China Today (French)

Shufu : de la tradition à la modernité

- SOnIA BRESSELER*

Le district de Shufu a un chef-lieu moderne, qui n’apparaît pas dans les guides de voyage. Mais l’objectif ici est de comprendre les enjeux de la Route de la Soie. Le chef-lieu, en pleine constructi­on, est situé à 30 minutes de voiture de la ville de Kashgar.

Le Village des instrument­s de musique

Au coeur du chef-lieu, un village entièremen­t consacré à la musique a été construit. Un peu à l’image des villages de la vallée du raisin de Turpan, il permet de regrouper les artisans, de faciliter les échanges commerciau­x et de faire connaître les traditions grâce au Musée d’histoire des instrument­s de musique.

C’est ici que nous rencontron­s Abdurahman Abdulla et son fils Ablakhari Rahman, tous deux des artisans.

À plus de 64 ans, Abdurahman Abdulla exerce ce métier depuis plus de 50 ans. « J’ai commencé à apprendre à fabriquer des instrument­s de musique avec mon père quand j’avais six ans. J’ai trois fils qui font comme moi et une quarantain­e d’apprentis. Je souhaite former plus d’héritiers afin de contribuer au développem­ent du secteur, confie-t-il. Aujourd’hui, les procédés se sont largement améliorés. Auparavant, les motifs étaient simples. Grâce à de nouveaux procédés, les motifs et l’apparence sont plus riches. La qualité des instrument­s de musique s’est améliorée, d’une facture plus élégante. »

Ablakhari Rahman a l’air timide, il s’affaire avec soin à ses créations. Il n’ose pas trop nous regarder, mais il accepte malgré tout de nous répondre. « J’ai commencé à apprendre ce savoir-faire quand j’avais 8 ans. Cela fait désormais 22 ans. Après avoir terminé mes études au collège, je me suis lancé dans ce métier. Je suis qualifié et je sais fabriquer une dizaine d’instrument­s de musique. Je fais des instrument­s de musique, mais je fais aussi des outils pour les travaux des champs. La fabricatio­n des instrument­s de musique m’apporte un revenu de 30 000 yuans par an. J’ai deux enfants d’âge scolaire », explique-t-il.

Il aime le Xinjiang et est fier de sa région. Avec son père, il a remporté de nombreux prix.

« Je voudrais me perfection­ner et avoir de meilleures conditions de vie. Je voudrais gagner plus et offrir une meilleure vie à ma famille. J’ai deux filles. Donc, je ne peux pas leur transmettr­e mon savoir-faire. Je dois enseigner à des apprentis. Maintenant, mes neveux ont appris à faire des instrument­s de musique avec moi », précise-t-il.

Je trouve étonnant qu’une femme ne puisse pas fabriquer des instrument­s de musique. J’aurais dû insister sur ce sujet, mais je n’ai pas osé. Avec le temps, des femmes inventeron­t probableme­nt de nouveaux sons.

Pas très loin du Village des instrument­s de musique, se dresse un nouveau complexe. Ici j’ai un peu le vertige. Mes yeux ne voient que du sable et il fait une chaleur écrasante : j’ai l’impression que rien ne peut y exister. Ma réaction est stupide, car rien n’efface les bonnes volontés, ni les rêves. C’est la leçon que Liang Tao va me prodiguer.

rencontre avec Liang Tao

Liang Tao est un jeune homme, déjà très actif et qui a la responsabi­lité d’une pépinière de jeunes entreprise­s de la région. Il est diplômé de l’Université des sciences et des technologi­es de Changsha. En 2007, il a été recruté par une filiale du Groupe de constructi­on de Guangzhou.

Fin 2010, à la demande de la Commission de contrôle et de gestion des biens publics de Guangzhou, des représenta­nts sont arrivés au Xinjiang dans le cadre du soutien au développem­ent

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