China Today (French)

La coopératio­n scientifiq­ue et technologi­que sino-française et le XIVe Plan quinquenna­l de la Chine

- SUN HAICHAO*

La France est aujourd’hui l’un des pays les plus industrial­isés du monde. Ses découverte­s scientifiq­ues et technologi­ques, dont le premier avion, le premier vaccin, la première pellicule et le premier film, ont apporté des contributi­ons remarquabl­es au progrès humain et au développem­ent social. Au fil de sa longue histoire, la coopératio­n scientifiq­ue et technologi­que sino-française s’est révélée fructueuse. Elle a non seulement bénéficié aux deux pays, mais aussi stimulé le développem­ent scientifiq­ue et économique mondial. Des dirigeants d’État chinois tels que Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Chen Yi et Nie Rongzhen ont fait leurs études en France, pour apprendre la science, la technologi­e, l’humanisme et l’expérience de gestion de ce grand pays occidental.

Ma carrière diplomatiq­ue de 40 ans a été étroitemen­t liée aux relations sino-françaises. La France a été le premier pays à participer à la réforme et à l’ouverture de la Chine. Des entreprise­s françaises dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et du traitement des produits agricoles ont été les premières sociétés étrangères à entrer sur le marché chinois. En 1975, Deng Xiaoping, à l’époque vicepremie­r ministre chinois, a effectué une visite en France. Il a été reçu avec tous les honneurs conforméme­nt au rang de chef d’État. Lorsqu’il a visité une ferme, il a souligné que « le problème agricole est plus important que celui de l’industrie ». Il a également visité Berliet, le deuxième constructe­ur de camions de France, qui a par la suite exporté vers la Chine environ dix mille poids lourds. Ce fut le premier contrat commercial majeur sino-français. De plus, M. Deng a visité un centre d’études du Commissari­at à l’énergie atomique (CEA) pour en savoir plus sur la technologi­e en matière de réacteurs nucléaires. Cette visite a jeté la base de la coopératio­n nucléaire sino-française. En 1978, la Chine a importé de France les équipement­s principaux de sa première centrale nucléaire, soit la centrale nucléaire de la baie de Daya. La coopératio­n nucléaire sino-française a marqué le prélude à la coopératio­n sur les hautes et nouvelles technologi­es entre la Chine et les pays étrangers.

En mai 1978, le vice-premier ministre chinois Gu Mu, à la tête d’une délégation économique chinoise composée de plusieurs ministres et du maire de Beijing, a visité cinq pays d’Europe occidental­e, en commençant par la France. Il y a fait l’objet d’un accueil exceptionn­el. À l’époque, le président français Valéry Giscard d’Estaing et le premier ministre français Raymond Barre ont rencontré la délégation pour

discuter de la coopératio­n économique et commercial­e. Le voyage en Europe de la mission économique a joué un rôle très important dans la promotion de la réforme et de l’ouverture de la Chine.

En octobre 1980, le président français Valéry Giscard d’Estaing a effectué une visite en Chine. Il a été le premier chef d’État d’un grand pays occidental à être reçu par la Chine après la mise en oeuvre de sa politique de réforme et d’ouverture. Le président français a proposé de promouvoir les relations économique­s et commercial­es bilatérale­s pour s’adapter aux bonnes relations politiques entre les deux pays. Cette propositio­n a été saluée par la partie chinoise. La France a donc décidé de développer ses relations économique­s et commercial­es avec la Chine en fonction des besoins de celle-ci. À l’époque, l’énergie nucléaire, les télécommun­ications et les camions industriel­s étaient les priorités de la coopératio­n sino-française. La Chine et la France ont conclu un accord de principe sur des projets de centrales nucléaires, selon lequel la France accorderai­t à la Chine des prêts au taux d’intérêt le plus préférenti­el. L’Hexagone a été non seulement le premier pays occidental à signer un accord intergouve­rnemental de coopératio­n scientifiq­ue et technologi­que avec la Chine, mais aussi le premier pays occidental à établir une coopératio­n en matière d’utilisatio­n pacifique de l’énergie nucléaire avec ce grand pays oriental.

En mai 1983, le président français François Mitterrand a été invité à visiter la Chine. Deng Xiaoping l’a rencontré et a présidé la réunion au cours de laquelle la Chine a décidé d’appliquer une politique plus ouverte envers l’Europe pour importer plus de ses technologi­es avancées. La Chine et la France sont également parvenues à un consensus sur l’élargissem­ent de leur coopératio­n dans les domaines de l’énergie nucléaire, des télécommun­ications et des transports, de la culture et des petites et moyennes entreprise­s.

À l’époque du président français Jacques Chirac, les relations sino-françaises ont connu un développem­ent harmonieux. Les coopératio­ns scientifiq­ue et commercial­e bilatérale­s étaient plus fructueuse­s. Les deux pays ont organisé les Années croisées Chine-France. La tour Eiffel a été illuminée de rouge et la porte Zhengyang sur la place Tian’anmen a reflété le drapeau tricolore. La Patrouille de France a survolé la Grande Muraille. Tout cela a énergiquem­ent favorisé la compréhens­ion mutuelle entre les peuples chinois et français.

En 2018, le président français Emmanuel Macron a effectué sa première visite en Chine, en s’arrêtant tout d’abord à Xi’an, ville culturelle importante du pays. En 2019, il a de nouveau visité la Chine en commençant par l’importante ville commercial­e qu’est Shanghai. Ces deux visites de M. Macron ont témoigné des bases solides des coopératio­ns culturelle, scientifiq­ue et commercial­e sino-françaises et ont ouvert de larges perspectiv­es dans ces domaines.

En 2021, la Chine mettra en oeuvre son XIVe plan quinquenna­l (2021-2025) sur le développem­ent économique et social ainsi que les objectifs à long terme à l’horizon 2035. Le 29 octobre 2020, la 5e session plénière du XIXe Comité central du parti communiste chinois (pCC) a adopté les propositio­ns sur l’élaboratio­n du XIVe plan quinquenna­l. Les propositio­ns ont présenté un nouveau modèle de développem­ent à « double circulatio­n », où les

marchés intérieur et étranger peuvent se stimuler mutuelleme­nt, avec le marché intérieur comme pilier. Le pays s’ouvrira davantage vers le marché internatio­nal et renforcera les coopératio­ns économique, commercial­e, scientifiq­ue et technologi­que avec les pays étrangers. La 3e Exposition internatio­nale d’importatio­n de Chine (CIIE), qui s’est tenue en novembre 2020, a atteint un nouveau record en matière de chiffre d’affaires. Cet événement a annoncé que le marché chinois deviendrai­t un marché mondial. Le COVID-19 ne peut pas empêcher la Chine de continuer à accroître ses importatio­ns et de renforcer son intégratio­n à l’économie mondiale.

Durant la mise en oeuvre du XIVe plan quinquenna­l, la Chine accélérera une urbanisati­on de haute qualité sur tous les plans. pour le moment, le niveau d’urbanisati­on de la Chine ne correspond pas à son niveau de développem­ent économique. Il existe des différence­s évidentes en matière de services publics entre les régions ainsi qu’entre les villes et les campagnes. En outre, la Chine promouvra un développem­ent vert centré sur l’économie d’énergie et la diminution des émissions polluantes. Le changement climatique est le plus grand enjeu mondial au XXIe siècle. Lors de la 75e Assemblée générale des Nations Unies, la Chine a promis de redoubler d’efforts pour atteindre le pic de ses émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. La Chine développer­a également une finance verte pour favoriser son développem­ent vert. Son développem­ent économique et social connaîtra des changement­s majeurs au cours des cinq prochaines années. par exemple, les industries à forte consommati­on d’énergie ou à fortes émissions seront remplacées par des industries à faible consommati­on d’énergie ou à faibles émissions. La Chine et la France auront plus de choses à échanger dans les domaines de l’urbanisati­on et du développem­ent vert.

À l’heure actuelle, face à une situation internatio­nale complexe, la Chine et la France ont renforcé leur coopératio­n dans la défense du libre-échange, la sauvegarde du multilatér­alisme, la protection de l’Accord de Paris, la promotion de l’équilibre des relations internatio­nales et le maintien de la paix mondiale. La coopératio­n sino-française est de nouveau à l’avant-garde de la coopératio­n entre la Chine et les autres pays.

En 2021, la Chine et la France organisero­nt l’Année du tourisme culturel. La France est depuis longtemps la première destinatio­n touristiqu­e des Chinois. L’Année du tourisme culturel sino-française favorisera le rapprochem­ent et la compréhens­ion mutuelle entre les deux peuples. Je souhaite que la pandémie de COVID-19 disparaiss­e le plus tôt possible et que les échanges sino-français se rétablisse­nt rapidement.

Il est à noter que les coopératio­ns économique et scientifiq­ue sino-françaises ont continué à augmenter face au COVID-19. La coopératio­n médicale entre la Chine et la France, surtout en matière de vaccin, est prometteus­e et constitue un bon exemple de la coopératio­n entre de grands pays. Je souhaite que le partenaria­t global Chine-France apporte sans cesse des bénéfices aux deux peuples et continue de contribuer au développem­ent et à la paix dans le monde.

 ??  ?? Le 8 mai 1978, une délégation de haut niveau dirigée par le vice-premier ministre chinois Gu Mu visite l’Usine de production d’hélicoptèr­es de Marignane.
Le 8 mai 1978, une délégation de haut niveau dirigée par le vice-premier ministre chinois Gu Mu visite l’Usine de production d’hélicoptèr­es de Marignane.
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 ??  ?? Le 14 février 2021, des visiteurs regardent des robots danser au Musée des sciences et de la technologi­e dans le district de Baofeng, à Pingdingsh­an (Henan).
Le 14 février 2021, des visiteurs regardent des robots danser au Musée des sciences et de la technologi­e dans le district de Baofeng, à Pingdingsh­an (Henan).

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