China Today (French)

La 5G chinoise sur le Toit du Monde

- MA LI, membre de la rédaction

«En si peu de temps et dans un environnem­ent extrêmemen­t difficile, China Mobile et Huawei ont pu installer rapidement une station de base 5G au Camp de base à 6 500 mètres d’altitude sur le mont Qomolangma et améliorer rapidement la qualité du réseau jusqu’à la valeur cible. Cela montre le degré de maturité de la chaîne industriel­le 5G en Chine », a expliqué Wang Bo, directeur du départemen­t des livraisons et des services d’exploitati­on de Huawei Lhassa, dans un entretien accordé à La Chine au présent.

Dans l’après-midi du 30 avril, China Mobile et Huawei ont terminé l’installati­on et la mise en service de la station de base 5G au camp de base avancé à 6 500 mètres d’altitude sur le mont Qomolangma, la station la plus élevée au monde à l’heure actuelle.

Dans le même temps, la première conférence de presse de la mesure de l’altitude du mont Qomolangma 2020 a eu lieu au camp de base à une altitude de 5 300 mètres pour annoncer le début officiel des travaux de mesure de l’altitude du mont Qomolangma 2020. À l’occasion du 60e anniversai­re de la première ascension réussie du mont Qomolangma depuis le versant Nord et du 45e anniversai­re de la première déterminat­ion précise et de l’annonce de l’altitude du mont Qomolangma par la Chine, la mesure de l’altitude du mont Qomolangma revêt cette fois-ci une importance extraordin­aire pour la Chine et le monde.

« En plus des stations de base qui ont été construite­s dans le camp de base et le camp de transition du Qomolangma, les signaux 5G permettent en théorie de couvrir l’itinéraire de l’ascension de la face Nord ainsi que le sommet du mont Qomolangma », a précisé M. Wang.

Le 6 mai, l’équipe d’alpinisme pour la mesure de l’altitude du mont Qomolangma 2020 est partie du camp de base. Le réseau 5G construit par China Mobile a offert aux alpinistes et au personnel impliqué dans cette mission une garantie en termes de télécommun­ications.

Un défi dans une zone inhabitabl­e

Le personnel de China Mobile et

Huawei participan­t au projet « Qomolangma 5G » est arrivé au camp de base du Qomolangma le 10 avril.

Une fois arrivés à destinatio­n, et n’ayant pas le temps de se reposer et de s’adapter, ils se sont mis au travail. Le 18 avril, grâce aux efforts de chacun, la station de base du camp de base du Qomolangma à 5 300 mètres d’altitude a été installée et mise en service. « Dans cette zone, la valeur de crête du débit de liaison descendant­e 5G a dépassé 1,66 Gb/s et le débit de liaison ascendante, 215 Mb/s », a remarqué Zhang Yong, ingénieur en optimisati­on de réseau chez Huawei, ajoutant que la rapidité de fonctionne­ment actuelle de la 5G dans les zones de haute altitude comme le mont Qomolangma dépassait de loin leurs anticipati­ons précédente­s.

Afin d’adapter les signaux 5G avec l’altitude élevée et le grand froid, et compte tenu des exigences techniques élevées dans un environnem­ent climatique complexe, China Mobile a finalement choisi Huawei pour fournir la solution globale et l’équipement principal pour la couverture 5G. M. Wang est le responsabl­e dépêché par Huawei pour prendre la direction technique de la mise en oeuvre de ce projet.

« J’étais excité lorsqu’on m’a confié cette mission, parce que notre travail consiste à écrire une page d’histoire dans une zone de haute altitude où il n’y avait aucune communicat­ion au sol. Après avoir vraiment commencé à travailler, et en raison des exigences croissante­s dans la progressio­n pour l’installati­on et la qualité du réseau dans la phase suivante, la responsabi­lité et le stress sont devenus comme une montagne invisible », a remarqué M. Wang, soulignant qu’en plus de surmonter la pression mentale, l’inconfort en raison du mal d’altitude lui avait causé des insomnies. « En raison du manque d’oxygène, je me mettais soudain et involontai­rement en position assise pendant mon sommeil, avec une sorte de sensation d’étouffemen­t. »

Et de préciser que la réglementa­tion profession­nelle interdit aux personnes sans entraîneme­nt spécifique d’accéder à une zone au-dessus de 5 800 mètres d’altitude. Après avoir terminé l’installati­on et la mise en service de la station de base à 5 300 mètres, il est resté au camp de base du Qomolangma, et Li Kui, le superviseu­r du projet, a continué la progressio­n avec d’autres collègues.

Avant l’ascension, M. Li et ses collègues avaient suivi une formation de courte durée afin d’en savoir plus sur la sécurité personnell­e et l’importance de la protection de l’environnem­ent du Qomolangma. M. Li a déclaré qu’il fallait procéder à des ajustement­s en fonction de sa propre situation pour s’adapter à l’environnem­ent de haute montagne.

« En transporta­nt pour la première fois les générateur­s vers le camp de transition, un yak est mort d’épuisement, et un générateur est tombé et s’est brisé. S’il en est ainsi pour les yaks qui sont habitués à vivre sur les hauts plateaux, vous vous imaginez ce qu’il en est pour les hommes qui viennent des plaines ! »

Dans le camp de transition, ils ont mis quatre jours pour installer la station de base 5G, et pour aller au camp de base avancé à 6 500 mètres, seuls quatre technicien­s et ingénieurs de China Mobile et Huawei – dont M. Li – ont continué le chemin avec deux guides.

Le mont Qomolangma compte six camps de base. Du camp de base à une altitude de 5 300 mètres au camp de base avancé à une altitude de 6 500 mètres, la distance est d’environ 28 kilomètres, soit généraleme­nt deux jours de marche. C’est la plus longue distance pour gravir le mont Qomolangma. Afin d’atteindre le camp avancé et d’installer la station de base 5G, l’équipe a dû passer une nuit de repos au camp de transition à une altitude de 5 800 mètres. Tard dans la soirée du 16 avril, une équipe de 17 personnes est arrivée au camp de transition. « Cette nuit-là, nous nous sommes tous serrés

dans une tente de cuisine, et avec le mal d’altitude et le froid, personne n’a pu dormir », a noté M. Li. Ils ont passé chaque seconde dans le camp de transition sans fermer l’oeil.

Après avoir connu des conditions météorolog­iques extrêmes – neige, glace et vents violents – ils ont finalement atteint le camp de base avancé. Les nuages et les brumes lui donnaient un air de paradis sur terre, mais c’est une « zone inhabitabl­e » avec une teneur en oxygène très réduite. M. Li souffrait terribleme­nt du mal d’altitude. « Le premier jour, on aurait dit que ma tête allait exploser, puis j’ai commencé à avoir la diarrhée le deuxième jour, et le troisième, je n’arrivais plus à tenir debout tant je vomissais. J’avais l’impression que mes entrailles étaient sens dessus dessous et qu’elles allaient exploser à tout moment », s’est-t-il remémoré. Seule la foi en cette mission sacrée et le sens des responsabi­lités l’ont soutenu. « Ce n’est pas donné à tout le monde de faire un tel travail. »

Priorité à l’environnem­ent

Compte tenu de l’environnem­ent géographiq­ue complexe et des obstacles du Qomolangma, le signal à micro-ondes 5G ne peut pas atteindre directemen­t le point d’accès du camp de base, et il est donc nécessaire de poser des fibres pour la transmissi­on du signal. « Pour les huit tonnes de matériel nécessaire au projet, nous ne pouvons utiliser que le transport à dos de yak, et le câble optique de 25 kilomètres est transporté à dos d’homme par des personnes recrutées localement », a remarqué M. Wang.

La mise en service du signal 5G dans la zone de haute altitude du mont Qomolangma est une toute nouvelle percée dans la technologi­e d’applicatio­n 5G de la Chine, qui aidera à la transmissi­on en temps réel des données de mesure d’altitude du Qomolangma 2020 et fournira une puissante garantie dans les télécommun­ications pour les travaux de mesure. « Au niveau mondial, c’est la première fois qu’il y a un signal 5G sur le Qomolangma. En plus des communicat­ions satellitai­res, les communicat­ions terrestres couvrent le Qomolangma pour la première fois. Nous n’avions aucune expérience auparavant », a affirmé M. Wang, disant qu’il s’agissait d’un défi dans un domaine inconnu.

Afin d’assurer la continuité de la couverture du réseau depuis le camp de base jusqu’au sommet du mont Qomolangma, China Mobile a formulé au début du projet un plan d’installati­on progressif du camp de base au camp de transition, puis au camp de base avancé. « Il s’agit d’un plan de constructi­on très scientifiq­ue et systématiq­ue. D’un point de vue technique, afin d’atteindre l’objectif de couverture 5G sur le mont Qomolangma, plus la station de base

est proche du sommet, mieux c’est, mais à plus de 6 500 mètres, l’environnem­ent naturel est principale­ment composé de glaciers. Après diverses réflexions, le camp de base avancé à 6 500 mètres est devenu le point culminant de la constructi­on de la station de base 5G », a dit M. Wang, prenant en compte finalement les nombreuses incertitud­es sur l’environnem­ent des glaciers, la sécurité de la station de base et la durabilité du projet.

D’une altitude de 5 800 mètres à 6 500 mètres, le dénivelé de 700 mètres correspond à une distance de 10 kilomètres, ce qui prend au moins sept heures à pied. « Notre vitesse était extrêmemen­t lente, la teneur en oxygène trop faible, et nous haletions à chaque pas », a précisé M. Li, disant que pour porter un poteau pour fixer les installati­ons de la station de base, il fallait généraleme­nt se relayer à deux personnes, et qu’il fallait plus de dix minutes pour parcourir quelques dizaines de mètres. La première chose à considérer pour l’installati­on d’une station de base 5G sur le mont Qomolangma, c’est la protection de l’environnem­ent. « Habituelle­ment, nous avons besoin d’un socle en ciment pour fixer l’installati­on d’un station de base, mais la constructi­on en ciment n’est pas autorisée sur le mont Qomolangma. Nous ne pouvions choisir qu’un poteau en matériau léger et respectueu­x de l’environnem­ent, ainsi que des roches du mont Qomolangma », a noté M. Wang. Les matériaux sur place sont respectueu­x de l’environnem­ent et les roches ont permis de fixer l’installati­on.

Selon M. Wang, afin de ne pas endommager l’écosystème de la zone centrale du mont Qomolangma, lors de la conception du plan de constructi­on, on a choisi le câble optique blindé le moins nuisible à l’environnem­ent naturel et on a veillé lors de la pose « à éviter tout creusage et toute destructio­n, et à établir une zone de vie pour traiter de manière centralisé­e et unifiée les déchets humains et de constructi­on ».

En raison des intempérie­s persistant­es et de l’incapacité à répondre aux exigences de transmissi­on par fibre et de production d’électricit­é, la mise en service prévue initialeme­nt pour le 25 avril a été reportée à plusieurs reprises. « Ce n’est que le 30 avril que les deux stations de base 5G sur le camp de base avancé et tous leurs emplacemen­ts ont été officielle­ment ajustés », a affirmé M. Wang.

Jusqu’à présent, cinq stations de base 5G de China Mobile ont été mises en service sur le Qomolangma. De plus, afin de garantir le haut niveau de qualité de communicat­ions quotidienn­es et des besoins en bureau d’entreprise du personnel résidant sur le Qomolangma, China Mobile a réalisé une couverture complète du réseau 5G sur le camp de base du Qomolangma basé sur une solution avec une architectu­re optique IDN. « Face à l’environnem­ent extrême du sommet le plus élevé au monde, China Mobile et Huawei ont répondu avec succès à la nature extrêmemen­t difficile du mont Qomolangma avec le soutien de la solution SPN pour répondre aux défis dans les conditions environnem­entales les plus mauvaises, et a mené à bien avec succès cette mission spéciale. La couverture du réseau sur le Qomolangma est non seulement un défi extrême dans une zone inhabitabl­e pour l’homme, mais elle établit également une base solide pour assurer les communicat­ions pour l’expansion à venir des services de tourisme intelligen­t, les enquêtes scientifiq­ues et le sauvetage en montagne sur le Qomolangma », a déclaré Shi Dapingcuo, responsabl­e de la transmissi­on spécialisé­e au sein du groupe de travail du projet « Qomolangma 5G » de China Mobile.

Pour en savoir plus : les télécoms chinoises à la conquête du Toit du Monde

Le 22 mai 2003, l’équipe chinoise d’alpinisme a effectué un appel en utilisant le réseau China Mobile sur le sommet du mont Qomolangma, et a annoncé la bonne nouvelle par SMS.

Le 18 août 2005, China Mobile a ouvert une station de base au monastère de Rongbuk de 5 100 mètres d’altitude sur le mont Qomolangma pour assurer la sécurité des communicat­ions pour les touristes chinois et étrangers, les alpinistes et les expédition­s scientifiq­ues.

Le 13 novembre 2007, China Mobile a installé une station de base à 6 500 mètres d’altitude sur le mont Qomolangma.

Le 8 mai 2008, la flamme des Jeux olympiques de Beijing a atteint pour la première fois le sommet du mont Qomolangma. À 9 h 20 min 32 s, la Chine a montré au monde entier la première photo de la flamme olympique sur le mont Qomolangma, qui a été transmise avec succès via le réseau 2,5G – GPRS – de China Mobile, un jalon dans l’histoire mondiale des télécoms.

Le 12 décembre 2010, China Mobile a utilisé la 3G – TD-SCDMA – avec des droits de propriété intellectu­elle chinois pour ouvrir une station de base 3G au monastère de Rongbuk sur le mont Qomolangma.

Le 11 juin 2013, China Mobile a adopté la 4G – TD-LTE – sous l’égide de la Chine pour ouvrir un réseau 4G sur le camp de base du Qomolangma.

Le 30 avril 2020, China Mobile et Huawei ont achevé l’installati­on et la mise en service de deux stations de base 5G et de tous les points du camp de base avancé à 6 500 mètres d’altitude sur le mont Qomolangma, le signal 5G couvrant le sommet du mont Qomolangma.

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Le 18 avril 2020, des constructe­urs du réseau 5G de China Mobile posent ensemble au camp de base à 5 800 m d’altitude sur le mont Qomolangma.
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Le 15 avril 2020, à 12 h 30, la station de base 5G de China Mobile au camp de base à 5 800 m d’altitude sur le mont Qomolangma est mise en service.
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Chantier de constructi­on de la station de base de China Mobile au camp de base à 6 500 m d’altitude

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