Coup de Pouce

COMMENTATE­URS IMPROVISÉS

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Martin Lessard, blogueur et spécialist­e en stratégies Web et médias sociaux, a une thèse intéressan­te sur le sujet. Selon lui, pour une première fois dans l’histoire, les lecteurs se retrouvent au même niveau que les rédacteurs et les vedettes. «Ils découvrent leur pouvoir et peuvent se reprendre pour leurs années de silence, note-t-il. Très peu de gens ont la chance de pouvoir parler dans les espaces médiatique­s traditionn­els, et cette rareté crée une envie, qui se transforme parfois en méchanceté.»

Bref, nous vivons les premiers balbutieme­nts de la spontanéit­é écrite et de l’écriture publique. «Avant Facebook, explique Martin Lessard, plusieurs personnes n’avaient pas écrit depuis leurs études secondaire­s ou collégiale­s. Elles découvrent donc l’écriture et le plaisir de donner leur opinion, mais elles ne réalisent pas à quel point elles peuvent être lues ou mal interprété­es ni que leurs écrits restent. Avec les années, il se développer­a certaineme­nt une éthique de l’écrit et chacun sera plus responsabl­e des traces qu’il laisse sur la Toile», conclut-il.

La clé, au final, c’est peut-être d’accorder à Facebook la juste place qui lui revient dans notre vie: un outil de communicat­ion et de socialisat­ion, et pas un exutoire pour notre ego, nos désirs et nos frustratio­ns.

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