Jean-Pierre Raffarin : « La croissance reprendra vite quand le virus sera terrassé »
«La croissance reprendra vite quand le virus sera terrassé. Je ne crois pas que cette épreuve mette en cause les objectifs de moyen terme que le gouvernement chinois s’est fixé. De toute évidence, l’objectif de la lutte contre la pauvreté sera maintenu », a remarqué Jean-Pierre Raffarin dans une interview exclusive accordée à Beijing Information. « Je ne doute pas de la poursuite de ses réussites. Malgré les difficultés, j’ai confiance. »
La mobilisation du personnel médical de tout le pays l’a fortement impressionné et il estime que le peuple chinois aura le courage et l’énergie nécessaires pour surmonter tous les défis.
Depuis le début de l’épidémie, quelques pays ont annoncé la limitation ou l’interdiction de l’entrée sur leur territoire de citoyens chinois. Dans certains pays européens, des Chinois ont été victimes de discrimination dans les lieux publics. M. Raffarin s’est dit « très sensible » au fait que des Chinois en Europe avaient porté dans la rue un écriteau sur lequel on pouvait lire : « Je ne suis pas un virus ! » et approuve leur démarche. Selon lui, le seul adversaire, c’est le virus. « Mieux vaut jouer la carte de la coopération internationale. La peur est toujours mauvaise conseillère. »
En 2003, lorsque la capitale chinoise avait été frappée par le SRAS, beaucoup de dirigeants avaient préféré annuler ou repousser leur visite en Chine, mais M. Raffarin, qui était premier ministre à l’époque, avait pris malgré tout la décision de venir « pour apporter un message d’amitié et de soutien du peuple français au peuple chinois ».
La France a ainsi fait don de matériel à usage médical à la Chine. « Aujourd’hui, dans la nouvelle épreuve du coronavirus qu’affronte la Chine, je renouvelle mes sentiments d’amitié, de soutien et de confiance à mes amis chinois, à ce pays ami de la France », a souligné l’ancien premier ministre, qui précise à ce propos que le ministère des Affaires étrangères avait rendu hommage au travail du consulat général de France à Wuhan durant cette période difficile. « Les trois mots clés pour la France dans cette crise sont solidarité, coopération et transparence. Chaque crise montre la nécessité de renforcer la coopération internationale », a-t-il remarqué.
M. Raffarin croit au fait que « c’est dans la difficulté que l’on voit les vrais amis », et que cela s’applique parfaitement aux deux pays. Le 11 février, M. Raffarin avait d’ailleurs exprimé sa solidarité à l’égard de Wuhan et de la Chine en mettant en ligne une vidéo remarquée et appréciée sur son compte WeChat.
La mobilisation du personnel médical de tout le pays l’a fortement impressionné.