Coup de Pouce

DEUILS MULTIPLES

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Être infertile, c’est vivre plusieurs deuils. On fait le deuil de la facilité à procréer, puis celui de donner la vie sans aide médicale. On fait un deuil chaque fois qu’un traitement échoue. On peut aussi faire le deuil de la grossesse ou celui de la transmissi­on de ses gènes. «Le deuil de l’enfant biologique est très ardu, car il remet en question notre notion de la famille et même notre capacité d’attachemen­t à l’enfant » , remarque Susan Bermingham.

Karine et son conjoint ont réfléchi au don d’ovules, mais la jeune femme n’était pas prête. «Alors que, pour mon conjoint, c’est seulement des cellules, moi, je n’arrive pas à faire le deuil d’un enfant qui me ressemble. Je voudrais tant qu’un miracle se produise!» Quant à Marie et à son amoureux, après 8 ans à essayer de concevoir, ils ont décidé d’entamer des démarches d’adoption. «J’ai beaucoup de chagrin à l’idée de ne jamais être enceinte, mais un jour, nous aurons une famille, peu importe comment», dit la blogueuse.

Enfin, pour certains, il y a le deuil ultime, celui de vivre sans enfant. «C’est un deuil amer et accablant, constate la psychologu­e. Il faut se reconstrui­re, trouver un sens à son existence et reprendre goût à la vie.» Karine devra peutêtre s’y résoudre. Récemment, elle a tenté une autre inséminati­on. Malheureus­ement, le miracle qu’elle espérait n’est pas survenu. Le couple a mis fin aux essais en fertilité. «Je ne supporte plus les déceptions, dit Karine. Nous devrons essayer de vivre une vie heureuse malgré ce vide.»

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