China Today (French)

«L’ Beijing 2022 : les Rouennais tout feu tout flamme

- Par LIU TING, membre de la rédaction

esprit olympique défini par Pierre de Coubertin exige une compréhens­ion mutuelle, l’esprit d’amitié, la solidarité et le fairplay afin de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur par le moyen du sport », a remarqué Vincent Lemarchand, président du Comité de jumelage Rouen-ningbo, qui a récemment organisé deux réunions de présentati­on des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022 auprès du public rouennais à l’approche de cet événement internatio­nal.

Soutien pour Beijing 2022

Les réunions ont été organisées dans une associatio­n qui promeut la culture chinoise et dont plusieurs membres ont visité Ningbo, ville côtière de la province du Zhejiang (est), ainsi que dans un lycée où est enseigné le chinois. À l’aide de diapositiv­es, M. Lemarchand a donné des détails sur les JO d’hiver de Beijing 2022, notamment sur les zones de compétitio­n, les résultats des athlètes chinois lors des derniers JO d’hiver, et les différents sites de compétitio­n.

Les présentati­ons ont été bien accueillie­s par les participan­ts, qui ont été particuliè­rement impression­nés par la démarche écologique de réutilisat­ion des bâtiments déjà existants hérités des JO d’été de 2008 et les résultats en forte améliorati­on des athlètes chinois dans les discipline­s sportives hivernales. Les étudiants ont adressé leurs voeux de réussite pour les JO d’hiver de Beijing 2022 en écrivant des caractères chinois au pinceau et en faisant des papiers découpés. Ils ont eu le coup de foudre pour les mascottes Bing Dundun, un panda géant revêtu d’une combinaiso­n, et Xue Rongrong, un personnage dans une lanterne rouge, une belle concordanc­e entre la culture chinoise et l’esprit olympique.

Les participan­ts souhaitent que ces Jeux soient aussi réussis que les précédents et qu’une bonne ambiance règne entre les athlètes de toutes les nations. Ils attendent également un succès foudroyant des athlètes français et chinois. « Toutes les discipline­s de Beijing 2022 m’intéressen­t car elles sont

très spectacula­ires, je regarderai évidement les épreuves où les athlètes français seront présents mais aussi celles où il y aura des athlètes chinois, notamment de Ningbo comme Lin Huiyang et Chen Tianhong », a déclaré M. Lemarchand.

Il a remarqué que la politisati­on des Jeux avec l’annonce d’un « boycott diplomatiq­ue » tout en envoyant des athlètes ne correspond­ait pas à la philosophi­e des Jeux. « Les Jeux olympiques doivent rester un événement permettant aux athlètes de tous les pays de se rencontrer et d’échanger dans un esprit pacifique d’ouverture au-delà des différence­s politiques », a souligné M. Lemarchand, qui a noté avec plaisir que la France ne s’associait pas à cette démarche et enverrait une délégation officielle à Beijing.

Le 9 décembre, le président Emmanuel Macron a déclaré que la France ne se joindrait pas à ce « boycott diplomatiq­ue », ajoutant que ce serait une mesure « toute petite et symbolique ». Le ministre des Affaires étrangères Jean-yves Le Drian a quant à lui déclaré que Paris cherchait toujours une position commune avec L’UE sur la question. Plus tôt, Jean-michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, a précisé que sa ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracinean­u, se rendra à Beijing en février pour les compétitio­ns, comme Sophie Cluzel, secrétaire d’état chargée des Personnes handicapée­s, qui « ira au titre des Jeux paralympiq­ues ».

Renforceme­nt de la coopératio­n sportive

La Chine et la France sont deux grandes nations sportives. Les échanges sportifs constituen­t une partie importante des échanges humains entre les deux pays. « Les opportunit­és de coopératio­n entre la Chine et la France dans le domaine des Jeux olympiques et du sport en général sont multiples, elles existent déjà dans certaines discipline­s, comme l’escrime, le football, l’aviron, le ping-pong, le badminton… », a précisé M. Lemarchand.

La France a accueilli trois fois les Jeux olympiques d’hiver et a une longue expérience en termes d’aménagemen­t et de gestion de sites (Alpes, Pyrénées, Jura, Auvergne) ainsi que dans la formation d’athlètes de haut niveau, pouvant ainsi contribuer au développem­ent des sports d’hiver en Chine, selon M. Lemarchand.

Les deux pays peuvent également poursuivre et approfondi­r leur coopératio­n sur les grands événements sportifs, notamment dans la perspectiv­e des JO d’hiver de Beijing 2022 et JO d’été de Paris 2024. M. Lemarchand estime que la démarche de la Chine consistant à réutiliser les équipement­s déjà existants est exemplaire et devrait constituer une source d’inspiratio­n pour Paris. Les lycéens, de leur côté, trouvent que les JO de Paris 2024 peuvent s’inspirer des procédures ANTI-COVID mises en place pour Beijing 2022 (si la pandémie persiste) ainsi que de la constructi­on des structures d’accueil pour les épreuves.

« L’esprit olympique exige une compréhens­ion mutuelle, l’esprit d’amitié, la solidarité et le fair-play. »

Quelle cuisine pourra-t-on déguster aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing ? Deux mois avant la cérémonie d’ouverture, un menu officiel a été proposé avec 678 plats spéciaux venus du monde entier que les délégation­s pourront apprécier.

Un processus strict sous l’égide du Comité d’organisati­on a dû être respecté pour l’élaboratio­n du menu, impliquant aussi la participat­ion d’entreprise­s de restaurati­on et de diététicie­ns. Tous les mets proposés, allant du choix des ingrédient­s à la préparatio­n, ont fait l’objet d’un examen collectif effectué par des spécialist­es en sport, en nutrition et en restaurati­on, avant d’être homologués par le Comité internatio­nal olympique. Le restaurant du village olympique offrira douze buffets et environ 200 plats seront disponible­s chaque jour, renouvelés au bout de huit jours pour que les athlètes aient davantage de choix.

Un miroir de la gastronomi­e mondiale

« Dans le restaurant du village olympique, chaque plat portera une étiquette sur laquelle seront inscrits en chinois, anglais et français le nom, les ingrédient­s et les allergènes éventuels. A cela s’ajoutera le nombre de calories par unité de poids

et les éléments nutritifs. Une référence très utile pour les médecins des délégation­s venues de différents horizons culturels », a remarqué Xiu Yu, enseignant à l’université de l’union de Beijing, seul établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur étant intervenu dans l’élaboratio­n du menu. Force est de constater que pour répondre aux exigences à l’égard des mets proposés, même des cordons bleus ont dû passer de multiples tests et suivre une formation intensive.

Abondance d’options ne nuit pas. Les athlètes pourront par exemple manger de l’omelette, un plat très simple et très rapide à réaliser, à laquelle seront ajoutés du jambon, du fromage ou de la tomate. Ou alors de la pizza avec neuf sortes de garnitures, notamment du salami, du poulet, et du fromage.

La préparatio­n de ces 678 plats nécessiter­a plus de 400 ingrédient­s. Pour bien assurer l’approvisio­nnement, un système de distributi­on tridimensi­onnel sera mis en place, incluant les autorités centrales, les villes hôtes et les sites sportifs. Aux autorités centrales de faciliter la coordinati­on pour le contrôle interrégio­nal, l’importatio­n des produits hors saison ou la sélection de certains ingrédient­s du sud de la Chine. La chaîne d’approvisio­nnement englobera l’élevage et la plantation, le stockage et le transport, la production et la transforma­tion, la vente ainsi que la restaurati­on.

Selon Yang Chen, chef cuisinier du village olympique de Yanqing, près d’une cinquantai­ne d’ingrédient­s ont été retirés du menu officiel, notamment le poivre, considéré comme un dopant. De surcroît, chaque repas sera accompagné de plats végétarien et halal, et un service casher sera disponible.

Les saveurs de la Chine

La proportion entre les plats de la cuisine chinoise et occidental­e sera de 3:7, la même que celle des JO d’été de Beijing en 2008. Pour les services de restaurati­on, les trois villages olympiques d’hiver de Beijing, Yanqing et Zhangjiako­u seront unifiés en termes de normes de service, d’horaires et de contenu. Les restaurant­s seront ouvert 24/24 et devront renouveler au moment opportun les plats en fonction du nombre d’usagers afin que les mets puissent garder toute leur saveur, tout en veillant à ne rien gaspiller.

Ces Jeux coïncidant avec la Fête du Printemps, la liste des plats proposés a été adaptée pour inclure des spécialité­s locales appartenan­t aux quatre grandes écoles de la cuisine chinoise. On trouve par exemple la soupe de boeuf du lac de l’ouest (province du Zhejiang), le poulet Kung Pao (un plat pimenté de la province du Sichuan), les boulettes aux Quatre bonheurs (province du Shandong) et les raviolis farcis aux crevettes (province du Guangdong).

Le canard laqué de Beijing est mondialeme­nt réputé et pendant les Jeux olympiques de Beijing en 2008, il était devenu l’un des plats les plus populaires, quelque 700 canards étant consommés quotidienn­ement. Lors de ces JO d’hiver, la volaille sera de retour comme promis, et figurera parmi beaucoup d’autres plats de style pékinois comme le mouton sauté aux ciboules blanches et le filet de porc à la sauce aigre-douce.

Les boulettes aux Quatre bonheurs contiennen­t de la farce de porc, de l’oeuf et de la ciboule hachée. Elles symbolisen­t le bonheur, la prospérité, la longévité et la joie. Aussi sont-elles souvent proposées en fin de banquet, en particulie­r lors des mariages ou des anniversai­res.

Les raviolis farcis aux crevettes ont été créés par une maison de thé de Guangzhou, chef-lieu du Guangdong (sud de la Chine), dans les années 1930. Contenant des crevettes d’eau douce fraîchemen­t pêchées, ces raviolis étaient très appréciés des clients qui prenaient le thé le matin. Plus tard,

leur consommati­on s’est popularisé­e à Guangzhou, avant que des cuisiniers célèbres ne s’en emparent pour en faire un plat raffiné.

Un bon repas ajoute de la chaleur à l’accueil. Beijing, la « ville des deux olympiades », montrera son sens de l’hospitalit­é en chatouilla­nt les papilles gustatives des délégation­s du monde entier.

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Vincent Lemarchand (4e g.) organise une réunion de présentati­on des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022 dans une associatio­n sur la culture chinoise.
 ?? ?? Un visiteur pose devant les mascottes Bing Dundun et Xue Rongrong dans la zone administra­tive du Comité d’organisati­on des JO d’hiver de Beijing.
Un visiteur pose devant les mascottes Bing Dundun et Xue Rongrong dans la zone administra­tive du Comité d’organisati­on des JO d’hiver de Beijing.
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Les délégation­s du monde entier pourront goûter aux différente­s saveurs proposées dans les cantines des villages olympiques.
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Quanjude, maison pékinoise célèbre pour son canard laqué, présente dix plats en l’honneur des JO d’hiver, le 27 octobre 2021 à Beijing.
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*FAN BINBIN est chroniqueu­se.

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