Coup de Pouce

2| LES ENFANTS NE S’ENTENDENT PAS

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Nathalie et son conjoint ont chacun deux enfants, dont deux filles du même âge. «Quand on a emménagé chez lui, ç’a été l’enfer. Nos filles se chicanaien­t tout le temps. Comme elles partageaie­nt la même chambre, c’était pire. Pour ma belle-fille, nous étions des intrus. Après un an, je n’en pouvais plus et j’ai déménagé.» Le couple a tout de même tenu bon. Et après quelques années, il a retenté l’aventure de la famille recomposée, mais dans une nouvelle maison cette fois-ci. Et les filles? «Elles ont vieilli, ce sont maintenant des ados. Elles respectent mieux leurs différence­s. Et elles ont chacune leur chambre.»

Que faire?

/// Chaque enfant doit en effet avoir son espace. Si ce n’est pas une chambre à lui tout seul, ce peut être un coin dans la pièce, quelques tiroirs, deux tablettes de l’étagère...

/// Le sien et le nôtre se chicanent? «On relativise, conseille Claudine Parent. Entre frères et soeurs, il y a des conflits, et c’est normal. Pourquoi en serait-il autrement pour les enfants d’une famille recomposée? Il faut faire la part des choses et déterminer s’il y a vraiment un problème ou non.» Toutefois, on doit exiger le respect de chacun.

/// On évite de forcer les enfants à s’aimer. «L’amour, ça ne vient pas sur commande, rappelle Nadia Gagnier. Et puis, être obligé d’aimer l’autre peut le rendre encore moins aimable, car ça devient une corvée.» La psychologu­e suggère plutôt de valider les sentiments de notre enfant: «C’est vrai que vous n’avez pas les mêmes goûts, que ce n’est pas toujours facile de vivre tous ensemble...» Puis, de l’amener à réfléchir à ce qu’il pourrait faire pour découvrir les bons côtés de l’autre enfant: «Y a-t-il une activité qui pourrait vous plaire à tous les deux? Quels efforts pourrais-tu faire pour que ça aille mieux?» L’idée, c’est de l’impliquer dans la recherche de solutions pour s’adapter à sa nouvelle réalité.

/// Chaque conjoint se réserve des moments seul avec sa marmaille, surtout au début de la recomposit­ion. «Cela rassure les enfants sur la place privilégié­e qu’ils occupent toujours dans notre coeur», souligne Claudine Parent. Ces moments d’attention exclusive sont aussi essentiels pour ceux qui ne sont pas en garde partagée, comme le constate Sophie, qui a deux garçons de neuf et sept ans. «C’est parfois difficile pour mon beau-fils de sept ans de partager son père lorsqu’il vient les longues fins de semaine. C’est pourquoi mon conjoint s’organise toujours pour passer du temps seul avec lui. Nous faisons aussi des activités à cinq.»

/// Effectivem­ent, il est important de faire des activités amusantes tout le monde ensemble. «Ça permet aux enfants de mieux se connaître, d’avoir du plaisir, de se créer des souvenirs partagés», dit Hélèna Desharnais. »»

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