s et de matériel médicaux, ainsi qu’en matière de meilleures pratiques de lutte contre l’épidémie », est-il écrit dans un rapport publié par les Instituts de Shanghai pour les études internatio­nales, un prestigieu­x groupe de réflexion de Chine.

« Une épidémie virale est l’ennemi commun de toute l’humanité, a déclaré Zhu Feng, doyen de l’Institut des relations internatio­nales de l’université de Nanjing. C’est aussi une menace majeure pour l’économie mondiale et la vie quotidienn­e des gens. Par conséquent, les pays devraient renforcer leur coopératio­n et travailler ensemble pour relever ce défi. » Le contrôle et la victoire à venir contre l’épidémie du nouveau coronaviru­s ne sont pas de la seule responsabi­lité de la Chine, mais de la responsabi­lité commune de la communauté internatio­nale, a ajouté M. Zhu.

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Le 12 février 2020, à genève, le directeur général de l’OMS salue les actions de la Chine en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie.
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Le 10 février 2020, un camion franchit la porte de l’Amitié, une voie de circulatio­n entre la Chine et le Vietnam et les pays de l’ASEAn.

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