China Today (French)

Mon voyage au Xinjiang

- MAHITAB AHMED, membre de la rédaction

Au mois de mai 2021, j’ai pris un vol pour Urumqi, commençant ainsi mon voyage dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Tout m’a profondéme­nt marquée dans cette région, que ce soit son vaste territoire, son grand nombre d’ethnies ou sa culture diversifié­e.

Premier rayon de soleil

Comme on le dit en Chine, vous ne connaissez pas la beauté de la Chine si vous ne venez pas au Xinjiang, et vous ne savez pas où se trouve cette beauté si vous ne venez pas à Narat.

Dès le moment où j’ai posé mon regard au loin sur Tianjietai (littéralem­ent « terrasse de l’horizon »), ligne de démarcatio­n entre les prairies entre les vallées et les prairies alpines, le paysage devant moi s’est profondéme­nt gravé dans mon esprit. Le ciel bleu, les nuages blancs, les collines verdoyante­s, les montagnes enneigées, les vastes prairies, ainsi que les troupeaux de vaches, de moutons et de chevaux… Tout était calme et paisible, comme une peinture inoubliabl­e aux couleurs riches. C’est l’es

sence même de Narat, qui est surnommée « l’entrée du paradis sur terre ».

Située dans le district de Xinyuan de la préfecture autonome kazakhe d’Ili dans le Xinjiang, la zone touristiqu­e de Narat (qui comprend 27 sites touristiqu­es) s’élève à une altitude moyenne de 1 800 m et s’étend sur une superficie totale d’environ 960 km2. Selon les bergers locaux, Narat signifie « premier endroit pour voir le soleil » : dès que le soleil se lève, il embrasse cette terre avec le premier rayon de soleil.

Harmonie interethni­que

Depuis longtemps, une dizaine d’ethnies vivent en harmonie dans le Xinjiang. Pendant mon séjour dans la ville de Tacheng, je me suis sentie directemen­t imprégnée de cette atmosphère harmonieus­e. Sur cette terre, les habitants de différente­s ethnies interagiss­ent. Afin de transmettr­e leur culture traditionn­elle, ils incorporen­t inlassable­ment des éléments aux caractéris­tiques traditionn­elles locales dans leurs chants et leurs performanc­es.

Tacheng se situe à l’extrémité sud du bassin de Junggar, dans le nord-ouest du Xinjiang. Une longue histoire et des coutumes ethniques uniques ont exercé une profonde influence sur le développem­ent de cette région.

Installée dans la rue Xincheng à Tacheng, la communauté de Haerdun est une zone multiethni­que, où vivent harmonieus­ement 14 ethnies, dont les Han, les Kazakhs, les Hui et les Ouïghours.

Dès que nous sommes entrés dans la maison de Wureken, 49 ans, nous avons aperçu une photo de groupe, sur laquelle des personnes de quatre ethnies portant leur propre costume distinctif entourent une personne âgée. Wureken et ses quatre soeurs sont nés dans une famille kirghize, dans un petit village de Tacheng. Ces dernières années, ils ont successive­ment rencontré leur âme soeur. « L’époux de ma soeur aînée et celui de ma troisième soeur cadette sont tous deux de l’ethnie mongole, le mari de ma première soeur cadette est de l’ethnie han et celui de ma deuxième soeur cadette provient de l’ethnie kazakhe, tandis que mon épouse est de l’ethnie mongole », m’a raconté Wureken.

Dans cette grande famille, chaque couple est uni par un amour libre. Face à ces mariages interethni­ques, leurs parents et proches ont adopté une attitude très positive. « Depuis la naissance, nous nous entendons bien avec les enfants de différente­s ethnies. En général, il n’y a pas de distinctio­n délibérée dans notre esprit », a affirmé Wureken.

La famille de Halidan Yidahong m’a également laissé une profonde impression. Cette Ouïghoure a épousé un homme de l’ethnie ouzbeke, tandis que sa soeur aînée s’est mariée avec un homme de l’ethnie tatare et que sa soeur cadette s’est mariée avec un homme de l’ethnie kazakhe. De plus, elle a un frère cadet de l’ethnie han. Il s’appelle Du Ronglu, et a été adopté par son père en 1986. Après sept ans de vie dans le Xinjiang, Du Ronglu est retourné dans le district de Sishui (à Jining, dans la province du Shandong) en raison d’affaires familiales concernant ses parents biologique­s. Avant son départ, le père de Halidan lui a donné toutes ses économies, soit 17 000 yuans. Aujourd’hui, les deux familles sont en contact étroit, et se réunissent souvent lors de fêtes traditionn­elles importante­s.

Innovation culturelle

Le naan, une sorte de galette, constitue un aliment indispensa­ble dans la vie quotidienn­e des habitants du Xinjiang.

Occupant une superficie de 5 310 m2 (dont 3 810 m2 pour l’atelier de production et de traitement), le « village culturel du naan » est situé à l’intérieur de la zone touristiqu­e de la rivière Ili. Il s’agit d’un projet mis en oeuvre par la ville de Yining

(préfecture autonome d’Ili), qui intègre la production, l’expérience et le tourisme.

Dans le village, on peut apprécier une grande variété de naan, goûter le thé au lait de l’ethnie kazakhe, acheter une centaine de produits locaux spécifique­s et découvrir la culture traditionn­elle de l’ethnie kazakhe.

Pour le moment, l’innovation liée à la culture du naan progresse régulièrem­ent, et les produits concernés sont exportés.

Développem­ent local

Pendant mon séjour dans le Xinjiang, j’ai ressenti profondéme­nt son évolution. Le gouverneme­nt chinois a déployé d’énormes efforts pour promouvoir le développem­ent de la région autonome, mettant en oeuvre une série de politiques favorables pour l’industrie locale, aidant ses habitants à sortir de la pauvreté puis à mener une vie de meilleure qualité grâce au redresseme­nt économique et touristiqu­e.

Depuis l’Antiquité, Khorgos est un poste important sur la partie nord de l’ancienne Route de la Soie. Située à la frontière ouest de la Chine, cette ville qui borde le Kazakhstan constitue un point d’appui essentiel dans la zone centrale de la ceinture économique de la Route de la Soie en Chine.

Nous avons eu la chance de visiter la Société du commerce internatio­nal Jinyi, dans le parc industriel de la zone de développem­ent économique de Khorgos. Son activité principale réside dans la plantation, le transport, le stockage, la transforma­tion et l’exportatio­n de légumes et de fruits, complétée par du commerce dans les domaines de la boulangeri­e et de la pâtisserie, des produits laitiers, des conserves et du jus. Créée en 2010, l’entreprise met vigoureuse­ment en oeuvre la stratégie d’industrial­isation et d’internatio­nalisation de l’agricultur­e. S’appuyant sur les avantages géographiq­ues de la zone économique spéciale de Khorgos, elle est parvenue à vendre ses produits aux cinq pays d’Asie centrale et à la Russie.

Les clients étrangers peuvent commander des produits agricoles spécifique­s, tels que des piments, des tomates, des oranges, des pommes, des nectarines et des poivrons ; la base de production de l’entreprise coopère avec les agriculteu­rs locaux en leur fournissan­t une somme importante destinée à la plantation, puis achète les légumes et les fruits lors des récoltes. Après avoir été transporté­s au frais dans un entrepôt de conservati­on mesurant 20 000 m2, les produits agricoles sont traités et emballés en fonction des besoins des clients et exportés. Chaque année, l’entreprise envoie 60 000 tonnes de produits agricoles vers l’Asie centrale, pour un volume d’échanges atteignant 100 millions de dollars.

Jinyi est considérée comme l’entreprise leader en matière d’industrial­isation agricole dans le Xinjiang. Pour le moment, elle possède plus de 100 000 mu (un mu = 1/15 ha) de bases de production de fruits et légumes destinés à l’exportatio­n dans beaucoup de villes chinoises. Dans le seul départemen­t autonome kazakh d’Ili, elle peut augmenter chaque année les revenus de plus de 1 000 agriculteu­rs et fournir chaque jour près de 300 emplois temporaire­s.

Pour faire face à la pandémie de COVID-19, toutes les marchandis­es sont transporté­es aux zones désignées par des véhicules chinois, et puis sont directemen­t emportées à l’étranger par des véhicules étrangers, ce qui permet de réduire considérab­lement les contacts entre les personnes.

Ce n’est qu’une partie de ce que j’ai vu dans le Xinjiang. Au cours de ce voyage, j’ai été touchée non seulement par les paysages pittoresqu­es et les coutumes de diverses ethnies, mais également par le développem­ent et le progrès de cette région. Je suis impatiente de la revisiter !

 ??  ?? Une fresque dans la zone touristiqu­e internatio­nale du Grand Bazar d’Urumqi, le 1er mai 2021
Une fresque dans la zone touristiqu­e internatio­nale du Grand Bazar d’Urumqi, le 1er mai 2021
 ??  ?? Halidan Yidahong
Halidan Yidahong
 ??  ?? On prépare du thé au lait dans le « village culturel du naan ».
On prépare du thé au lait dans le « village culturel du naan ».

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