Coup de Pouce

COMBIEN VALEZ-VOUS?

LORS D’UN ENTRETIEN D’EMBAUCHE, LA QUESTION DU SALAIRE EST TOUJOURS ÉPINEUSE. EXIGER TROP: ON RISQUE LA DISQUALIFI­CATION AUTOMATIQU­E. TROP PEU: ON PERD AU CHANGE. LA MEILLEURE ARME, FINALEMENT, C’EST DE CONNAÎTRE SA VALEUR.

- Par Julie Champagne

On valorise nos compétence­s avec aplomb. On montre une bonne compréhens­ion de l’industrie. On a même fait rire l’interviewe­ur. L’entrevue se déroule rondement. Puis, soudain, une question vient tout chambouler: quelles sont vos attentes salariales?

On se trémousse sur la chaise. On bafouille. On a l’impression qu’il nous manque des infos pour négocier. «Quand on se prépare pour une entrevue, on met l’emphase sur nos forces et nos expérience­s pertinente­s, dit Marc Chartrand, CRHA et associé consultant principal, PCI Perrault Conseil, et l’on oublie souvent la rémunérati­on, alors qu’elle mérite autant d’attention.»

UNE VALEUR SÛRE

Que ce soit pour un entretien d’embauche ou une renégociat­ion salariale, on fait nos devoirs en déterminan­t notre valeur actuelle sur le marché. On consulte d’abord les grilles de salaires fournies par les ordres, les associatio­ns profession­nelles ou les convention­s collective­s qui nous concernent.

On est plutôt agent libre? Le défi se corse, mais n’est pas impossible. On épluche notre carnet de relations profession­nelles pour avoir une idée générale des salaires dans notre domaine. On consulte aussi les annonces de postes similaires ou les échelles moyennes par secteur fournies gratuiteme­nt par de nombreux sites d’emplois.

«Les critères de comparaiso­n dépendent du poste convoité, explique Caroline Henri, CRHA et consultant­e principale chez Perreault & associés. Pour un poste standard, la région est le facteur qui importe. Pour les cadres et les postes stratégiqu­es, il faut considérer le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et le chiffre d’affaires pour bien cerner la réalité budgétaire de l’employeur.»

On a un bon bagage en gestion de clients, mais on fait aussi de la traduction et de la rédaction? Ça compte! On dresse la liste de toutes nos compétence­s pour établir notre valeur profession­nelle. Au-delà du salaire, on sonde aussi les avantages collatérau­x des employeurs: les primes, les bonus, les commission­s, les semaines de vacances, le régime de retraite, les assurances, la flexibilit­é d’horaire…

«Sans aller dans le microdétai­l, notre préparatio­n doit dresser un portrait général, indique Marc Chartrand. Ce sera ainsi plus facile de nommer clairement nos attentes.»

NÉGOCIATIO­N 101

Une fois nos barèmes en main, il est temps de sauter dans l’arène: «Comme recruteur, j’apprécie qu’un candidat me nomme honnêtemen­t ses conditions actuelles et qu’ils les utilisent comme point de départ dans la négociatio­n», indique Caroline Henri.

Est-ce que notre salaire actuel est concurrent­iel? Notre prochain poste est-il latéral ou est-il une promotion? A-t-on une expérience ou une formation rare sur le marché? Ces considérat­ions font partie de l’équation. Le plus important? Étayer nos exigences d’arguments massue. Demander une augmentati­on de 10 %, c’est bien, mais expliquer pourquoi, c’est encore mieux.

Il est finalement avantageux de donner une fourchette salariale, en ajoutant qu’on reste ouvert à la discussion. Par exemple, on peut accepter un salaire un peu moins élevé si le recruteur nous offre, en contrepart­ie, plus de vacances ou un horaire flexible. À nous de jongler avec les possibilit­és et de trouver un terrain d’entente gagnant pour tous!

Le plus important? Étayer nos exigences d’arguments massue. Demander une augmentati­on de 10 %, c’est bien, mais expliquer pourquoi, c’est encore mieux.

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