Coup de Pouce

Un goût de réconfort

- Véronique Leblanc Rédactrice en chef veronique.leblanc@tva.ca

L’été dernier, ma grand-mère est décédée. Comme elle avait 96 ans, nous n’avons pas été surpris outre mesure, même si nous étions tristes de perdre cette merveilleu­se femme qui venait de traverser un siècle de vie ou presque.

Pour l’honorer lors du service funèbre, les petits-enfants devaient partager leurs plus beaux souvenirs de cette fabuleuse grand-maman. Étonnammen­t, et malgré tout ce qu’elle avait accompli, c’est sa célèbre soupe aux légumes et aux nouilles alphabets que nous avons spontanéme­nt évoquée, à l’unanimité!

Quand j’y pense, ce n’est peutêtre pas si surprenant... Lorsque mes soeurs, mon cousin, mes cousines et moi étions enfants, notre grand-mère nous servait sa fameuse soupe, fumante et apaisante, lors de nos traditionn­elles visites du dimanche. Un rituel presque aussi sacré que la messe hebdomadai­re.

Nous nous amusions alors à comparer le contenu de nos bols, déçus si nous avions moins de nouilles que les autres. Nous comptions le nombre de lettres nous permettant de composer des mots. Pour y arriver, nous nous échangions même quelques nouilles: deux consonnes contre une voyelle. Et si, par hasard, on découvrait la première lettre de notre prénom dans notre bol de soupe, on était l’élu du jour! Cette petite victoire était un signe que la journée allait être spéciale.

Cette image, que nous partagions tous sans le savoir, s’est profondéme­nt ancrée dans nos mémoires d’enfants. Mais, plus que le goût de la soupe elle-même — dont nous raffolions pourtant —, c’est le souvenir de ces repas chaleureux et de ce sentiment réconforta­nt de faire partie d’un clan, d’une famille unie, qui est remonté à la surface lorsque nous nous sommes replongés dans le passé. Merci, grand-maman!

Difficile de dire aujourd’hui de quoi seront faits les souvenirs des génération­s de demain. Nos enfants se rappellero­nt-ils un plat en particulie­r? Seront-ils émus par le souvenir d’un mets, d’un aliment, d’une odeur, d’un repas? Leurs papilles plus exercées à la diversité et les réunions familiales plus espacées provoquero­nt-elles la fin des souvenirs d’enfance associés à la nourriture? J'espère bien que non.

Quoi qu’il en soit, les soupes nous rappellero­nt toujours la chaleur et l’odeur du bonheur.

À Coup de pouce, nous croyons aux bienfaits d’un bon repas partagé avec les gens qu’on aime. C’est pourquoi nous vous offrons des soupes savoureuse­s et réconforta­ntes, là, maintenant, qui deviendron­t peut-être vos classiques de demain.

Bon appétit et bonne lecture!

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