China Today (French)

Des vaccins pour tous

- TOM FOWDY*

Dans un monde en proie au COVID-19, jamais la coopératio­n mondiale n’a été aussi urgente, tant pour fournir une assistance médicale dans la lutte contre la pandémie que pour distribuer les vaccins. La Chine joue un rôle crucial pour aider les pays dans le besoin, que ce soit via une aide financière ou des dons, mais aussi par la production conjointe notamment. Ce virus est un défi mondial, et il est fondamenta­lement inappropri­é que certains pays se mettent aux premiers rangs ou considèren­t cette pandémie comme un moyen de réaliser des profits.

Le vaccin, un bien commun ?

Dans les propos et les discours des dirigeants chinois, nous entendons régulièrem­ent l’expression « communauté de destin pour l’humanité ». Qu’estce que cela signifie ? En quoi est-ce important ? Ce concept fait référence au phénomène de la mondialisa­tion et de l’intégratio­n entre les pays. En raison de l’essor des technologi­es et des télécommun­ications, le monde devient de plus en plus petit, plus connecté et plus uni. Les événements majeurs dans les pays, qu’ils soient économique­s, politiques ou naturels, n’ont pas de frontières nationales et ont de plus en plus de conséquenc­es pour les autres. Cela implique que l’humanité, de plus en plus interdépen­dante, doit travailler main dans la main pour résoudre les problèmes et les défis communs auxquels elle est confrontée, pour le plus grand bien de tous. Une crise climatique en Australie, par exemple, est une crise climatique pour le monde. Une crise économique en Amérique ou en Chine a des répercussi­ons sur les marchés mondiaux. L’humanité ne vit plus dans des communauté­s isolées et distinctes qui ne dépendent pas les unes des autres et n’ont aucun contact. Tout a des implicatio­ns mondiales, des biens que nous achetons aux produits culturels que nous regardons et consommons.

Les dirigeants chinois se font donc l’écho de cette situation en appelant à des solutions diplomatiq­ues communes face aux défis mondiaux, et en mettant en garde contre les phénomènes qui la perturbent, notamment le protection­nisme, les divisions géopolitiq­ues et l’unilatéral­isme. Ce concept est essentiel pour la distributi­on des vaccins et la lutte contre la

pandémie.

Bien qu’un certain nombre de vaccins aient été mis au point et soient en cours d’utilisatio­n, leur distributi­on dans le monde a été fondamenta­lement inégale. Les pays riches ont monopolisé leur utilisatio­n et se sont placés en tête de la file d’attente, négligeant les pays qui n’ont pas les ressources financière­s et les capacités scientifiq­ues. Traditionn­ellement, l’Occident aidait ces pays, supposant que ceux-ci ne seraient pas en mesure de lutter contre une épidémie. Cependant, touchées par le COVID-19, les nations occidental­es sont obligées de s’accorder la priorité. par exemple, le Canada aurait acquis 10 vaccins pour chacun de ses citoyens auprès de sociétés pharmaceut­iques comme Pfizer, tandis que d’autres pays comme les États-Unis empruntent la voie du « nationalis­me vaccinal » et refusent de coopérer. Cela réduit les possibilit­és pour les pays les plus pauvres d’acquérir des vaccins. Ils sont contraints d’attendre potentiell­ement jusqu’en 2022 ou 2023.

La question des bénéfices est également un obstacle. Le vaccin doit-il être un bien gratuit, avec un brevet destiné à toute l’humanité ? Ou doit-il appartenir à une entreprise qui en profite seule ? Les États occidentau­x ont choisi la dernière option, bloquant à l’Organisati­on mondiale de la santé et au nom de la « propriété intellectu­elle » les propositio­ns des pays en développem­ent de partager des informatio­ns sur les vaccins. Pfizer est avant tout une entreprise. Le marché mondial des vaccins est faussé, car les nations les plus pauvres se voient refuser le droit d’accéder à ses idées et de les reproduire. Ils doivent acheter le produit au lieu de le fabriquer euxmêmes, et cela au prix fort. De plus, de nombreux pays en développem­ent n’ont tout simplement pas les moyens logistique­s pour conserver le vaccin de Pfizer à une températur­e de moins 70 degrés Celsius. Au final, la situation générale est inégale.

Distributi­on et production conjointe

Cette perspectiv­e est la raison pour laquelle la notion de « communauté de destin pour l’humanité » compte en définitive. La Chine ne suit pas la même logique que celle des pays occidentau­x et de leurs grandes sociétés pharmaceut­iques. La capacité de la Chine à contenir le virus a rendu la situation moins urgente qu’en Occident, et le président chinois Xi Jinping s’est engagé à faire des vaccins chinois un bien public et à les distribuer, en particulie­r aux nations africaines, en fournissan­t une assistance si nécessaire. La production conjointe est également au programme. Un nombre croissant de pays ont acquis les vaccins chinois, principale­ment en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Moyen-Orient. L’Indonésie en dépend fortement, car les vaccins comme celui de Pfizer sont tout simplement trop chers et irréalisab­les pour un archipel tropical en développem­ent de plus de 200 millions d’habitants.

Même si les médias occidentau­x ont beaucoup fait pour discrédite­r sans fondement les vaccins chinois, ceux-ci font finalement la différence pour de nombreuses personnes dans le monde et donnent ainsi aux pays la possibilit­é de sortir de la pandémie et de redémarrer l’économie, ce qui serait difficilem­ent réalisable s’ils attendaien­t les États occidentau­x.

Le COVID-19 ne connaît pas de frontières et, en raison de sa propagatio­n souvent asymptomat­ique, il peut apparaître n’importe où sans être détecté. Il est fondamenta­lement mauvais que certains pays aient tenté d’en stigmatise­r d’autres et de rejeter la responsabi­lité sur eux pour une question sur laquelle le monde devrait travailler ensemble. Ce n’est pas en proférant des accusation­s que l’on pourra venir à bout de la pandémie. Dans la pratique, la coopératio­n bienveilla­nte et la diplomatie sont essentiell­es.

La Chine joue un rôle crucial pour aider les pays dans le besoin.

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Le 1er février 2021, la remise d’un lot de vaccins anti-COVID-19 de fabricatio­n chinoise se tient sur la base aérienne de Noor Khan, près de la capitale pakistanai­se Islamabad.
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Le 18 janvier 2021, à Bakou (capitale de l’Azerbaïdja­n), le ministre azerbaïdja­nais de la Santé Ogtay Shiraliyev reçoit une dose du vaccin anti-COVID-19 produit en Chine.

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