Les nouveaux rôles pilotes de la coopération sino-française
La qualité des relations entre la Chine et la France réside dans cet aspect pionnier et innovant de nos relations. Je vais essayer de m’étendre un petit peu, à travers quelques domaines, l’orientation ou plutôt le pilotage que nous allons et que nous pouvons mettre en oeuvre ensemble.
D’abord, cette orientation et ce pilotage dans la coopération avec les pays riverains de la Méditerranée. La France est un carrefour important des Routes de la Soie terrestres et maritimes. Dans les coopérations traditionnelles, nous avons constaté que le rôle joué par les ports français était considérable, à côté évidemment de celui aussi d’autres pays européens. Ces dernières années les coopérations entre les entreprises chinoises et françaises, notamment marseillaises, se sont développées en tirant cette conclusion que cette coopération est justement mutuellement profitable. Au début il y avait des doutes, mais au fur et à mesure des changements et des résultats concrets et vu les installations économiques industrielles qui se sont développées dans le port de Marseille et le port de Pirée, on commence à se dire qu’effectivement, on peut continuer à faire valoir tous les atouts des ports que ce soient français, italiens ou grecs. Je vais citer un exemple, l’alliance créée entre le groupe français CMA CGM et trois entreprises chinoises, qui a beaucoup facilité nos échanges. Aujourd’hui, le port de Marseille a à peu près 400 000 conteneurs par an, ce qui signifie une augmentation de presque 100 %. Donc je veux dire que par là on peut continuer à renforcer nos échanges maritimes d’abord en renforçant les échanges et coopérations joint-venture entre les ports.
Le deuxième domaine sur lequel je veux parler en insistant sur cette orientation ou pilotage, ce sont les coopérations, sino-françaises, et avec les pays européens. Les coopérations entre la Chine et l’Europe s’intensifient, les perspectives s’élargissent pour la mise en synergie de l’initiative « la Ceinture et la Route » et des stratégies du développement européen. Les trains qui relient la Chine et l’Europe sont au nombre de 20 000 convois. C’était un chiffre impressionnant, mais il ne faut pas non plus nier qu’au début il y avait des wagons extrêmement chargés à l’aller et au retour, le taux de wagon vide était assez important. Mais cette situation a complètement changé depuis trois ans, les convois en provenance d’Europe vers la Chine sont aussi chargés que ceux partant depuis la Chine. Cette coopération, cette synergie entre l’initiative « la Ceinture et la Route » et la Stratégie d’interconnexion eurasiatique de l’UE constitue une perspective très large de coopération entre nos deux parties. Vu le rôle de la France dans les relations sino-européennes, la Chine et la France peuvent combiner les objectifs de l’initiative « la Ceinture et la Route », à savoir les normes élevées, le bien-être des peuples et le développement durable, avec le principe d’une connectivité durable dans tous les secteurs et sur la base du respect des règles communes de la Stratégie d’interconnexion eurasiatique de l’UE. C’est là que je pense que le pilotage de nos deux pays, France et Chine, pourra faire valoir notre initiative dans les coopérations.
Le troisième volet que je veux aborder ce pilotage est celui de coopération avec les pays francophones d’Afrique. Le président français Macron a souligné lors de sa visite d’État en Chine en 2018 que l’initiative « la Ceinture et la Route » constituait non seulement une opportunité pour la coopération francochinoise, mais permettait aussi de reconstruire les liens entre les trois continents : Europe, Asie,
La France est un carrefour important des Routes de la Soie terrestres et maritimes.
Afrique. Je pense que la Chine et la France sont des partenaires importants des pays francophones, en particulier des pays africains francophones.
Le quatrième domaine sur ce pilotage, c’est la promotion d’une meilleure gouvernance mondiale. Je pense que la Chine et la France, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, doivent assumer davantage des responsabilités dans la promotion d’une meilleure gouvernance mondiale, dite de consultation de coopération et bénéfice pour tous. C’est un sujet qui va certainement constituer le coeur des coopérations sino-françaises, puisque nous vivons tous dans le même monde et que nous avons tous besoin d’un ordre équitable, évolutif, certes, mais qui inclut le consensus maximal de tous les pays concernés.
Le cinquième domaine concernant cette orientation ou pilotage qui pourrait être extrêmement utile et responsable, c’est la promotion des échanges entre différentes civilisations. Le président Macron a indiqué que les Nouvelles Routes de la Soie, comme l’ancienne Route de la Soie, établiraient un pont entre différents pays et civilisations, et favoriseraient l’interconnectivité entre l’Europe et l’Asie. En tant que deux grandes civilisations, la Chine et la France devront en effet oeuvrer ensemble à défendre la diversité culturelle, à promouvoir les échanges et l’aspiration mutuelle des civilisations et à s’opposer à toute forme de supériorité ou de choc de civilisation. L’Année du tourisme culturel sino-français qui a été annoncée par les deux chefs-État sera une très bonne opportunité de coopération pour renforcer les échanges et la coopération culturelle, d’une part entre la Chine et la France, mais aussi entre la Chine et les pays européens et le reste du monde.
Un proverbe chinois dit : « Les plantes aux racines solides prospèrent. » La Chine et la France ne manquent évidemment pas d’esprits innovants, avec le rôle pilote de la Chine et de la France, nos efforts communs s’ajouteront aux réflexions de tous. L’initiative « la Ceinture et la Route » apportera de nouvelles contributions au développement et à la stabilité dans le monde.