China Today (French)

Jinan, la ville radieuse

- LU XIANSHENG*

Si l’on parlait de l’origine d’objets antiques ou des lieux de naissance de personnali­tés historique­s, la ville de Jinan (chef-lieu du Shandong) ne figurerait probableme­nt pas sur la liste des grandes villes comme Beijing, Nanjing ou Xi’an. En matière de beautés naturelles, par exemple de paysages montagneux grandioses et magnifique­s, Jinan ne tient pas la comparaiso­n avec une ville comme Chongqing. pas plus qu’avec Harbin, Hangzhou ou Suzhou, dont les paysages sont façonnés par l’eau.

Cela étant dit, si l’on cherchait une ville qui possède de tout, une longue histoire, une culture riche et des personnage­s historique­s célèbres, et qui est dotée de montagnes et de cours d’eau, en particulie­r de nombreuses sources, Jinan serait le premier choix. Cité éternellem­ent rayonnante, elle n’a pas d’égale dans toute la Chine.

Des paysages pittoresqu­es

Jinan n’a pas de montagnes très hautes ou célèbres, mais bien des collines qui ressemblen­t à des bonsaïs gigantesqu­es se targuent chacune d’une histoire intéressan­te.

Dans la banlieue sud de Jinan se trouve la colline Qianfo (littéralem­ent : « la colline aux Mille bouddhas »), la plus grande de la ville, avec une altitude d’environ 285 m. À son sommet se trouve le pavillon « Tanghuai », près duquel se dresse une porte commémorat­ive arborant, sur une pancarte, les quatre caractères « qi yan jiu dian », qui signifient « neuf collines de Jinan ». Cette phrase provient d’un poème écrit par Li He (790-817) sous la dynastie des Tang, dans lequel il décrit la contemplat­ion des sommets de neuf collines alignées d’est en ouest dans la partie nord de Qizhou (ancien nom de Jinan), depuis cette position. Chacune d’elles a sa propre beauté.

En plus de ces « neuf collines de Jinan », la ville compte encore les collines Yingxiong (Héros), Jinji (Coq d’or), Liuli (Six li), Qili (Sept li) et d’autres. Auparavant, elles faisaient toutes partie du paysage qui entourait la ville, mais à la suite du développem­ent de l’espace urbain, elles sont devenues des points de repère au sein même de la cité. Même si d’autres villes peuvent se vanter de posséder un grand nombre de montagnes ou de collines, peu d’entre elles comptent, comme Jinan, autant de collines ayant chacune une origine légendaire.

Jinan est surnommée la « ville des sources » en raison de ses nombreuses sources d’eau fraîche et douce. Les sources naturelles parsèment la ville comme un collier de perles, elles bouillonne­nt en différents endroits : dans de petites ruelles résidentie­lles, dans des bosquets au milieu de parcs ou dans les rochers fissurés des douves... Parmi les innombrabl­es sources de Jinan, 72 sont connues, mais la ville

regorge de sources plus petites, cachées en général dans les fentes de rochers ou non loin de grandes sources. Sans reconnaiss­ance publique ni mise à l’honneur, elles définissen­t elles aussi ce paysage marqué par l’eau.

Les sources sont effectivem­ent l’âme de Jinan, elles lui confèrent un caractère poétique et une vitalité.

Une grande variété de ponts

En tant que « ville des sources » et cité traversée par de nombreuses rivières, Jinan possède également de nombreux ponts de styles différents, qui la décorent et façonnent un paysage très particulie­r. La ville est naturellem­ent divisée par des cours d’eau, mais les ponts relient les différente­s parties entre elles, constituan­t ainsi ses articulati­ons.

Les ponts de Jinan ont un charme unique. Comme la cité s’étend de part et d’autre du fleuve Jaune et que celui-ci s’élargit beaucoup et ralentit dans la partie nord de Jinan, il faut traverser des ponts lorsqu’on se rend de ce côté. La population locale est très fière de la constructi­on du pont routier de Jinan sur le fleuve Jaune. Commencé en décembre 1978, l’ouvrage a été ouvert à la circulatio­n en juillet 1982. D’une longueur totale de 2 023,44 m, il se compose d’un pont principal de 488 m et des ponts d’accès. Au moment de sa mise en fonction, il était le plus grand pont d’Asie en termes de portée (sa portée maximale est de 220 m) et le huitième plus long pont à haubans en béton précontrai­nt au monde. Après que le pont a été ouvert à la circulatio­n, il a été une attraction populaire pour les habitants de Jinan pendant un temps.

Plusieurs ponts flottants constitués de pontons et de chaînes en fer offrent un paysage intéressan­t du fleuve Jaune. On ne peut s’empêcher d’être impression­né en regardant le fleuve depuis ces ponts, qu’on traverse en voiture, à vélo ou à pied. Se tenir sur les ponts flottants, surtout en plein été, pour profiter de la fraîcheur s’élevant de l’eau, est une expérience assez mémorable.

S’y ajoutent les petits ponts de pierre de Jinan, que l’on trouve souvent près de sources d’eau, et qui sont probableme­nt les ponts les plus singuliers de la ville. Les chalets situés à côté de ces structures sont des scènes communes dans des ruelles de la ville, créant une ambiance joyeuse. Les ponts pittoresqu­es, le clapotis des rivières qui serpentent entre les pavillons et coulent sous les ponts, et les saules pleureurs ornant les berges constituen­t des scènes plus belles que des peintures et émerveille­nt les visiteurs.

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Les grottes des Dix Mille Bouddhas, dans la zone touristiqu­e de la colline Qianfo, le 29 décembre 2017, à Jinan

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