Coup de Pouce

MALADE EN CONGÉ? CLASSIQUE... MAIS PAS INÉVITABLE

CLASSIQUE… MAIS PAS INÉVITABLE

- Par Nadine Descheneau­x

PARMI LES CLASSIQUES DU TEMPS DES FÊTES FIGURENT LA CHANSON BLUE CHRISTMAS ET TOUTES SES VARIANTES, LA PHOTO DES ENFANTS AVEC LE PÈRE NOËL, LA TOURTIÈRE DE GRAND-MAMAN ET… LE PETIT VIRUS QUI NOUS SAUTE DESSUS DÈS QU’ON PASSE EN MODE «CONGÉ». SI LES PREMIERS SONT ATTENDUS, LE DERNIER, LUI, EST PARTICULIÈ­REMENT REDOUTÉ. QU’EST-CE QUI FAIT QU’ON TOMBE MALADE EN MÊME TEMPS QU’ON TOMBE EN VACANCES? ZOOM SUR CE DRÔLE DE PHÉNOMÈNE… »»

Quand un virus nous fait la vie dure, on blâme illico notre système immunitair­e, on le juge défaillant. Toutefois, si l’on tombe malade presque en même temps qu’on passe en mode «vacances», il faudrait plutôt chercher du côté du stress.

Pour comprendre pourquoi on est malade, il faut savoir comment le stress fonctionne. Cette réaction du corps face au danger existe depuis la nuit des temps. L’homme de Cro-Magnon devant un mammouth ou nous devant une pile de dossiers à terminer avant le 22 décembre, c’est la même chose. Deux options se présentent alors à nous: combattre ou fuir. Peu importe le choix, notre corps se mobilise pour nous permettre d’affronter le danger. «Dans une période de stress intense, notre système immunitair­e est hyperactif, il est prêt à tout. Un peu comme si, pour une question de survie, on n’avait pas le temps d’être malade», explique Catherine Raymond, doctorante au Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universita­ire en santé mentale de Montréal. «En état d’alerte, notre corps nous protège des virus. Il fait même en sorte qu’on ressente moins les douleurs», note Kim Lavoie, professeur titulaire de la chaire de recherche en médecine comporteme­ntale, au départemen­t de psychologi­e de l’Université du Québec à Montréal.»»

«Dans une période de stress intense, notre système immunitair­e est hyperactif, il est prêt à tout. Un peu comme si, pour une question de survie, on n’avait pas le temps d’être malade.»

Ensuite, quand le stress s’en va, notre système entier se déséquilib­re. La voie est enfin libre pour les virus, qui s’empressent de nous assaillir. Bien sûr, aujourd’hui, les sources de stress ont changé. «Elles sont plus subtiles, souvent psychologi­ques et menacent rarement notre survie. Mais notre corps y répond comme s’il s’agissait d’un mammouth», précise Catherine Raymond. La bête à combattre ou à fuir devient donc une pile de correction­s à terminer, de courriels à traiter, de dossiers à lire, tout ça avant les congés et tout ça en jonglant avec les mille et un préparatif­s du temps des fêtes. Quand enfin on dit «ouf», notre corps devient vulnérable. Car notre système immunitair­e, ne détectant plus de danger, rappelle son armée qui, jusque-là, a si bien tenu les virus en respect.

LE STRESS CONTINU N’EST PAS LA SOLUTION

Attention! Pour garder les virus à distance, la solution n’est pas de préserver cet état d’alerte en ne s’accordant aucune pause. L’idéal serait d’éviter le surmenage prévacance­s, de réussir à partir dans le calme. «L’impact sera moins grand si l’arrêt se fait de façon graduelle plutôt que draconienn­e, du jour au lendemain», indique Catherine Raymond. Mais on a tendance à vouloir TOUT faire avant de partir en congé, quitte à mettre les bouchées triples et à sabrer nos heures de sommeil. Et on y parvient souvent, car notre corps, sous l’effet du stress, produit une dose d’énergie supplément­aire. La suite est faite d’éternuemen­ts, de reniflemen­ts, de toussoteme­nts et de larmoiemen­ts.

Pour ne pas que les virus gâchent vos jours de répit, une offensive «avant et pendant» est de mise. Elle consiste à affronter les stresseurs au quotidien (avant les vacances) et à maintenir une bonne hygiène de vie (pendant les vacances). Parce qu’il faut bien l’avouer, quand sonne enfin l’heure de la récréation, plusieurs de nos routines santé prennent le bord… ce qui nous fragilise encore plus. C’est cette année que ça arrête! Disons adieu à ce classique non désiré... il y en a tant d’autres à savourer!

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