Le cinéma à la portée de tous grâce aux téléphones portables
Le 30 décembre 2021, la 2e édition du programme « Coq d’or » de tournage de films avec des téléphones portables Huawei a annoncé la liste des trois gagnants : Huntun (« Wonton »), Jinji Zhibo (« La diffusion en direct d’urgence ») et Tianqing Xiazhi (« Le beau temps au solstice d’été »).
Chaque film réalisé avec un téléphone portable témoigne de l’attention du peuple à la vie et à la société. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes tournent des vidéos avec des appareils portables, explorant les possibilités infinies de la création cinématographique.
Plus proche de la vie
En un an seulement, le nombre de films tournés avec des portables a augmenté de façon vertigineuse. La 2e édition de ce programme a reçu au total 4 800 oeuvres, un chiffre multiplié par quinze par rapport à la 1re édition.
Les équipes créatives de Jinji Zhibo et de Tianqing Xiazhi viennent toutes deux de Chengdu (chef-lieu du Sichuan). You Yi, réalisatrice du film Jinji Zhibo, est enseignante en photographie au Collège professionnel des industries culturelles du Sichuan. En 2020, elle a remporté, avec son oeuvre Cichu Wusheng (« Silencieux ici »), le prix du réalisateur le plus prometteur de la 1re édition du programme.
Depuis que le cours de tournage de films avec un téléphone portable a été créé dans son établissement, You Yi montre chaque année à ses étudiants comment faire du cinéma avec ce type d’appareil. Elle estime que le portable est un excellent équipement de tournage, en l’absence de fonds suffisants et d’équipe professionnelle.
L’inspiration pour le film Jinji Zhibo provient d’une actualité sociale : un jeune homme qui travaille dur en dehors de sa région natale est resté coincé pendant une journée dans la salle de bain de l’appartement qu’il loue. « Face à cet état d’impuissance, on peut très vite devenir désespéré. À ce moment-là, j’avais l’intention de tourner un film sur des streamers », a expliqué You Yi. Avec ce film, elle espère que la société accordera plus d’attention aux jeunes quittant leur foyer et aux personnes vivant seules.
Liu Renchang, producteur du film Jinji Zhibo, a travaillé dans la cinématographie à Shanghai pendant six ans et à Chengdu pendant 10 ans, ce qui lui a permis d’acquérir une profonde compréhension de l’atmosphère créative de différentes villes. « En Chine, de nombreuses excellentes oeuvres cinématiques et musicales ont été produites à Chengdu, du fait que la vie y est moins stressante que dans des villes de premier rang. Chengdu dégage une forte atmosphère culturelle, et dans la région, il y a beaucoup d’endroits idéals pour capter de beaux plans », a-t-il fait remarquer.
Gu Lin, réalisateur du film Tianqing Xiazhi, est enseignant à l’université des médias et des communications du Sichuan. Son oeuvre raconte une histoire de réconciliation : l’héroïne est la chanteuse principale d’un groupe musical. En désaccord avec d’autres membres de son groupe, elle retourne dans sa ville natale, où elle est confrontée à une relation très tendue avec son père. Heureusement, grâce à l’attention de ses proches, elle ouvre peu à peu son coeur et s’imprègne de l’amour silencieux mais sans bornes de son père. Elle se réconcilie ainsi avec ses amis, ses proches et elle-même.
Évoquant l’atmosphère créative à Chengdu, Gu Lin a souligné le dynamisme de cette ville. Malgré une marge
Chaque film réalisé avec un téléphone portable témoigne de l’attention du peuple à la vie et à la société.
d’amélioration possible en comparaison avec Beijing et Shanghai, l’industrie cinématographique et télévisuelle de Chengdu est, dans l’ensemble, pleine de vitalité.
Plus de possibilités
L’utilisation d’un téléphone pour prendre des images professionnelles offrira de nouvelles possibilités de production vidéo dans le futur. « J’étais assez surpris quand on m’a demandé de tourner un film de fiction avec un portable. En fait, je ne savais pas comment faire car je n’avais aucune expérience », a confié Wang Wei, directeur cinématographique du film Tianqing Xiazhi et enseignant à l’université des médias et des communications du Sichuan.
En effet, tous les longs métrages qu’il avait réalisés auparavant avaient été tournés avec une caméra, tandis que ses courts métrages à faible budget avaient été réalisés avec un appareil photo numérique à objectifs interchangeables. Tourner avec un téléphone portable soulève une série de problèmes techniques. Ainsi, il est nécessaire d’adapter l’appareil pour filmer.
En vue de ce tournage, il a préparé deux téléphones portables : l’un était équipé d’un ensemble complet d’accessoires liés à la production cinématographique, pour tourner les dialogues et capter les émotions des acteurs avec un effet bokeh (effet de flou) et des couleurs intenses ; l’autre était tout à fait ordinaire et était destiné aux scènes ayant besoin de flexibilité (par exemple dans un petit espace ou nécessitant une grande amplitude de mouvement) et des plans-séquences.
Grâce à ces deux appareils complémentaires, le tournage du film Tianqing Xiazhi a pu être mené à bien. Même si Wang Wei a trouvé des lacunes lors de la postproduction, il recommande chaudement de tourner avec un téléphone portable : « Cela ouvre une nouvelle fenêtre pour les cinéastes en matière de création cinématographique. Grâce au portable, on peut filmer des lieux inaccessibles à de gros équipements et créer des méthodes de prise de vue impossibles avec une caméra. »
En tant que directeur cinématographique du film Jinji Zhibo, Zhu Shiyu a une connaissance pointue des tournages avec un téléphone portable. La première année où il a commencé à réaliser des films avec un téléphone, il était encore habitué à utiliser l’angle d’une caméra classique, et y greffait beaucoup d’accessoires. Mais cette fois-ci, il a essayé de montrer la qualité d’image d’origine du téléphone portable. « Je crois que le public se concentrera de plus en plus sur le scénario du film. Cette expression simple nous donnera plus de possibilités de création », a précisé Wang Wei.
Les téléphones portables ont brisé les frontières de la création de l’image en mouvement. L’émergence de cette forme d’art peut stimuler l’enthousiasme des gens ordinaires pour la création cinématographique.
Des angles de vue uniques
Selon Zhu Shiyu, « une caméra ou un portable ne sont que des outils, tandis que la logique créative reflète qui vous êtes, votre pensée, ainsi que votre relation avec la société et le monde ». À ses yeux, l’avantage de filmer avec un téléphone portable est de pouvoir capter des scènes humaines à tout moment et de fournir des angles de vue uniques.
« On devient facilement nerveux quand on se trouve sous l’objectif d’une grosse caméra, alors qu’un téléphone portable est moins oppressant. Il est donc plus pratique pour capter plus de scènes naturelles », a-t-il ajouté.
La réalisatrice You Yi a révélé que de nombreuses scènes de Jinji Zhibo avaient été tournées par des acteurs du film. « Le développement des images vidéo permet aux gens ordinaires d’avoir l’occasion de raconter une histoire. Avec une bonne idée, on peut tout de suite préparer des séquences avec un téléphone portable, sans avoir besoin de s’inquiéter si cette histoire est prête ou non », a-t-elle expliqué.
« Aujourd’hui, tout le monde a devant soi des écrans de formes différentes : un téléphone portable, un petit ordinateur ou encore un écran de voiture. La vie peut ainsi être observée sous d’innombrables angles », a conclu le réalisateur Gu Lin.
Les téléphones portables ont brisé les frontières de la création de l’image en mouvement.