COMBIEN VALEZ-VOUS?
LORS D’UN ENTRETIEN D’EMBAUCHE, LA QUESTION DU SALAIRE EST TOUJOURS ÉPINEUSE. EXIGER TROP: ON RISQUE LA DISQUALIFICATION AUTOMATIQUE. TROP PEU: ON PERD AU CHANGE. LA MEILLEURE ARME, FINALEMENT, C’EST DE CONNAÎTRE SA VALEUR.
On valorise nos compétences avec aplomb. On montre une bonne compréhension de l’industrie. On a même fait rire l’intervieweur. L’entrevue se déroule rondement. Puis, soudain, une question vient tout chambouler: quelles sont vos attentes salariales?
On se trémousse sur la chaise. On bafouille. On a l’impression qu’il nous manque des infos pour négocier. «Quand on se prépare pour une entrevue, on met l’emphase sur nos forces et nos expériences pertinentes, dit Marc Chartrand, CRHA et associé consultant principal, PCI Perrault Conseil, et l’on oublie souvent la rémunération, alors qu’elle mérite autant d’attention.»
UNE VALEUR SÛRE
Que ce soit pour un entretien d’embauche ou une renégociation salariale, on fait nos devoirs en déterminant notre valeur actuelle sur le marché. On consulte d’abord les grilles de salaires fournies par les ordres, les associations professionnelles ou les conventions collectives qui nous concernent.
On est plutôt agent libre? Le défi se corse, mais n’est pas impossible. On épluche notre carnet de relations professionnelles pour avoir une idée générale des salaires dans notre domaine. On consulte aussi les annonces de postes similaires ou les échelles moyennes par secteur fournies gratuitement par de nombreux sites d’emplois.
«Les critères de comparaison dépendent du poste convoité, explique Caroline Henri, CRHA et consultante principale chez Perreault & associés. Pour un poste standard, la région est le facteur qui importe. Pour les cadres et les postes stratégiques, il faut considérer le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et le chiffre d’affaires pour bien cerner la réalité budgétaire de l’employeur.»
On a un bon bagage en gestion de clients, mais on fait aussi de la traduction et de la rédaction? Ça compte! On dresse la liste de toutes nos compétences pour établir notre valeur professionnelle. Au-delà du salaire, on sonde aussi les avantages collatéraux des employeurs: les primes, les bonus, les commissions, les semaines de vacances, le régime de retraite, les assurances, la flexibilité d’horaire…
«Sans aller dans le microdétail, notre préparation doit dresser un portrait général, indique Marc Chartrand. Ce sera ainsi plus facile de nommer clairement nos attentes.»
NÉGOCIATION 101
Une fois nos barèmes en main, il est temps de sauter dans l’arène: «Comme recruteur, j’apprécie qu’un candidat me nomme honnêtement ses conditions actuelles et qu’ils les utilisent comme point de départ dans la négociation», indique Caroline Henri.
Est-ce que notre salaire actuel est concurrentiel? Notre prochain poste est-il latéral ou est-il une promotion? A-t-on une expérience ou une formation rare sur le marché? Ces considérations font partie de l’équation. Le plus important? Étayer nos exigences d’arguments massue. Demander une augmentation de 10 %, c’est bien, mais expliquer pourquoi, c’est encore mieux.
Il est finalement avantageux de donner une fourchette salariale, en ajoutant qu’on reste ouvert à la discussion. Par exemple, on peut accepter un salaire un peu moins élevé si le recruteur nous offre, en contrepartie, plus de vacances ou un horaire flexible. À nous de jongler avec les possibilités et de trouver un terrain d’entente gagnant pour tous!
Le plus important? Étayer nos exigences d’arguments massue. Demander une augmentation de 10 %, c’est bien, mais expliquer pourquoi, c’est encore mieux.