China Today (French)

De retour sur « le champ de bataille »

- GE LIJUN* *GE LIJUN est journalist­e de la revue Chinafriqu­e.

Guo Qin est infirmière au Centre d’urgence de l’hôpital Zhongnan de l’université de Wuhan. Âgée de 38 ans, elle travaille depuis 15 ans au sein de cet hôpital. Après l’éclosion de l’épidémie de coronaviru­s COVID-19, elle a été chargée de s’occuper des patients gravement malades dans les salles d’urgence. Son quart de travail est passé à plus de dix heures par jour.

Début janvier, les malades atteints de fièvres étaient deux à trois fois plus nombreux qu’à l’habitude, et ses heures supplément­aires ne cessaient d’augmenter. Le risque d’être contaminée par l’épidémie devenait de plus en plus grand.

Le 12 janvier, après avoir terminé son travail tard en soirée, Guo Qin a soudaineme­nt été prise d’un malaise. Sa températur­e corporelle était de 37,8 °C. Le lendemain, sa températur­e a continué d’augmenter. Son corps entier lui faisait mal, en plus des migraines. C’est alors qu’elle a reçu son diagnostic : infection par le nouveau coronaviru­s. Elle était le premier cas d’infection par ce virus au sein du personnel médical de son hôpital.

« J’étais un peu nerveuse à ce moment-là, parce que nous n’avions toujours pas de détails concernant cette maladie, s’est-elle souvenue. Mais je n’ai pas particuliè­rement eu peur, car j’étais bien consciente de ma bonne condition physique. »

Lorsque le diagnostic a été confirmé, elle a immédiatem­ent été placée en isolement à hôpital. Elle s’est reposée et a reçu un traitement antiviral et antibactér­ien. Au premier jour de son isolement, Guo Qin a passé une nuit blanche. « Les pas précipités de mes collègues ne se sont pas arrêtés pendant presque toute la nuit. J’ai rapidement oublié mes peurs et je voulais juste revenir parmi eux le plus tôt possible. »

Comme cette maladie nécessite une période d’observatio­n de 14 jours, il lui a fallu s’auto-isoler chez elle après sa sortie de l’hôpital. Pendant la période de quarantain­e, elle est restée seule. Les membres de sa famille cuisinaien­t des repas, qu’ils déposaient devant sa porte. Ils ne devaient avoir aucun contact avec elle.

Alors que Guo Qin était malade, l’épidémie à Wuhan s’est rapidement intensifié­e. De nombreux membres du personnel médical ont été infectés, engendrant une grave pénurie de personnel de première ligne. Elle a exprimé à plusieurs reprises ses regrets de ne pas avoir pu rester auprès de ses collègues.

Le 27 janvier, Guo Qin a terminé sa période d’isolement et d’observatio­n, et son état physique était normal. Elle a demandé volontaire­ment de retourner au Centre d’urgence et de continuer à prendre soin des patients hospitalis­és. De retour en première ligne, elle a pris l’initiative de partager son expérience d’isolement et de traitement avec ses patients : « Cette maladie n’est pas si terrible et peut être guérie complèteme­nt. Il n’y a pas raison de paniquer. »

Le jour de son retour, une bonne nouvelle est arrivée : un patient a été soigné avec succès et est sorti de l’hôpital. Cette nouvelle signifie qu’il faut faire attention aux virus, sans sombrer dans la panique. « Ayez confiance en notre personnel médical. Nous sommes votre soutien le plus fort », comme le répète souvent Guo Qin.

Ses parents, par contre, demeurent inquiets. « Tu dois être responsabl­e de toi-même, penser à ton fils et à ton mari », lui ont-ils rappelé. Sa seule réponse est d’une confiance inébranlab­le. « Je suis en mesure de me protéger et je fais confiance à notre équipe. »

Elle se consacre aux tâches les plus dangereuse­s parmi les soins infirmiers. Elle doit porter durant plus de six heures le lourd équipement de protection, mais elle n’a aucun regret. « En tant que personnel médical de première ligne, nous avons la responsabi­lité de protéger nos patients. Sauver les gens est notre mission. Surtout en ce moment critique, nous devons aller de l’avant, nous ne pouvons pas reculer », a-t-elle déclaré.

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guo Qin

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