Dans la tempête, un navire a besoin d’un ancrage stable

En avril, la reprise de l’économie chinoise a suivi les traces du printemps, avec du monde dans les transports, et l’ouverture progressive des restaurants, des salons de thé et des cafés. Le PMI (indice des directeurs d’achats) de mars montrait déjà une embellie. Un signe positif qui reflète le retour continu à la normale de la vie quotidienne et de l’activité économique.

À la fin de mars, le taux d’activité moyen des entreprises industrielles chinoises avec un chiffre d’affaires de plus de 20 millions de yuans était de 98,6 % et le taux de reprise des PME avait atteint 76,8 %. Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré qu’avec la réouverture des usines et la reconstitution des stocks, l’activité économique en Chine devrait se redresser rapidement et l’impact global de l’épidémie sur l’économie chinoise restera relativement sous contrôle.

Afin de répondre aux besoins en matériel pour lutter contre l’épidémie, la Chine, s’appuyant sur un système de fabrication complet et des capacités de support en amont et en aval, a effectué rapidement la conversion industrielle, ce qui montre une forte adaptabilité. Les sociétés de produits électroménagers, comme Gree et Midea, ont lancé des chaînes de production de masques. Le constructeur automobile SGMW a produit de manière indépendante des machines à fabriquer de masques entièrement automatisées en seulement 76 heures.

L’épidémie a également créé un nouvel espace de développement économique. Confinés chez eux, les gens ont pu mener une vie relativement normale grâce à Internet, ce qui a créé de nouveaux besoins et de nouvelles applications. Par exemple, le système de codes de santé en vigueur dans de nombreux endroits consiste à utiliser les technologies de l’information pour contrôler l’état de santé des personnes et minimiser la supervision manuelle. Les procédures ont amélioré l’efficacité de la reprise de l’activité, ce qui a laissé une marge plus large pour le développement de nouvelles infrastructures basées sur la 5G, l’Internet industriel et l’Internet des objets notamment.

Mais l’épidémie continue de se propager dans le monde, la Chine ne peut pas être seule. Sous l’impact du COVID-19, l’économie mondiale connaîtra « presque certainement » une récession « dont l’ampleur pourrait être historique », selon António Guterres, secrétaire général de l’oNU.

Le Sommet extraordinaire du G20 sur le COVID-19 du 26 mars a envoyé des signaux positifs d’ouverture et de coopération pour lutter contre l’épidémie. Le président chinois Xi Jinping a déclaré que l’épidémie avait eu un impact global sur la production et la demande mondiales, et que les pays devaient travailler de concert pour accroître l’envergure des mesures macroéconomiques afin d’empêcher une récession de l’économie mondiale. Il est nécessaire de promulguer des politiques budgétaires et monétaires fortes et efficaces, de renforcer la supervision et la coordination financières et de maintenir conjointement la stabilité des chaînes mondiales d’approvisionnement et la chaîne industrielle mondiales.

L’industrie manufacturière chinoise représente environ 30 % du total mondial. C’est une « usine du monde » qui mérite son nom et qui occupe une position importante dans la chaîne industrielle et la chaîne d’approvisionnement mondiales. La Chine est le premier producteur mondial de vêtements et de masques de protection médicale, et un pays important pour les exportations de produits pharmaceutiques de base. Dans le même temps, elle peut accroître l’offre de biens essentiels, tels que les automobiles et les produits électroniques, sur le marché international et améliorer la stabilité de ces chaînes mondiales.

La Chine tente également d’utiliser des mécanismes à long terme pour optimiser l’environnement d’affaires, ainsi que son énorme marché et les nouveaux secteurs émergents qui se développent rapidement, pour donner aux entreprises internationales la possibilité de partager les dividendes de son développement. Le groupe danois Lego prévoit de poursuivre l’ouverture de 80 magasins de détail en Chine cette année ; Tesla prévoit d’étendre la capacité de production de sa « super usine » de Shanghai après la reprise de l’activité. La Chine dispose en outre d’un avantage comparatif irremplaçable dans la chaîne de valeur mondiale où des facteurs, tels que la productivité et les infrastructures, sont de plus en plus importants.

L’activité économique en Chine devra se redresser rapidement.