China Today (French)

Une passion chinoise

- MA LI, membre de la rédaction

Chaque week-end, Ghislaine Fourrier, 76 ans, de Montpellie­r, est assise devant l’ordinateur et envoie un courriel à son fils, Jacques Fourrier, qui travaille à Beijing, afin de donner de ses nouvelles. Une habitude qu’elle a prise depuis de nombreuses années. Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, c’est désormais tous les jours qu’elle se livre à ce rituel. Chaque soir, avant de se coucher, elle lui envoie un bref courriel pour lui faire part de ses inquiétude­s et de ses pensées.

Le 21 mars, en se levant, Jacques Fourrier a consulté son compte et ouvert le courriel de sa mère, comme d’habitude. « Cette fois, ma mère m’avait écrit plus longuement que d’ordinaire », a précisé M. Fourrier, avouant que le contenu de son message lui avait réchauffé le coeur, « comme une journée ensoleillé­e de printemps à Montpellie­r ».

Ne pas être un « déserteur » et rentrer à Beijing

Fin janvier 2020, l’épidémie s’est propagée rapidement de Wuhan à l’ensemble du pays. Durant cette période, Jacques Fourrier, qui passait des vacances chez ses parents avec son épouse, a insisté pour rentrer à Beijing malgré les tentatives de l’en dissuader.

« Je travaillai­s au Japon en 2011 et la catastroph­e de la centrale nucléaire de Fukushima s’est produite le 11 mars de cette année-là. À cette époque, un grand nombre d’expatriés avaient quitté précipitam­ment le pays, et les Japonais les ont appelés des “fly-jin” (ceux qui fuient par avion) », s’est remémoré M. Fourrier. Il estime que quand on vit dans un pays pendant une longue période, quels que soient les incidents majeurs ou les petits tracas qui se produisent, il faut s’efforcer de surmonter les difficulté­s, de s’accrocher et ne pas être un « déserteur ». « C’est mon principe de base dans la vie, et ma volonté de revenir et de rester à Beijing est identique au sentiment que j’avais éprouvé au Japon à l’époque. »

Le matin du 22 mars, le nombre de cas confirmés d’infection par le COVID19 en France atteignait plus de 14 000.

« À Nice, dans le sud, certains Chinois vont de porte en porte pour donner des masques à leurs voisins », a-t-il expliqué, disant que ses amis français mentionnai­ent souvent les diverses initiative­s de Chinois en France contre l’épidémie, et que cela le rassurait.

« À Nice, la police utilise également des drones pour informer les gens des dangers du COVID-19, et leur ordonner de réduire les occasions de se rassembler et de rester chez eux au lieu de sortir », a souligné M. Fourrier, qui ajoute que la France se sert des mesures précoces de prévention et de contrôle de l’épidémie que la Chine a mises en place.

Bien qu’il soit à Beijing, M. Fourrier reste préoccupé par la situation à Montpellie­r, tout comme ses parents le sont pour lui en Chine. « Tout le monde admet que la situation actuelle de l’épidémie en Europe n’incite pas à l’optimisme, sachant notamment que le nombre de cas confirmés en France est en augmentati­on. J’ai vivement recommandé à mes parents d’aller chez ma soeur pour leur rendre la vie plus facile, mais ils pensent qu’ils sont mieux chez eux, qu’ils peuvent bien prendre soin d’eux-mêmes et mener une vie tranquille », a-t-il remarqué. ses parents estiment qu’il n’est pas nécessaire d’esquiver cette déferlante épidémique, mais qu’il faut simplement bien se protéger. Il n’y aura aucun problème.

Lors de l’épidémie de sRAs en 2003, Jacques Fourrier vivait déjà depuis cinq ans en Chine, et à l’époque, il n’était pas retourné dans son pays. « L’épidémie de SRAS était beaucoup plus grave qu’elle ne l’est aujourd’hui, et le taux de morbidité était supérieur à celui du COVID-19, mais les autorités chinoises avaient contrôlé l’évolution de la situation en deux mois. Pour un pays quel qu’il soit, c’était une véritable gageure, et c’est ce qui se passe pour le COVID-19. Nous avons pleinement confiance dans la capacité de la Chine à venir à bout de l’épidémie. C’est un prodige que seule la Chine peut réaliser, mais je souhaite évidemment que mon pays et les autres pays fassent comme la Chine, avec la population toute entière unie pour lutter contre l’épidémie », a-t-il dit. De même que la Chine partage son expérience avec les autres pays, il partagera lui aussi son expérience personnell­e de la Chine avec ses amis aux quatre coins du monde.

Pour soutenir la lutte du gouverneme­nt chinois contre l’épidémie de COVID-19, le gouverneme­nt français a aidé la Chine avec du matériel de protection médicale au début du mois de février de cette année, et pour lui rendre la pareille comme on le ferait avec un ami en difficulté, le gouverneme­nt chinois a expédié par avion deux lots de matériel médical vers la France les 18 et 19 mars, pour lutter ensemble contre cette épidémie.

Le 21 mars, le président chinois Xi Jinping a déclaré dans un message de sympathie au président français Emmanuel Macron que le gouverneme­nt et le peuple chinois soutenaien­t fermement les efforts de la France contre le COVID-19 et étaient prêts à renforcer la coopératio­n avec la partie française pour remporter cette bataille par le biais de l’entraide et l’assistance mutuelle. La Chine est disposée à travailler avec la France pour promouvoir la coopératio­n internatio­nale en matière de prévention et de contrôle des épidémies, soutenir le rôle central de l’oNU et de l’oMs dans l’améliorati­on de la gouvernanc­e mondiale en matière de santé publique et bâtir une communauté de santé pour l’humanité.

« La Chine sait faire preuve de générosité et de gratitude, et éprouve le désir d’aider autrui, ce sont des qualités traditionn­elles et des qualités précieuses de la Chine et des Chinois. Vivre dans un tel pays et avec de telles personnes fait chaud au coeur et suscite l’espoir », a déclaré M. Fourrier. Confronté à l’épidémie, le gouverneme­nt et le peuple chinois lui donne à la fois la confiance et toutes les raisons de travailler et de mener une vie agréable.

« La Chine sait faire preuve de générosité et de gratitude, et éprouve le désir d’aider autrui. »

« Vivre en Chine fait chaud au coeur »

 ??  ??
 ??  ?? Mme Fourrier, à Montpellie­r
Mme Fourrier, à Montpellie­r

Newspapers in French

Newspapers from Canada