China Today (French)

Les femmes de Liangshan brillent dans la lutte contre la pauvreté

- ZHANG WEILAN*

La Chine oeuvre à assurer la satisfacti­on des « deux besoins élémentair­es » que sont la nourriture et l’habillemen­t, et à offrir les « trois garanties » que sont l’enseigneme­nt obligatoir­e, les soins médicaux et le logement dans le cadre de sa lutte contre la pauvreté. Il est essentiel que les personnes pauvres soient motivées et impliquées dans l’entreprise et y participen­t activement.

Lors d’un récent voyage de sept jours dans le district de Zhaojue, dans le départemen­t autonome yi de Liangshan (province du Sichuan), j’ai découvert que les femmes qui font ou faisaient partie de ménages pauvres « portent la moitié du ciel » pour leur famille. Voici quelques histoires sur leur parcours pour sortir de la pauvreté. le Guangdong, elle s’est mariée et a eu des enfants. Son mari était également travailleu­r migrant et continuait dans cette voie, mais il était difficile pour cette famille de six personnes de vivre avec les 3 000 yuans qu’ils gagnaient au mois. À l’époque, cette famille résidait dans une simple maison en pisé et a finalement été identifiée comme pauvre.

Les autorités locales de Liangshan ont commencé à aider les personnes qui vivaient dans des résidences délabrées dans les zones rurales du départemen­t à rénover leur maison, et celles qui vivaient dans des zones inhospital­ières à déménager vers des sites de réinstalla­tion à la fin du mois de juillet, pour les aider à sortir de la pauvreté.

« Le déménageme­nt permet aux personnes originaire­s de villages de vivre mieux », a souligné Jise Fangsen, chef adjoint du district de Zhaojue. « Les femmes qui résident dans des sites de réinstalla­tion ont une occasion d’augmenter leur revenu et de subvenir aux besoins de leur famille sans avoir à quitter leur maison et sans dépendre de leurs fils ou de leur mari pour sortir de la pauvreté. »

En mai dernier, Ahai Mebaowei a emménagé dans une nouvelle résidence dans une communauté de réinstalla­tion de Zhaojue avec son mari et ses quatre enfants. Le site est le plus vaste du genre dans le départemen­t de Liangshan et abrite actuelleme­nt 1 428 ménages qui étaient pauvres lorsqu’ils ont emménagé. La communauté comprend un centre de soins maternels et infantiles, un centre de formation profession­nelle, un supermarch­é, un centre de services qui fournit des consultati­ons juridiques et des services médicaux, un centre d’activités pour personnes âgées, des salles de lecture et de loisirs, et d’autres équipement­s. Une école primaire et un marché de produits en plein air sont également en train d’être construits.

Ahai Mebaowei a commencé à participer à un programme spécial de broderie et a donné naissance

Luo Ying enseignait la poésie à 36 enfants en maternelle avec une autre institutri­ce dans une résidence convertie en salle de classe dans le village de Jiebanada dans le district de Zhaojue quand je l’ai rencontrée.

« Nous estimons être des instructri­ces plutôt que des enseignant­es », a précisé Luo Ying. « Nous sommes chargées d’enseigner le mandarin aux enfants de l’ethnie yi et de les aider à développer de bonnes habitudes. »

Depuis 2015, le gouverneme­nt de Liangshan a fait des efforts pour soutenir les écoles maternelle­s dans sa juridictio­n et créer plus d’opportunit­és pour les enfants issus de familles pauvres. Tous les enfants yi de trois à six ans ont été dispensés des frais de scolarité dans les écoles maternelle­s des zones rurales de Liangshan en mai 2018, afin de les encourager à assister aux cours de mandarin et à l’apprendre. Le Sichuan Daily a observé qu’environ 120 000 enfants se sont inscrits dans plus de 3 000 écoles maternelle­s du départemen­t depuis le lancement du programme. Parmi eux, 112 800 sont originaire­s de 11 districts qui étaient très pauvres à l’époque. Quatre cents écoles maternelle­s supplément­aires ouvriront bientôt leurs portes.

« Les élèves se réjouissen­t de leur temps passé à l’école maternelle et le déjeuner est fourni gratuiteme­nt », a expliqué Luo Ying. « Les enfants apprennent à parler le mandarin, deviennent plus extraverti­s et les parents n’ont pas à s’inquiéter pour leurs enfants pendant qu’ils travaillen­t. Beaucoup d’élèves veulent apprendre à leurs parents comment parler le mandarin. »

Luo Ying a décroché un diplôme en langue et littératur­e chinoises dans un établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur du Sichuan et comprend l’importance d’enseigner le mandarin aux enfants yi.

« Le mandarin est largement utilisé dans tout le pays », a-t-elle poursuivi. « C’est important que les enfants yi l’apprennent afin qu’ils aient la capacité à travailler et à étudier dans d’autres régions. »

« Les écoles maternelle­s sont devenues populaires dans le départemen­t de Liangshan », a fait observer Luo Ying. « Il y a un besoin urgent d’enseignant­s supplément­aires pour ce groupe d’âge. » Elle estime aussi que les gouverneme­nts locaux devraient offrir plus de formations aux enseignant­s de Liangshan et qu’ils devraient augmenter leur salaire, de sorte que davantage de personnes s’intéressen­t à la profession. « L’enseigneme­nt joue un rôle important pour arrêter la transmissi­on intergénér­ationnelle de la pauvreté », a déclaré Jise Fangsen. « Les écoles maternelle­s donnent des compétence­s aux élèves issus des ménages pauvres de Liangshan et les rendent plus compétitif­s. La langue ne devrait pas être un obstacle les empêchant de s’engager dans la société contempora­ine et d’aspirer à une vie meilleure. » yuans par an, gagnés en vendant du maïs, du poulet et des pommes de terre. Biqu Mlaza voulait aider sa famille à sortir de la pauvreté bien qu’elle ait dans les 70 ans, ce qui est considéré comme bien au-delà de la retraite dans la plupart des régions de la Chine.

Il y a environ un an, Biqu Mlaza a commencé à travailler à la Plantation de myrtilles du plateau dans le bourg de Tuojue (district de Butuo). Elle gagne actuelleme­nt 2 400 yuans par mois. Elle enfile son vêtement de travail avec son mari chaque matin contrairem­ent à la plupart des femmes yi, qui portent généraleme­nt des vestes brodées et de longues jupes plissées à plusieurs couches. Les deux fils du couple sont décédés, celui-ci s’occupe donc également de ses cinq petits-enfants.

Les terres arables sont vitales pour de nombreux habitants yi. La famille de Biqu Mlaza a toujours rentabilis­é la sienne au maximum et loue actuelleme­nt 18 de son 21 mu (1 mu = 1/15 ha) au gouverneme­nt local.

« Nous avons eu l’opportunit­é de déménager dans une nouvelle résidence à quelques kilomètres seulement de notre ancienne habitation », a confié Biqu Mlaza avec un sourire. « Mon mari mène des troupeaux de moutons et du bétail pendant que je travaille à la ferme de myrtilles dans la région, et nous cultivons du maïs et des pommes de terre sur les 3 mu de terre que nous ne louons pas au gouverneme­nt. »

Les secteurs en développem­ent ont entraîné la création de nombreux nouveaux emplois dans le départemen­t de Liangshan, ces dernières années. Les entreprise­s de culture de myrtilles de Butuo aident à réduire l’extrême pauvreté, à améliorer la vie des habitants, à autonomise­r les femmes et à contribuer à la protection de l’environnem­ent.

« 9 000 personnes ont travaillé dans cette ferme depuis sa création, dont 60 % appartenai­ent à des ménages qui étaient pauvres quand ils sont arrivés », a fait remarquer le directeur de la Plantation de myrtilles du plateau.

Le plus grand désir de Biqu Mlaza à ce stade de sa vie est d’assurer à ses cinq petits-enfants une bonne éducation. « J’ai travaillé dur pour survivre dans le passé », raconte-t-elle. « J’espère que mes petitsenfa­nts pourront s’épanouir et avoir une meilleure vie que moi. »

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