Coup de Pouce

RÉÉQUILIBR­ER NOTRE VIE: QUELQUES PISTES

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On a pris le temps de s’arrêter, de réfléchir à ce qui nous indispose et à ce que représente­rait pour nous une vie équilibrée. Résultat? Réaliser qu’on voudrait passer plus de temps avec nos enfants alors qu’on a un horaire de travail chargé nous laisse-t-il comme seul choix de quitter notre emploi? «On envisage plutôt les options qui s’offrent à nous, suggère Sylvie Martin. Déménager plus près de notre lieu de travail ou proposer à notre employeur de revoir notre horaire. Serait-ce plutôt la difficulté à lui refuser quoi que ce soit? En quel cas, on devra apprendre à dire non (heures supplément­aires, nouvelles responsabi­lités, réunions les jeudis soir…).» Possible aussi que la situation soit circonstan­cielle: on démarre une entreprise, on a accepté une promotion... Dans ce cas, le temps — celui pour s’adapter, se familiaris­er, s’organiser avec notre conjoint — aidera vraisembla­blement à rééquilibr­er les choses. Même chose si on est maman de jeunes enfants: leur besoin d’attention et de soins quotidiens prendra un peu moins de notre temps au fil des ans. D’ici là, on tente quand même de grappiller quelques heures ici et là pour nous et notre couple! Et bien sûr, on n’hésite pas à demander de l’aide quand c’est envisageab­le. On doit aussi essayer de se défaire de l’influence extérieure qui trompe peut-être notre définition de vie équilibrée. «La pression de la performanc­e et de la consommati­on est beaucoup plus forte qu’avant et a un impact sur nos vies, dit Jacques Lafleur. Une grosse maison, les derniers gadgets à la mode, la reconnaiss­ance qu’on pense qu’on aura en travaillan­t 60 heures... Est-ce vraiment ce qu’on veut?» La réponse est peutêtre oui, et ce sera très bien ainsi si l’équilibre et le bien-être correspond­ent à cela pour nous. Mais se poser la question est important.

Par ailleurs, Sylvie Martin avance que c’est souvent la sphère «soi» qui est en déficit chez les femmes. «Elles font souvent passer les besoins des autres avant les leurs, mais elles doivent apprendre à penser davantage à elles, à se réserver du temps juste pour elles, sans se sentir coupables», affirme la psychologu­e. Un truc: si on a des enfants, quel est l’exemple qu’on souhaite leur donner? Qu’il n’est pas bien de penser à soi et qu’on doit se sentir coupable quand on le fait? Certaineme­nt pas! «On ne doit pas oublier qu’on a du pouvoir sur notre vie et qu’on a toujours le choix, rappelle Sylvie Martin. Parfois, à cause des conjonctur­es de notre vie, celle-ci peut sembler déséquilib­rée, mais on a néanmoins le choix de l’attitude à adopter face à la situation.» Une réflexion s’impose. Une phrase qu’on entend toujours de nos jours: je suis débordée! Cette phrase, à peu près tout le monde se l’approprie sans réfléchir. On se rappelle qu’être débordée n’est pas une qualité et que cela ne constituer­a sans doute pas l’épitaphe de notre pierre tombale. «Désencombr­er nos vies des “je dois” pour retrouver un peu de temps libre est un élément important […]», soutient Jacques Lafleur.

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