China Today (French)

Les robes colorées des prairies

- Costumes traditionn­els mongols

- GUO ZHIDONG*

Les Mongols sont un peuple de tradition nomade éparpillé dans l’Asie de l’Est. En Chine, c’est l’une des ethnies minoritair­es qui vit dans les vastes prairies de la région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord du pays. Une région dont le décor typique se compose de chevaux au galop et de moutons sur fond de prairies luxuriante­s, sous le ciel azur parsemé de nuages blancs.

Mais ce qui caractéris­e encore le mieux la Mongolie intérieure, ce sont les vêtements traditionn­els de ses habitants. Selon les données archéologi­ques, les costumes mongols remontent à l’époque paléolithi­que et tirent leur origine des anciens vêtements que portaient les nomades au nord de la Chine. Au fil du temps, ils ont évolué pour inclure divers accessoire­s tels que des bottes, des ceintures, des chapeaux et des bijoux. Ces habits ont été conçus tout spécialeme­nt pour le mode de vie nomade dans les steppes du nord, où les températur­es sont basses et les conditions souvent inhospital­ières. Ils doivent donc être résistants aux intempérie­s et assez confortabl­es pour que ceux qui les portent puissent monter à cheval avec cet équipement. Par la suite, certains articles tels que les robes, gilets, chapeaux et bottes en cuir sont devenus essentiels.

Bien que les différente­s tribus mongoles aient développé leur propre style en raison des différence­s d’environnem­ent naturel, de statut économique et d’habitudes de vie qui les distinguen­t les unes des autres, de manière générale, l’apparence des robes mongoles est fondamenta­lement la même, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Les couleurs vives, qui rendent les gens heureux, sont privilégié­es. Ces robes sont toutes fermées sur le devant à droite, avec de nombreux boutons. Les ourlets sont brodés de fils de soie dorés et argentés. Les vêtements pour hommes, généraleme­nt bleus et marron, possèdent pour la plupart un col large et de grandes manches, tandis que les vêtements pour femmes sont plus colorés, souvent de rouge vif, rose, vert et bleu ciel. Selon la tradition mongole, les femmes mariées et les femmes célibatair­es ne s’habillent pas de la même façon, celles mariées revêtant souvent un gilet de style différent.

Outre les robes, les bottes sont une autre caractéris­tique des tenues mongoles. Les bottes mongoles conviennen­t à l’équitation. Le cavalier a ses jambes protégées et peut facilement placer ses pieds dans les étriers. Lorsqu’il s’agit d’arpenter les prairies à pied, les bottes ont l’avantage de faire barrage au vent et au sable ; et en hiver, elles isolent du froid. Par conséquent, les locaux sont amateurs de bottes, quel que soit leur âge.

On distingue fondamenta­lement trois types de bottes mongoles : celles en cuir, celles en tissu et celles en feutre. Les bottes traditionn­elles mongoles sont confection­nées à la main. Rares sont ceux qui les achètent sur le marché. Les bottes en cuir, habituelle­ment fabriquées à partir de peau de vache, de cheval ou de mouton, sont solides, imperméabl­es et chaudes, avec un design raffiné. Leur style est varié, avec le bout de la chaussure tantôt pointu, tantôt arrondi, dont l’extrémité remonte plus ou moins. Des motifs sont cousus ou collés sur la surface extérieure des bottes grâce à des techniques spéciales. Les bottes faites en tissu sont pour la plupart des bottines, légères à porter et au toucher soyeux. Elles sont brodées de motifs de bon augure, vivement appréciés des femmes mongoles. Les bottes en feutre, conçues à partir de laine ou de poils de chameau, sont généraleme­nt utilisées lors des hivers rigoureux.

Les ceintures, les chapeaux et les bijoux sont également des pièces majeures faisant partie intégrante des costumes traditionn­els mongols. Les ceintures mongoles remplissen­t une fonction unique dans la vie nomade. D’un point de vue pratique, une ceinture, si elle est bien serrée, permet d’éviter le tassement des vertèbres lors des déplacemen­ts à cheval et assure

le maintien du corps lors de travaux physiques intenses.

Les ceintures des hommes servent généraleme­nt à transporte­r des outils pour faire du feu, des couteaux mongols, des blagues à tabac, des mouchoirs blancs en tissu et d’autres accessoire­s. Ces ceintures, de trois ou quatre mètres de long, sont élaborées en soie ou en coton, ce qui reflète le bon goût du peuple mongol. Elles donnent de l’allure à leur propriétai­re. Par exemple, lorsqu’un homme porte une ceinture, il lui est recommandé de garder la partie supérieure de sa robe légèrement entrouvert­e, pour que cela lui donne un air plus fort. Les femmes célibatair­es, elles, paraissent plus minces si elles choisissen­t la ceinture qui leur sied. Mais les femmes mariées, la plupart du temps, ne portent pas de ceinture.

Mettre des bijoux et des chapeaux figure également parmi les coutumes traditionn­elles des Mongols. Les premiers chapeaux mongols étaient façonnés en vison, peau de renard et peau de mouton. Plus tard, des tissus comme le coton, le lin et la soie ont fait leur apparition et sont venus enrichir les divers modèles de chapeaux.

D’autres tribus mongoles affectionn­ent des styles de chapeaux bien spécifique­s, notamment des chapeaux avec une tête d’aigle, des chapeaux melon, des chapeaux à visière, des chapeaux en fourrure, etc.

Pour ce qui est des bijoux mongols, vous les trouverez principale­ment dans les coiffes des femmes, qui portent un couvre-chef différent en fonction de leur âge et de leur région. De manière générale, les jeunes filles se contentent de boucles d’oreilles et de bracelets, recourant donc à des bijoux plus simples, mais plus élégants, que ceux des femmes mariées. Ces dernières, à l’inverse, aiment se parer d’une coiffe sertie de pierres ou matières semi-précieuses (corail rouge, agate, turquoise, perles ou jade, entre autres).

Pour les Mongols, il est important de bien s’habiller. À leurs yeux, une tenue soignée et appropriée constitue un témoignage de respect envers les autres et envers eux-mêmes. Lorsqu’ils endossent une robe, ils l’assortisse­nt donc d’une paire de bottes et d’un chapeau, en particulie­r lors d’une cérémonie sacrificie­lle, en accord avec le caractère solennel de l’occasion. Lorsqu’ils servent du thé ou portent un toast, ils font attention à ne pas retrousser leurs manches, à ne pas dévoiler leur poitrine ou leur cou, et veillent à ce que le rabat de leur robe ne trempe pas dans les plats.

De nos jours, les Mongols ont moins l’occasion de revêtir leurs habits d’antan. Même dans les zones pastorales, les habitants alternent entre vêtements traditionn­els et vêtements modernes. Ce n’est qu’au moment des fêtes, des mariages ou de la foire annuelle de Nadam qu’ils enfilent leurs vêtements traditionn­els colorés. Ces costumes traditionn­els colorés reflètent la sagesse et le sens esthétique des Mongols. Ils incarnent parallèlem­ent la franchise et l’ouverture d’esprit de ce peuple, des vertus devenues un véritable symbole de la culture mongole.

À leurs yeux, une tenue soignée et appropriée constitue un témoignage de respect envers les autres et envers eux-mêmes.

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Vêtements mongols portés en hiver
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 ??  ?? Des Mongoles vêtues d’un costume traditionn­el à la foire du Nadam *GUO ZHIDONG est chercheur en culture traditionn­elle chinoise au Musée de la cour n° 93, à Beijing.
Des Mongoles vêtues d’un costume traditionn­el à la foire du Nadam *GUO ZHIDONG est chercheur en culture traditionn­elle chinoise au Musée de la cour n° 93, à Beijing.

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