Coup de Pouce

UNE DISTANCE D’AVEC LES PROCHES

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L’infertilit­é a aussi des répercussi­ons sur les relations interperso­nnelles. Car, autour du couple infertile, la vie continue. «Nos amis ont eu des bébés les uns après les autres, relate Marie, qui essaie depuis huit ans de procréer. Avec le temps, nous les avons perdus de vue. Chaque annonce de grossesse est comme un coup de poignard au coeur. Cela nous ramène notre échec au visage. Sans doute que nos émotions ont été trop lourdes à gérer pour eux comme pour nous.»

Les personnes infertiles en viennent parfois à s’éloigner de leurs propres parents. «S’il est normal de souffrir de ne pas avoir de petitsenfa­nts, certains parents oublient que la première personne touchée par ce drame est leur fils ou leur fille», souligne Susan Bermingham.

Le repli sur soi et l’isolement sont des réactions courantes. À l’ACIQ, Virginie Kieffer, maintenant maman d’une fillette issue d’un transfert d’embryon congelé, est à même de le constater. «Ils ont l’impression d’être seuls au monde. Leurs proches sont mal à l’aise, ils leur disent de passer à autre chose, ils ne comprennen­t pas leur désir d’enfant.» Elle-même a trouvé beaucoup de réconfort dans le marrainage d’une autre femme infertile, un service offert par l’Associatio­n.

Susan Bermingham croit que le soutien est essentiel pour surmonter cette épreuve et qu’il se trouve auprès de proches, d’un groupe d’entraide ou d’un profession­nel. «Comme elle est maintenant facilement accessible, la

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