China Today (French)

Commerce Chine-UE : nouvelle configurat­ion et nouvelles tendances de coopératio­n

- ZHOU JINZHU*

En 2020, personne, pas un pays, n’a échappé à l’impact du COVID-19. En plus d’avoir bousculé les méthodes de travail et les modes de vie, ce virus a reconfigur­é dans une certaine mesure le développem­ent économique mondial. Sous l’effet de la pandémie, l’UE a vu la structure de son commerce extérieur changer significat­ivement, avec trois caractéris­tiques majeures : premièreme­nt, la Chine est devenue son premier partenaire commercial ; deuxièmeme­nt, la Chine est le seul grand partenaire commercial de l’UE à afficher un taux de croissance positif ; troisièmem­ent, le commerce intérieur de l’UE se révèle plus résilient que son commerce extérieur.

La Chine, premier partenaire commercial de l’UE…

En 2020, l’UE et la Chine ont réalisé au total 586,03 milliards d’euros d’échanges (+4,46 % en glissement annuel). Entre-temps, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’UE, comptant pour 16,07 % du commerce extérieur total de l’Union. Les États-Unis et le Royaume-Uni arrivent en deuxième et troisième positions, avec une part respective de 15,22 % et 12,20 %. Aux mois de février et de mars 2020, au pic de l’épidémie, la Chine a été reléguée au troisième rang parmi les partenaire­s commerciau­x de l’UE ; mais en avril, avec la reprise de l’activité, de la production et des marchés, le pays s’est hissé sur la première marche du podium et a continué de caracoler en tête jusqu’en décembre 2020. Les États-Unis sont tombés à la deuxième place du classement en avril 2020 et y sont restés jusqu’à la fin de l’année.

…et le seul à afficher un taux de croissance positif

En 2020, dans le « top 10 » des partenaire­s de l’UE dans le domaine du commerce des marchandis­es, la Chine est le seul à avoir réalisé une croissance « dans les deux sens » (import et export). Résultat : la part de la Chine dans le marché des importatio­ns et des exportatio­ns de l’UE a augmenté. Du point de vue du montant cumulé des biens importés et exportés, la Chine est le principal partenaire commercial de l’UE. Mais si l’on considère séparément marché d’importatio­n et marché d’exportatio­n, la Chine est la première source d’importatio­n de l’UE, certes ; mais elle n’arrive qu’en troisième position dans le classement établi pour le marché d’exportatio­n de l’UE.

Depuis l’émergence du COVID-19, la répartitio­n des principaux pays d’importatio­n de l’UE a légèrement changé. En 2020, l’UE a importé 383,519 milliards d’euros de biens de la Chine (+5,72 % en glissement annuel), soit 22,37 % du montant total des importatio­ns de l’Union (+3,65 points de pourcentag­e en glissement annuel). L’UE a importé pour 202,049 milliards d’euros de biens des États-Unis (-13,22 % en glissement annuel), soit 11,79 % du total des importatio­ns de l’Union (-0,23 point de pourcentag­e en glissement annuel). Quant au Royaume-Uni, troisième source d’importatio­n de l’UE, il a lui aussi enregistré une baisse (en valeur absolue et en pourcentag­e) des échanges avec l’Union au cours de l’année 2020.

La liste des pays détenteurs des plus grosses parts de marché à l’exportatio­n a quelque peu évolué. Même si la Chine est restée le troisième plus grand marché d’exportatio­n de l’UE, la proportion qu’elle y représente a augmenté. En 2020, l’UE a exporté l’équivalent de 202,514 milliards d’euros vers la Chine (+2,14 % en glissement annuel), soit 10,48 % du chiffre global des exportatio­ns de l’UE (+1,19 point de pourcentag­e en glissement annuel). Sur la même période, l’UE a exporté pour 352,599 milliards d’euros vers les États-Unis, qui constituen­t son premier marché d’exportatio­n. Malgré une baisse en valeur absolue de 8,19 points de pourcentag­e d’une année sur l’autre, les États-Unis représente­nt toujours 18,27 % du total des exportatio­ns de l’UE, soit une légère hausse de 0,24 point de pourcentag­e par rapport à 2019. Pour ce qui est du RoyaumeUni, deuxième marché d’exportatio­n de l’UE, il a été doublement frappé par le COVID-19 et le Brexit : en 2020, l’UE a exporté pour 277,534 milliards d’euros vers le Royaume-Uni (-13,11 % en glissement annuel), ce pays représenta­nt donc une part de 14,37 % dans le total des exportatio­ns de l’UE (-0,61 point de pourcentag­e en glissement annuel).

Au moment même où la pandémie de COVID-19 portait un coup dur au commerce de l’UE, le facteur « Brexit » en a rajouté une couche. Mais de toute évidence, le commerce intérieur de l’UE se révèle plus résilient que son commerce extérieur.

En 2020, le volume du commerce extérieur de l’UE a atteint un total de 3 645,86 milliards d’euros (-10,43 % en glissement annuel), tandis que son commerce intérieur s’est établi à 562,036 milliards d’euros (-7,37 % en glissement annuel). Ainsi, le commerce intra-UE a démontré une plus grande résistance par rapport au commerce extérieur, aussi bien au regard de la valeur absolue des échanges que du recul en pourcentag­e causé par le COVID-19.

Fort potentiel de coopératio­n dans l’économie numérique et verte

En 2020, malgré la période difficile marquée par la pandémie de COVID19 et la grave récession économique qu’elle a entraînée dans le monde, les relations Chine-UE se sont renforcées. Les deux parties ont officielle­ment signé un accord de coopératio­n et de protection des indication­s géographiq­ues (IP), une grande première dans la reconnaiss­ance mutuelle des IP entre les deux régions. Cet accord,

d’une importance historique pour l’approfondi­ssement de la coopératio­n économique et commercial­e ChineUE, prépare de surcroît le terrain pour la conclusion d’un accord d’investisse­ment Chine-UE. Fin décembre 2020, les deux parties ont achevé dans le délai prévu les négociatio­ns sur l’accord d’investisse­ment Chine-UE. Articulées autour de quatre volets (engagement­s en matière d’accès aux marchés, règles régissant la concurrenc­e loyale, développem­ent durable et règlement des différends), ces négociatio­ns ont abouti à un traité équilibré, de haut niveau et mutuelleme­nt bénéfique, couvrant bien plus de domaines que les accords d’investisse­ment bilatéraux traditionn­els.

Toujours en 2020, alors que le trafic maritime et le trafic aérien étaient au plus bas en raison du COVID-19, le fret ferroviair­e assuré par les trains ChineEurop­e a fait ses preuves et a bien progressé. Il est devenu le moyen de transport privilégié pour acheminer le matériel nécessaire à la lutte contre le virus ; parallèlem­ent, il a contribué de façon non négligeabl­e à la stabilisat­ion des chaînes d’approvisio­nnement et du système commercial sino-européen. En 2020, au total, ces trains de marchandis­es reliant la Chine et l’Europe ont effectué 12 400 trajets (+50 % en glissement annuel), en transporta­nt 1,135 million d’EVP (+56 % en glissement annuel).

À l’heure où perdure la pandémie de COVID-19, de nouvelles habitudes de consommati­on et de nouvelles visions de la vie s’installent dans la durée et invitent les diverses industries à accélérer leur transforma­tion numérique. Dans tous les pays, les exigences sont dorénavant plus élevées vis-à-vis des infrastruc­tures réseaux et des technologi­es numériques. Avec leurs infrastruc­tures réseaux, leur réserve de scientifiq­ues et ingénieurs ainsi que leur capacité d’innovation, la Chine et l’UE disposent d’une bonne assise technique pour coopérer. En outre, elles préconisen­t toutes deux la croissance de l’économie numérique. Si elles parviennen­t à trouver un terrain d’entente dans l’ère post-COVID-19 et à explorer ensemble de nouvelles pistes de développem­ent, leur coopératio­n dans l’économie numérique ouvrira à coup sûr un vaste champ de perspectiv­es.

La Chine et l’UE accordent aussi une attention toute particuliè­re au développem­ent vert. L’UE insiste sur l’importance de mettre en applicatio­n le Pacte vert pour l’Europe pour soutenir le rétablisse­ment économique de tous les pays. Le plan de relance avancé par la Chine prévoit des investisse­ments dans des domaines stratégiqu­es, tels que les infrastruc­tures de recharge pour véhicules électrique­s, les énergies renouvelab­les et l’améliorati­on de la qualité de vie dans les villes. La Chine et l’UE ont grandement besoin de collaborer, pour aller plus loin dans les technologi­es environnem­entales, l’économie circulaire, les énergies propres et la finance durable.

Au début de cette année, la Chine a commencé à mettre en oeuvre son XIVe Plan quinquenna­l. Au seuil d’une nouvelle phase de développem­ent, le pays accélérera la mise en place d’une nouvelle configurat­ion de développem­ent conforme à sa stratégie de « double circuit », selon laquelle le marché intérieur joue un rôle de pilier, conforté par la synergie entre marché intérieur et marché internatio­nal. La population chinoise de 1,4 milliard d’habitants, où la classe moyenne comprend 400 millions ou plus de citoyens, représente un gigantesqu­e marché. L’objectif est donc de libérer pleinement le potentiel de la demande intérieure, tout en gonflant la demande et en créant de nouvelles opportunit­és au profit du monde. Une politique qui ouvrira des perspectiv­es prometteus­es pour la coopératio­n Chine-UE.

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 ??  ?? Le 7 novembre 2020, lors de la 3e CIIE à Shanghai, l’Italian Trade Agency (ITA) a fêté, sur son stand de bijoux, le 50e anniversai­re de l’établissem­ent des relations diplomatiq­ues entre la Chine et l’Italie.
Le 7 novembre 2020, lors de la 3e CIIE à Shanghai, l’Italian Trade Agency (ITA) a fêté, sur son stand de bijoux, le 50e anniversai­re de l’établissem­ent des relations diplomatiq­ues entre la Chine et l’Italie.
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La boutique de lingerie de la marque néerlandai­se Hunkemölle­r à Shanghai, le 1er août 2020

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